5 juin 2025

Temps de lecture : 4 min

Les étudiants de MJM Graphic Design Paris présentent un défilé 100% IA sur Youtube

La diffusion aura lieu ce 11 juin à 19h30. Une première visant à exposer les travaux des étudiants et à défendre la conviction de William Benhamou, co-dirigeant de l'école aux côtés de ses deux sœurs et son père fondateur de l'école en 1979, que la créativité se doit d'adopter au plus vite l'IA générative.

Et si la mode de demain ne se cousait plus, mais se générait ? Et si le premier défilé 100 % IA n’était plus un fantasme, mais une réalité ? L’IA ne remplace pas l’intention du créateur, elle la sublime. William Benhamou, co-dirigeant de l’école MJM Graphic Design Paris répond à cette question omniprésente à l’heure où il s’agit de plonger dans ce qui n’est sans doute que le début d’un tsunami humain : que devient la création quand elle rencontre la puissance de l’IA ? Ce défilé hors-normes, où la matière est pixel, où la couture est code, mais où la vision artistique reste au centre déstabilise et pourtant explique-t-il, « la transformation des métiers créatifs, l’innovation dans la mode, la place (et les limites) de l’IA dans les processus artistiques, ou tout simplement à la création qui bouscule les cadres, doivent être interrogés« . « L’idée de ce défilé hors normes est née, William Benhamou, ne s’en cache pas, « de la demande d’entreprises partenaires qui souhaitaient commencer à recruter des créatifs au sein de l’école, et donc bénéficier d’une démonstration grandeur nature« .

Une robe conçue à la main, puis sublimée par une machine. Un motif esquissé sur papier, puis transformé en image par une intelligence artificielle. Un défilé où les silhouettes prennent vie sans couture, mais avec intention. Le premier défilé de mode 100 % IA n’est pas un fantasme futuriste : c’est une réalité tangible, fruit d’une collaboration inédite entre créateurs et IA génératives. « Ce projet n’est ni un gadget, ni une provocation : c’est un laboratoire, une expérimentation, une fenêtre grande ouverte sur ce que pourrait devenir la création textile demain« , poursuit-t-il.

L’IA n’éteint pas la créativité, elle la propulse

« Certains y voient déjà une menace« , constate cet artiste peintre qui a eu le temps de se poser sur les enjeux, ou les peurs de la standardisation, de la déshumanisation de l’art. « Mais ceux qui expérimentent avec ces outils savent qu’ils peuvent au contraire élargir le champ des possibles. L’IA ne remplace pas le geste, elle l’interprète. Elle n’efface pas l’intention, elle la pousse plus loin, elle ouvre un terrain d’exploration infini, affranchi des contraintes physiques, budgétaires ou temporelles« . Celui qui avec ses deux sœurs, Jennyfer Jarmoune et Chloé Fettaya, est aujourd’hui co-gérant de cette école implantée à Paris et dans plusieurs villes de province, compte 5000 étudiants, (elle a été créée par le père, Jean-Marc Benhamou, étalagiste de formation, en 1979) en sait quelque chose. « Dans ce défilé, ce ne sont pas des intelligences artificielles qui ont “imaginé” la mode de demain à partir de rien, mais bien des créateurs qui leur ont donné une impulsion, une vision, une direction. Le résultat, déroutant et foisonnant, invite à repenser le processus créatif lui-même. Et à s’ouvrir à d’autres manières de faire« .

Un miroir de notre époque

Ce défilé 100 % IA reflète une époque en transformation. Il interroge notre rapport à l’image, au corps, à la matière, à la représentation. Il pose une question essentielle : que devient un vêtement quand il est d’abord une idée, une data, une projection ? Quand la première couture est numérique, quand la première matière est pixel ?

« L’enjeu n’est pas d’adhérer ou de rejeter » comme il le dit si bien, « l’enjeu est de comprendre, de dialoguer, d’expérimenter. De faire en sorte que ces outils restent au service de la création, de la pluralité des regards, des imaginaires multiples. Que l’IA devienne un vecteur de diversité et d’inclusion, et non l’inverse« .

Former les créateurs de demain, dès aujourd’hui

Pour expliquer cette mutation, l’artiste à la tête de l’école MJM Graphic Design Paris, nous invite à la réflexion en remontant le temps. « La création a toujours évolué avec les outils de son temps : de la pierre à l’argile, du crayon à la tablette graphique. L’IA est un prolongement logique mais puissant de cette histoire. Encore faut-il l’apprivoiser, la cadrer, la comprendre. Elle ne remplacera pas les autres pratiques, elle cohabitera avec l’art, tout comme la peinture a évolué grâce à l’arrivée conspuée par les peintres, de la photographie au XIX siècle. Celle aussi, souvenons-nous de l’irruption tonitruante de la photographique numérique, brutalisant l’argentique. Toutes les avancées, y compris l’IA aujourd’hui, produisent de nouvelles manières, de nouveaux gestes, sans pour autant annuler ses créateurs« . Alors certes l’IA générative bouscule le design, le style, la création, mais n’est-ce pas le sens de l’histoire ?, interroge-t-il.

Une chose est certaine, MJM Graphic Design Paris s’est employé ces deux dernières années à se doter des IA les plus performantes, afin que ses étudiants soient équipés de tous les outils possibles et imaginables pour créer. Ces cursus, de trois ou cinq ans permettent aux inscrits de développer leur talent au travers d’une quinzaine de disciplines professionnalisantes dont le design, l’architecture, la décoration, le stylisme, le modélisme, le visual merchandising, l’illustration, le montage vidéo, le motion design, le web design et la 3D vont du bachelor au master (trois à cinq ans).

Quid de la fracture générationnelle ? Des stylistes qui à la quarantaine sont pris entre les feux du passé et du progrès ? William Benhamou, ses sœurs et le directeur pédagogique de MJM, Jacques Huygues Despointes sont conscients de la problématique et ont mis en place des formations pour ceux qui souhaitent se reconvertir ou adopter ces nouvelles technologies.

« Une IA ne ressentira jamais. Elle ne rêvera jamais. Ne fera pas d’un créatif médiocre, un génie ».

Ainsi, il ne s’agit pas de faire des artistes dépendants de la machine, mais de leur permettre de l’utiliser avec recul, exigence et sens critique. Pour qu’ils restent aux commandes. Pour qu’ils puissent continuer à créer, à innover, à surprendre, peu importe le médium.

Et de conclure, « une IA ne ressentira jamais. Elle ne rêvera jamais. Ne fera pas d’un créatif médiocre, un génie. Mais, elle peut donner forme à des visions inédites. Et c’est là toute sa puissance ». INfluencia qui a eu le privilège d’accéder en avant-première à diverses images de ce défilé fou ne peut que vous conseiller de suivre sur Youtube ce show hors norme le 11 juin prochain sur youtube !

Pour s’inscrire, c’est ici !

En résumé

 

De gauche à droite, William et Jean-Marc Benhamou, Chloé Fettaya et Jennyfer Jarmoune.

 

À propos de l’École MJM : 

Depuis plus de 45 ans, l’École MJM Graphic Design forme les créatifs de demain dans les domaines du design graphique, de la mode, du digital, de l’animation, de la photographie ou encore de l’architecture d’intérieur. Avec des campus à Paris, Bordeaux, Lille, Nantes, Rennes, Reims, Strasbourg, Toulouse, Le Havre et en VISIO, MJM développe une pédagogie axée sur l’expérimentation, l’innovation, l’interdisciplinarité et le contact permanent avec les réalités du monde professionnel.

🔗 www.mjm-design.com

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