5 avril 2024

Temps de lecture : 3 min

« L’avenir est radieux pour le marché de l’emploi dans l’influence » affirment Franck Thomas (Fiverr) et Myriam Roche (Les Gens d’Internet)

La plateforme digitale Fiverr, qui facilite la mise en relation entre les entreprises et les freelances, s’est associée avec Myriam Roche qui a lancé le média Les Gens d’Internet pour effectuer une étude sur le marché de l’emploi dans le domaine du social media et de l’influence en France. Pour découvrir et mieux comprendre les résultats de cette enquête, Franck Thomas, le directeur de Fiverr pour l’hexagone, et Myriam Roche.

INfluencia : Pourquoi avez-vous lancé cette étude?

Myriam Roche : Nous voulions faire une étude pour savoir si le secteur de la création recrutait et connaître les profils des personnes qui travaillaient déjà et ceux qui étaient recherchés par les employeurs. Les métiers de la création de contenu, nés du développement de plateformes comme YouTube et Instagram, connaissent une révolution. Ces évolutions ont sculpté une nouvelle économie créative, intégrant freelances et nouvelles professions au cœur des stratégies d’entreprise, et nous voulions faire une étude à ce sujet.

IN : Comment avez-vous mené cette enquête ?

M. R. : Nous avons établi un questionnaire que nous avons diffusé durant tout le mois de février sur une plateforme ainsi que sur le site de mon média. Les 507 personnes qui nous ont répondu étaient volontaires et non pas représentatifs d’un échantillon de la population française. Une proportion importante de ces professionnels travaillent dans des agences (43,25%), 22,09% pour les plateformes, 20,55% sont des freelances et 14,11% ont été embauchées par des marques et plus de 5% sont des créateurs de contenus. Ces chiffres montrent à quel point le secteur du social media emploie des profils différents.

IN : A-t-on une idée précise du nombre de personnes qui travaillent dans ce secteur?

F. T. : Les estimations varient énormément. La plus optimiste avance un chiffre de 150.000 personnes. Une autre parle de… 30.000 professionnels. Cette différence très importante est liée au fait que les études prennent en compte ou non les indépendants et ceux qui font des contenus quelques heures durant leurs weekends.

IN : Quels sont les profils types des professionnels de ce secteur?

M. R. : Près des trois-quarts des professionnels (74,15%) sont des femmes, plus de la moitié (52,33%) ont entre 26 à 35 ans, près de 30% ont moins de 25%, 12,5% ont entre 36 et 45 ans et seulement 5,5% ont plus de 46 ans. La majorité de nos répondants ont un bac +5 mais très peu ont suivi une formation spécialisée sur l’influence et/ou le social média. Ce sont donc des gens qui ont appris leur métier sur le terrain.

IN : Quid de leurs revenus?

M. R. : Près d’un quart des professionnels de ce secteur gagne entre 30.000 et 40.000 euros par an. Presque autant sont payés moins de 20.000 euros mais 22% ont des revenus supérieurs à 50.000 euros. Pour faire simple, les plus jeunes sont ceux qui gagnent le moins et les plus séniors sont mieux rémunérés. 

F. T. : Il est intéressant de relever que  parmi les freelances, on retrouve beaucoup de spécialistes très capés. Les entreprises font appel à eux pour profiter de leurs expériences professionnelles. Ce sont souvent d’anciens salariés qui ont quitté leurs agences pour devenir autonome et avoir des revenus plus conséquents. Ils font office de consultant et leur expertise pointue est plutôt bien payée. Un tiers des employeurs qui nous ont répondu ont précisé qu’ils pourraient être amenés à embaucher les freelances qui ont répondu à leurs attentes.

IN : Les entreprises font-elles de plus en plus appel à des créateurs de contenus ?

M. R. : Sans aucun doute. 36% des entreprises qui nous ont répondu comptent recruter entre un et deux profils de ce secteur en 2024. Les personnes les plus recherchées sont les alternants (51,72%), les stagiaires (37,44%) et les chefs de projet (36%), soit des juniors. 60% des sociétés présentes dans l’influence sont des TPE et des PME et près de 20% sont des freelances qui ont fondé leur propre structure. 

IN : De plus en plus de formations spécialisées dans l’influence sont proposées. Cette nouveauté va-t-elle modifier en profondeur les profils des professionnels de ce secteur?

M. R. : Je ne le pense pas car la demande va continuer, dans les années à venir, à être supérieure à l’offre. Aujourd’hui, les formations spécialisées sont encore rares et souvent très rapides. Une voire deux écoles commencent à proposer des cursus centrés sur la création de contenu mais aucune n’est en province. Le pourcentage de freelance n’est donc pas appelé à chuter drastiquement.

F. T. : Ces écoles formeront au mieux quelques centaines d’étudiants par an mais la demande sera beaucoup plus importante. Les jeunes qui pourront se former sur le terrain ont donc encore de belles perspectives qui s’ouvrent à eux pour faire carrière dans ce secteur.

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