Tours vertes groene torens
LE RÊVE
Demain,
que
deviendront
les utopies
urbaines?

Par
Adeline
Attia
Mégalopole, métropole, mégapole, agglomération, cité, urbanisation…Autant de vocables pour nommer cette ville qui elle même déborde de tous les côtés: la ville est devenue illimitée et déborde, elle est incontrôlable.


Tours vertes groene torens






Projet Megacities on the moove (Forum for the Futur)






Comment vivrons-nous en 2026?


Séoul Commune 2026 est un projet architectural qui pourrait voir le jour à Séoul.

Séoul Commune 2026, présenté en 2006 lors de l’exposition «Open house: intelligent living by design» en Allemagne et de nouveau mentionné à l’Exposition Universelle de Shanghai, ne doit pas seulement son originalité à ses formes évoquant des vases en céramique de céladon. Il propose aussi un environnement de vie en réseaux.
Le projet est l’œuvre du cabinet d’architectes coréen, Mass Studies. Il se situe au sud de Séoul, et comprend 15 tours, hautes de 16 à 53 étages. Des plantes grimpantes courent le long de treillis autour de fenêtres en verre photovoltaïque. Sur les toits, poussent des jardins. Les parties évasées abritent des centres commerciaux et médicaux, des bureaux, des services publics. Au pied des tours, se trouvent des centres sportifs et culturels, des écoles. 2 590 appartements baptisés «cellules», parce que leur maillage fluide évoque celles d’un corps vivant, sont parsemés dans les parties étroites des tours.
L’originalité tient au fait que ces appartements ne comprennent que des chambres et salles de bain. Or il ne s’agit pas d’un hôtel, même si l’on peut y résider pour de courtes durées. On dîne et on vit dans des espaces communs.
Tout a été pensé pour maximiser l’espace public tout en gardant le minimum d’intimité, créer des interactions et développer une vie à la façon des réseaux sociaux. On y est connecté et on y communique via un réseau électronique. On y crée des communautés virtuelles et on se retrouve dans les espaces réels des tours. On peut aussi en privatiser certains selon ses besoins.
Ce projet qui, explique le cabinet d'architectes «a retenu l'attention de certains promoteurs coréens et de Dubaï, mais avec la crise, ne s'est pas concrétisé», peut laisser rêveur. Mais il apporterait toutefois une solution concrète pour faire face non seulement au vieillissement de la population mais aussi à la crise. Ce type d’habitation aiderait les personnes isolées, dont le nombre va croître, à maintenir un lien social. Par ailleurs, face à la crise, la tendance sera à la diminution des dépenses et à la limitation des usages.* Ce projet permettrait de ne posséder que le minimum (la chambre et la salle de bains) et de partager ce qui peut l’être (jardin, garderie, restauration). Rien à voir avec une forme de misérabilisme ou paupérisation, bien plutôt une forme de ré-enchantement par la force des choses.

Laure Gril

*fing.org
Depuis le XXe siècle, l’urbain s’est généralisé: accélération du mouvement d’urbanisation des villes-monde, croissance démographique exponentielle des villes asiatiques, africaines, sud américaines…
Mais en grande majorité, la densité s’accompagne d’approches techniciennes et spatiales, qui font souvent l’impasse sur l’imaginaire urbain. Or l’imaginaire des villes se trouve précisément au carrefour de la projection utopique, à tendance universaliste, et du rêve, personnel et fantasmatique.

Utopie ou lieu d’espoir

On distinguera donc:
· d’un côté les “théories” de ceux qui ont projeté la ville comme une organisation utopique et comme l’incarnation d’un monde idéal. De Thomas More à Le Corbusier, des penseurs et des architectes visionnaires ont tenté de délimiter la ville, de la totaliser, l’ériger en système. Ces utopies produisent des arrêts sur image, des immobilisations de la dynamique de la ville, qui finissent par synthétiser toutes les angoisses millénaristes à l’aube de l’an 2000.
· de l’autre, la ville rêvée, comme horizon d’espérance, lieu d’espoir, de progrès, démultiplicateur de richesse et de culture: une ville en perpétuel mouvement, se réinventant chaque jour.
New York au début du XXe siècle incarnait ainsi à elle seule tout le magnétisme du nouveau monde.

La Science Fiction participe à l’urbaphobie ambiante

Le cinéma, en particulier la science fiction, a eu un rôle important dans la prolongation de ces utopies urbaines, en maximisant certaines caractéristiques de la ville et de nos sociétés, et ce, dès le Métropolis de Fritz Lang en 1927.
La Science Fiction participe donc à l’urbaphobie ambiante car elle cumule les effets néfastes de la ville. Blade Runner, Brazil, le Cinquième élément, le Jour d’après, 2012… ne sont que quelques exemples les plus connus et spectaculaires de ces mises en scène du chaos des villes, entre refoulement et projection.

Des villes sauvées des eaux et des glaces

Mais qu’en est-il de l’architecture ? Dans la conférence UrbanTrends du 9 novembre dernier, le caractère souvent déshumanisé, désincarné des projets urbanistiques actuels avait été mis en avant. Il est en effet frappant de constater que dans de nombreux projets, les villes sont isolées comme des archipels ou des vaisseaux, exactement comme dans les films de science fiction : des îles « sauvées des eaux », avec beaucoup de références aux catastrophes naturelles, aux risques d'inondation. Villes sous l’eau, au dessus des immeubles, hybrides, symbiotiques, métaphoriques…mais sans êtes humains!
Flooded London, de Antony Lau, imaginée pour le Londres de 2030 est une ville flottante sur la Tamise, construite à partir de navires et de plates-formes désaffectés.
Lilypad, de Vincent Callebaut Architectes est conçu comme une « ecopolis flottante pour réfugiés climatiques » prévue pour 2100, après la fonte des glaciers de l’Antarctique et du Groenland.
Wetropolis enfin, est un complexe écologique flottant conçu pour la ville de Bangkok par le cabinet d’Architecture S+PBA en prévision des futures inondations. L’originalité du projet tient au fait qu’il s’agit d’une « communauté urbaine » qui vit grâce à des ressources naturelles maîtrisées. Les utopies urbaines de demain seront donc nécessairement corrélées aux imaginaires de la nature qu’elles suscitent. Pour l’instant, la « ville fertile » paraît être l’utopie à la mode… C’est un fantasme très français: on aime faire des murs végétaux, décorer les murs de pots de fleurs, faire des jardins à la française, avec l'intention de domestiquer et de maîtriser la nature, la contrôler, mais sans lui laisser trop de place.

Des villes fertiles autrement

Mais est-ce que la ville ne peut pas être fertile autrement ? Quid des imaginaires de la friche? Quand la nature reprend ses droits, repousse aux interstices, quand il est question de l'abandon des terrains, de l'espoir du délaissé à l'espoir de voir un autre lieu de vie éclore : comme les jardins suspendus sur une vieille voie ferrée de New York, où la réhabilitation en elle-même est devenue une oeuvre dans la ville.
Et si la ville n’avait plus pour vocation d’être aussi clean et lisse que dans les projets d’architectes ? Ces travaux sur les friches, que l’on retrouve dans nombre de villes post industrielles du monde entier, nous poussent donc à changer de regard : intégrer l'humain, l’irrationnel, la vie sous toutes ses formes. Il est temps désormais d’inviter les paysagistes, les ethnologues, les artistes de tout poil à imaginer, à habiter poétiquement les villes, nos villes de demain.
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