14 juin 2023

Temps de lecture : 3 min

Florence Guemy (Bayard) : « Tous nos projets porteront la marque de notre responsabilité sociale et environnementale »

Bayard s’est illustré lors de la première édition du Grand Prix de la Responsabilité des Médias, co-organisé par Prache Media Event et INfluencia. Sa directrice générale explique en quoi la responsabilité est au cœur de l’engagement du groupe de presse et d’édition et comment le statut de société à mission adopté début 2023 contribue à la renforcer encore davantage.

INfluencia : Bayard a remporté cinq prix lors de la première édition des Grand Prix de la Responsabilité des Médias. En quoi cela traduit-il l’engagement du groupe sur ce thème ?

Florence Guemy : ces prix traduisent la manière naturelle dont Bayard se penche sur des sujets de société ou des sujets qui touchent un public. L’entreprise s’est nativement construite avec la volonté de se mettre au service du bien commun, du développement de ses publics, de leur rapport à eux-mêmes, aux autres et au monde. C’est le projet de Bayard depuis 150 ans et il a été réaffirmé récemment dans notre raison d’être et en devenant entreprise à mission. Nous avons un enjeu d’accompagnement des publics et de toutes les vulnérabilités, qu’elles touchent les enfants, les personnes âgées, les femmes avec des problèmes financiers… Le premier Pomme d’Api a été créé en 1966 et conçu avec une petite fille sourde. Notre Temps a été lancé en mai 1968 pour montrer aux personnes âgées qu’elles sont encore utiles socialement, qu’elles ont leur place dans la société, que l’on peut entendre leurs désirs et y répondre.

IN : le Grand prix est revenu à l’opération « Stop aux violences sexuelles faites aux enfants » mise au point par Bayard Jeunesse. Avec quels partis-pris ces livrets ont-ils été conçus ?

F.G. : quand ces livrets sur les violences sexuelles ont été insérés dans nos magazines Pomme d’Api et Phosphore, nous n’avons pas prévenu les parents comme nous le faisons souvent dès que nous abordons des sujets un peu forts. Les violences sexuelles se produisant majoritairement dans les familles, il était très important qu’ils arrivent directement aux enfants et aux adolescents (les trois livrets sont aussi téléchargeables sur le site de Bayard, ndlr). Notre rôle d’éditeur consiste à faire surgir le questionnement et la prise de conscience autour de son corps qui est un trésor à protéger, apprendre aux enfants à déceler les situations dangereuses ou les éduquer sur la notion de consentement. Comme nous sommes très lus, nous avons une vraie responsabilité pour protéger les enfants mais aussi éduquer les éducateurs d’autant que ces livrets se lisent à plusieurs et à plusieurs générations. La prise de conscience est très violente pour certaines familles et nous avons eu beaucoup de retours de parents sur ce sujet de santé publique. Nous devons aussi être délicats envers les enfants touchés par ces questions sensibles, par exemple avec le livre La princesse sans bouche de Florence Dutruc-Rosset sur l’histoire d’une princesse qui trouve la force de se reconstruire après avoir été abusée par son père.

IN : deux prix argent ont été décernés à une série de podcasts Osons l’Oseille réalisé par Bayard Impact avec le média ViveS et aux Héros de Notre Temps autour des associations engagées sur les enjeux écologiques et climatiques…

F.G. : la série de podcasts Osons l’Oseille accompagne les femmes dans leur émancipation économique et financière. Ce sujet nous a semblé essentiel et qui s’est révélé encore davantage lors du débat sur les retraites, face à la situation de plus en plus de femmes isolées ou dépendantes économiquement. L’enjeu consiste à informer, éduquer et pousser à agir. Les associations mises à l’honneur dans l’édition 2022 des Héros de Notre Temps s’inscrit dans un engagement que l’on porte depuis très longtemps au niveau éditorial, notamment avec Le Mois Vert sur nos titres jeunesse. A l’heure de la transition écologique, nous avons créé une direction RSE, les chartes éditoriales sont en train d’être revues pour affirmer encore davantage cette tension écologique, La Croix s’engage davantage sur ce thème… Bayard veut relier les générations et apaiser les conflits qui sont parfois mis en avant autour de l’écologie. C’est aussi une question de culture et de lecture que d’être conscient de ces sujets.

Dans le cadre de l’entreprise à mission, un fonds de dotation a été créé pour amplifier encore notre mission en allant chercher des projets auprès de partenaires associatifs dans les territoires

IN : comment cela se traduit-il au niveau du groupe ?

F.G. : un des objectifs de notre raison d’être consiste à ce que tous nos projets portent la marque de notre responsabilité sociale et environnementale. Dans le cadre de l’entreprise à mission, un fonds de dotation a été créé pour amplifier encore notre mission en allant chercher des projets auprès de partenaires associatifs dans les territoires pour que notre expertise d’éditeur s’enrichisse et se vive au plus près du terrain, dans une sorte de compagnonnage. Les partenariats noués avec ces experts qui doivent se projeter dans le temps contribueront aussi à nous rendre encore plus conscients des enjeux et peut-être à faire naître de nouveaux modèles économiques.

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