Je me souviens et je suis triste

16 ans de complicité professionnelle dans le même titre et 37 ans d’amitié, ça ne s’oublie pas. Tout a vraiment commencé entre nous en septembre 1986 dans un minuscule bureau. Certes avec vue sur le Pont Neuf, mais dans une pièce qui ressemblait plutôt à un cagibi. Il y avait Christian Blachas et en face celle qui allait devenir directrice générale, Françoise Vidal, avec leur enthousiasme, leur audace et leur joie de vivre tellement communicatives. C’était le lancement de « Communication et Business ».

Françoise vient de rejoindre Christian et tous les grands et grandes publicitaires parti(e)s trop tôt, dans le ciel étoilé de la communication et du business.

Et je me souviens :

-De son professionnalisme. Ah les heures passées jusque très tard le soir, allongées par terre autour d’une pizza, à faire chaque année le classement des agences et groupes. A vérifier. revérifier et encore revérifier les chiffres qu’on nous avait envoyés

-De son exigence. La fameuse loi Sapin décortiquée dans tous ses aspects, qui nous avait d’ailleurs valu, a Christian, Françoise et moi, une convocation dans les locaux de la police…

-De sa connaissance de tous les secteurs de la communication : publicité, médias, annonceurs… Et pas seulement à Paris, mais aussi en province

-Des numéros spéciaux : avec entre autres, la fameuse couverture en « peau de chat pour le « spécial luxe »

-De sa gentillesse pour les jeunes stagiaires ou les journalistes débutants

-De sa passion pour chiner, notamment les barbotines, les portraits de femme et l’art déco. Ah cette Foire de Lille, où je l’ai suivie pendant deux jours pour arpenter tous les stands…

Et de tellement d’autres choses.

Je me souviens et je suis triste. Son sourire lumineux et ses éclats de rire vont beaucoup nous manquer. Adieu Françoise.

Ps : triste mois de novembre pour la presse, qui a vu également disparaître brutalement Martine Esquirou, grande journaliste économique