21 décembre 2023

Temps de lecture : 4 min

La Revue Fiduciaire aimerait être le Netflix des productions juridiques (Eric Zuber).

L’honorable éditeur centenaire, La Revue Fiduciaire, fait des étincelles sur LinkedIn. Entretien avec Eric Zuber, directeur général du groupe Revue Fiduciaire et Clifford Mahu, co-fondateur des Années Folles, qui avait déjà fait de Linkedin le fer de lance du long métrage de Stéphane Brizé, Un autre Monde.

En 2017 sur Linkedin, la Revue Fiduciaire avait 5 000 contacts, elle en compte aujourd’hui  65 000. Cette audience nous a bien aidé à améliorer notre notoriété.

INfluencia : Expliquez-nous la genèse, la problématique que vous a exposé la Revue Fiduciaire lorsqu’elle a fait appel à vous ?

Clifford Mahu : notre client a pour objectif de vendre des solutions à destination de managers afin de les former. Au départ de notre collaboration en 2022, il y avait la volonté, après la pandémie, de communiquer sur des sujets tels que le harcèlement moral, le harcèlement sexuel mais aussi la discrimination, devenus cruciaux à l’époque. Nous avons donc songé à réaliser des publications auprès d’influenceurs compétents dans chacune des disciplines (soit avec une appétence RH ou une appétence juridique, ou en management) afin de créer un effet de conversation sur LinkedIn auprès des principaux concernés, managers, responsables RH, etc… L’objectif étant de séduire les communautés RH en charge des politiques de formation.

 

la multiplication de campagnes d’emailing sont devenues envahissantes, improductives, considérées comme autant de harcèlements.

 

Eric Zuber : de notre côté, notre stratégie a beaucoup évolué ces dernières années, et notre logique aujourd’hui est de faire basculer nos clients de nos contenus classiques vers de la formation. D’autant que depuis la crise sanitaire, les us et coutumes se sont confirmés et axés sur le digital. En parallèle, le constat était clair : les campagnes d’emailing sont devenues envahissantes, improductives, considérées comme autant de harcèlements.

IN. : donc vous abandonnez l’emailing pour une toute nouvelle communication BtB ?

Clifford Mahu : le premier test mis en place en 2022 donc, avec 4 influenceurs B2B durant une période assez courte, avait pour objectif de voir si justement il y avait des retombées, « un aura » et une vraie volonté de la part des communautés de vouloir répondre aux managers.

IN. : audacieux…

Eric Zuber : force est de constater que cela a très bien marché dès le démarrage puisque nous avons atteint 600 000 impressions ! Nous avons donc réitéré de manière plus approfondie avec des formats et des contenus de plus en plus élaborés avec nos créateurs de contenus, des professionnels que nous recrutons nous-mêmes et qui ont une excellente approche des problématiques RSE.

IN. : 600 000 impressions c’est énorme, mais il s’agit aussi de convertir le public à l’abonnement ?

 

E.Z.. : En dehors des commentaires laissés, bon nombre de managers, ou responsables RH qui ont rempli le formulaire que nous avions mis en place pour que ces derniers testent les solutions proposées. Cela nous permet d’avoir une bonne idée du taux de conversion.

Le harcèlement ou la discrimination ne peuvent pas être traités en seulement 15 minutes !

IN. : quelles sont vos cibles ?

Eric Zuber : notamment les directions financières et les directions des ressources humaines. Il y a près de 80 000 DRH en France, et la crise sanitaire a accéléré le process en matière de formations en distanciel. Un mixte présentiel distanciel a été trouvé. Le moyen pour nous de réfléchir à d’autres formats et notamment de lancer ces fameuses capsules de formation de 15 minutes.

IN. : 15 minutes, « un format d’appel » ?

E.Z. : et Cl.M. : évidemment, des sujets aussi sérieux et pointus nécessitent plusieurs capsules. Le harcèlement ou la discrimination ne peuvent pas être traités en seulement 15 minutes ! D’ailleurs aujourd’hui, nous réalisons des capsules pour d’autres cibles telles que les directeurs marketing, les directions de la communication.

 

LA Revue Fiduciaire aimerait être le Netflix ou le Nespresso des productions juridiques !

 

Pour vous donner une idée, nous ne procédions par le passé que par réabonnement à nos différentes formations, aujourd’hui, nous voulons conquérir de nouveaux clients. En 2017 sur Linkedin, la Revue Fiduciaire avait 5 000 contacts, elle en compte aujourd’hui  65 000. Cette audience nous a bien aidé à améliorer notre notoriété. Même si tous ces contacts ne sont pas utiles, ils créent évidemment une émulation. Après la difficulté est de faire le lien entre ces contacts et nos propres bases de données… comment convertir ces personnes qui sont intéressées par nos contenus gratuits comme un livre blanc, ce qui constitue 90 % de notre business model, à s’abonner à de nouvelles formations. J’aime à dire que LA Revue Fiduciaire aimerait être le Netflix ou le Nespresso des productions juridiques !

 

IN. : pourquoi avoir mis en avant ces thématiques de harcèlement et de stigmatisation, un bon produit d’appel ?

E.Z. : au départ, il s’agissait de choisir deux thématiques phares, avec une couleur juridique dont nous pensions que l’actualité sensibiliserait des équipes managériales et remettrait au goût du jour des questions de santé mentale.

CL.M. : notre objectif était de présenter des créateurs de contenus dotés d’une expertise approfondie tout en ayant la capacité de communiquer de manière plus générale auprès de manager. Parvenir à intéresser des managers sur des sujets parfois éloignés de leur « cœur business ». Nous avons ainsi développé des ensembles des contenus variés avec les influenceurs (posts, lives, sondages…) susceptibles d’intéresser divers profils au sein des entreprises, s’adaptant ainsi à leur agenda, à une nouvelle génération et en « vulgarisant » certaines thématiques.

 

IN. : en dehors de ces capsules qu’entreprenez-vous pour La revue Fiduciaire ?

CL.M. : aujourd’hui, nous allons plus loin parce que l’objectif c’est de transformer des vues en clients. Nous allons faire des matinales avec des influenceurs sur les thématiques chères à La Revue Fiduciaire.

 

il y a des générations qui ont été formés il y a 20 ans, 30 ans avec des ouvrages, des revues et qui aujourd’hui travaillent avec des logiciels et avec le digital.

IN. : une société qui a 107 ans, doit avoir des habitudes difficiles à changer…

Eric Zuber : L’innovation n’est pas une tarte à la crème chez nous ! cela fait vraiment partie des valeurs inhérentes du groupe. C’est pour cela qu’aujourd’hui le groupe (Yves de La Villeguérin troisième du nom en est le président) se doit d’innover continuellement. Son terrain est donc l’expertise comptable, la finance, la fiscalité les RH mais de nouveaux terrains comme la RSE sont essentiels. En face de nous, il y a des générations qui ont été formés il y a 20 ans, 30 ans avec des ouvrages, des revues et qui aujourd’hui travaillent avec des logiciels et avec le digital.  Et puis, les nouvelles générations qui n’ont peut-être jamais été formées avec la presse ou des ouvrages papier…  doivent aussi être adressées. Nous nous devons donc d’adresser ces deux audiences, ces deux cibles avec le même niveau de qualité.

 

 

 

En savoir plus

Clifford Mahu, co-fondateur des Années Folles

 

 

 

 

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