Le Média Positif : l’incroyable succès du média français qui cartonne avec les bonnes nouvelles

Quel est le deuxième média social le plus populaire en France, juste derrière Brut avec 7 millions d’abonnés et 400 millions de vues par mois ? Chaque mois, 13 millions de Français uniques visionnent ses contenus. Vous ne trouvez pas ? Un petit indice : cette société a été fondée en 2021, en plein cœur de la pandémie. Son nom ? Le Media Positif…

Cette plateforme s’est donnée pour mission de nous faire sourire (sic) en diffusant chaque jour des bonnes nouvelles et des initiatives positives. « J’ai lancé ce média à la fin du confinement à un moment où les médias comptaient les morts et détaillaient la pénurie de respirateurs, nous explique Hugues de Rosny. J’étudiais alors la philosophie à l’Ecole Normale Supérieure ainsi que les politiques publiques à Sciences-Po. Je n’avais aucune formation en journalisme mais je souhaitais rompre avec le fatalisme ambiant. Les réseaux sociaux et les médias donnaient l’impression que tout était foutu. Je voulais ramener de l’optimisme dans la société sans naïveté mais de manière constructive. Je souhaitais pour cela mettre en lumière des récits inspirants et fédérateurs, racontés sur des formats courts. » L’idée, bien que louable, ne constituait pas à première vue un business model solide. Alors, comment ce jeune homme est-il parvenu à faire de son projet une véritable entreprise, aujourd’hui portée par une équipe d’une quarantaine de salariés en CDI ? Comme souvent, tout est parti d’une belle rencontre…

Des partenariats qui rapportent gros

« Les six premiers mois, j’étais seul à cravacher sur tous les fronts, nous révèle Hugues de Rosny. J’ai fait le choix de ne jamais avoir recours à des levées de fonds ni d’accepter de subventions publiques afin de privilégier les partenariats avec des sociétés ou des organismes. La Fondation Macif, qui reste aujourd’hui encore un de nos principaux partenaires, a été la première à nous soutenir. Son arrivée m’a permis de recruter un journaliste et un community manager. Cela a enclenché un cercle vertueux qui nous permet aujourd’hui d’avoir une centaine de clients. Ces derniers génèrent l’immense majorité de nos revenus. A peine 5% à 10% de nos recettes proviennent des plateformes qui nous versent des sommes liées aux nombres de vues. » Dis comme cela, la « recette » du Média Positif semble d’une simplicité enfantine mais comme souvent, les meilleurs plats sont le fruit d’un savant mélange d’ingrédients.

Une identité unique

La première force de ce pure-player réside dans son identité même. « Il est plus facile de générer de la viralité sur les réseaux sociaux et de créer du buzz en publiant des informations négatives et en jouant sur les polémiques du moment, reconnait Hugues de Rosny. Ceci explique pourquoi il existe très peu de médias positifs sur le net. Mais notre choix de prendre les gens aux tripes en leur racontant de belles histoires a fortement séduit les marques qui veulent aujourd’hui véhiculer des messages porteurs de sens. »

Vive la Tech !

Le jeune entrepreneur a également compris l’importance de très bien maîtriser les nouvelles technologies et d’anticiper l’évolution des algorithmes. « Nous adaptons en permanence nos contenus, aussi bien sur la forme que sur le fond, aux plateformes sur lesquelles ils sont diffusés. Cela nous permet d’être fort aussi bien sur Instagram, que TikTok, X, LinkedIn, Facebook ou YouTube. Cette pluralité permet aux marques de toucher précisément leurs cibles. Nos trois développeurs ont également créé une propre plateforme d’IA qui détecte toutes les histoires positives qui sont diffusées sur les médias du monde entier et sur les réseaux sociaux. Ce travail de recherche automatisé nous fait gagner un temps énorme et permet à nos journalistes de trouver des sujets à couvrir. » La quasi-totalité des vidéos diffusées sur Le Média Positif est produite en interne. De rares séquences sont envoyées par des internautes comme celle de cette grand-mère qui a filmé sa petite fille coupant les cheveux de sans-abris. Ces contenus sont appréciés des internautes. Et fait rare, les taux d’engagement des vidéos sponsorisées sont presque identiques à ceux des contenus organiques.

Cette performance a commencé à attirer l’attention de grands médias et de producteurs. Le 22 mai, Banijay France, qui produit notamment Fort Boyard,  Koh-Lanta, Big Brother, N’oubliez pas les paroles, Tout le monde veut prendre sa place et MasterChef, a décidé de travaillé avec Le Média Positif afin de concevoir de nouveaux formats documentaires ainsi que des programmes courts. « Nous sommes très bons pour produire des formats viraux et très courts d’une durée comprise entre 90 secondes et deux minutes, résume Hugues de Rosny. L’arrivée de Banijay va nous aider à raconter des histoires plus longues. Nous préparons actuellement ensemble un documentaire sur la santé mentale et nous avons des projets de séries dans le pipe. »

Le 13 Heures lui a dit oui

Cet accord avec la société dirigée par Alexia Laroche-Joubert n’est pas le premier pour Le Média Positif qui a déjà lancé avec Phosphore, du groupe Bayard Jeunesse, un mensuel numérique dédié aux bonnes nouvelles. Ce producteur labélise également un film par mois diffusé par Pathé Cinéma. Sa marque apparaît aussi deux fois par semaine lors du 13 Heures de France 2 lors de la chronique « Une idée pour la France ». 

Un modèle qui s’exporte

Le Media Positif a parallèlement commencé à exporter son modèle dès 2023 avec des équipes locales dans chaque pays. Après les Etats-Unis, l’Espagne et l’Afrique, la société va se lancer, au mois de juin, en Inde et en Italie. L’Allemagne et les Pays-Bas sont également dans sa ligne de mire. On dit souvent que le malheur fait vendre mais manifestement, le bonheur des uns peut aussi faire la joie des autres. Hugues de Rosny en est la preuve vivante.