6 juin 2025

Temps de lecture : 2 min

Première : recommandations de scientifiques aux décideurs politiques en amont de l’UNOC

Plus de 2000 scientifiques réunis à Nice en amont de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan qui débutera le 9 juin. Organisé par lIfremer et le CNRS, le « One Ocean Science Congress » a permis de proposer des recommandations sur les dix thèmes que les décideurs politiques aborderont lors de la réunion onusienne. Géraldine Guillevic, la directrice de la communication et des relations institutionnels de lIfremer nous dévoile les dessous de ce rendez-vous scientifique planétaire.

INfluencia : Comment est née cette initiative?

Géraldine Guillevic : La Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3), qui se tiendra à Nice du 9 au 13 juin et qui devrait réunir plus de 30.000 délégués ainsi qu’une cinquantaine de chefs d’État ou de gouvernement, est la troisième du nom mais c’est la première fois qu’un comité de scientifiques se réunit en amont de cette réunion pour préparer des recommandations pour les décideurs politiques. Cette initiative a été lancée il y a deux ans par Emmanuel Macron car la France et le Costa Rica sont les deux co-organisateurs de cette édition de l’UNOC.

IN :  Comment avez-vous organisé ce rendez-vous planétaire de scientifiques?

G.G :  Nous travaillons depuis deux ans main dans la main avec le CNRS sur cet événement. En plus des deux responsables de ce projet et du comité scientifique qui compte une quinzaine de personnes, quinze à vingt personnes ont aidé à organiser ce congrès. Cette aventure a été très intense et tout à fait passionnante mais nous sommes tous bien fatigués aujourd’hui.

IN : Quel est l’objectif de ce congrès ?

G. G. : Son but est de fournir aux décideurs des recommandations basées sur des éléments scientifiques. La science et une meilleure connaissance des océans peuvent aider les gouvernants à ne pas prendre de décisions qui pourront s’avérer dangereuses.

IN :  Votre congrès, qui a commencé mardi, se termine aujourd’hui. Quel premier bilan pouvez-vous en tirer?

G. G. : On peut déjà dire que ce congrès a été un succès. Les 2000 participants annoncés sont venus. Voir des gens parler des langues du monde entier dans les couloirs fait énormément de bien. Les tables rondes et les séances plénières ont été absolument passionnantes et les débats ont été d’un très, très haut niveau. Les salles de réunion et le grand auditorium étaient pleins à craquer. 

IN : Ce genre de congrès peut-il avoir un réel impact auprès des décideurs politiques dans une période où la protection de l’environnement semble tomber au bas de leur liste de priorités ?

G. G. : L’avenir le dira. L’UNOC nous montrera si les recommandations (cf.encadré ci-dessous) que nous avons formulées seront suivies de mesures précises des décideurs réunis par les Nations Unies. En tout cas pour nous, nous avons fait le boulot. Pour moi, ce congrès relève plus de la diplomatie scientifique que de la science pure et simple.

IN :  Cette initiative, aussi louable soit-elle, sert-elle vraiment à quelque chose ?

G. G. : Je me pose souvent cette question, pour vous dire la vérité : à quoi sert la science aujourd’hui ? Mais en réalité, nous n’avons pas d’autre choix. Nous avons la lourde responsabilité de porter la science partout, afin qu’elle entre dans la tête et le cœur de tous les citoyens, ainsi que dans celui des décideurs. Nous ne pouvons en aucun cas baisser les bras. On peut juste espérer que les recommandations préparées lors du One Ocean Science Congress seront suivies de faits durant l’UNOC. On ne peut pas faire plus. C’est déjà beaucoup.

IN : Ce Congrès en amont de l’UNOC est-il appelé à se répéter dans deux ans avant la prochaine réunion des Nations Unies ?

G. G. : C’est à la prochaine nation qui accueillera la conférence des Nations Unies d’en décider. Notre congrès à Nice a été poussé par l’Elysée. L’avenir nous dira si le prochain pays hôte suivra ce même modèle.

À retenir

Les 10 recommandations du Congrès One Ocean Science  :

  1. Encourager la responsabilité de tous les pays à l’égard de l’Océan

  2. Promouvoir des solutions climatiques océaniques sûres et équitables

  3. Protéger et restaurer les écosystèmes marins et côtiers

  4. Interrompre les usages nuisibles des fonds marins et approfondir la connaissance des abysses

  5. Partager équitablement les bénéfices des ressources génétiques marines

  6. Mettre fin à la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, et améliorer la transparence des accords de pêche

  7. Construire des systèmes alimentaires océaniques durables, équitables et sûrs

  8. Éliminer la pollution plastique marine

  9. Réduire les émissions de CO2 et les impacts du transport maritime

  10. Investir dans les connaissances transdisciplinaires pour agir en faveur des océans 

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