14 février 2021

Temps de lecture : 2 min

Meteo Marketing : le beau temps a-t-il un impact sur l’humeur des investisseurs ?

Neige en novembre, Noël en décembre annonce un proverbe belge. Soleil et vent faible un lundi, financement participatif le mardi ?

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Selon une étude réalisée par Cenareo, l’un des leaders européen de l’affichage dynamique en mode SaaS, la météo impacte 25% du PIB français 70 % du PIB mondial. Ainsi, 70% à 80% de l’activité économique est météo-sensible. Et si la générosité des investisseurs dépendait du temps qu’il fait ? Une corrélation surprenante que vient prouver une étonnante étude danoise. Selon ses auteurs, tous chercheurs de la Copenhagen Business School, plus le ciel est nuageux, plus le succès des campagnes de financement participatif est susceptible de diminuer. Les résultats obtenus sont catégoriques : si le climat est morose, l’humeur des potentiels investisseurs sera de la même couleur, avec comme conséquence de nuire à leur générosité, voire les dissuader de participer à la cagnotte en question.

Avant de parvenir à cette surprenante conclusion, les chercheurs ont analysé les campagnes de financement participatif sur la plateforme allemande de financement communautaire Companisto. Au total, 102 campagnes de financement participatif ayant reçu 67.982 promesses de dons ont été passées à la loupe. Les chercheurs ont prêté attention à la ville ainsi qu’à la date à laquelle le don a été fait et enfin aux données météorologiques correspondant à ces informations.

« Nos recherches montrent que par temps nuageux, les bailleurs de fonds investissent 10 à 15% de moins dans des campagnes de crowdfunding considérées comme risquées », explique Ali Mohammadi, professeur adjoint du département de stratégie et d’innovation de la Copenhagen Business School.

« La mesure météorologique évoquée ici correspond à la couverture nuageuse, qui varie de pas de nuage du tout -0- à complètement nuageux -1-. Ce qui est intéressant avec l’humeur, c’est qu’elle n’est pas directement liée à la valeur économique ou au rendement d’un investissement », ajoute l’auteur principal de l’étude.

Les giboulées publicitaires

Si les prévisions météorologiques ne peuvent bien évidemment pas déterminer à elles seules les chances de réussite d’une campagne de financement, les auteurs de cette recherche recommandent toutefois des stratégies pour compenser les effets négatifs des jours nuageux, par exemple en ciblant davantage des investisseurs avertis. « Nous constatons que les investisseurs novices réagissent davantage à la morosité du temps », précise Ali Mohammadi. Enfin, le professeur suggère aux futurs entrepreneurs d’accroître leur communication et leurs actions marketing en cas de mauvais temps.

Ce n’est pas la première fois que l’on évoque le facteur météorologique comme un levier d’engagement économique, publicitaire voir comme un outil marketing légitime. Depuis quelques années, Walmart par exemple, comme beaucoup de professionnels, s’en sert  pour prévoir les articles à exposer dans ses rayons. Mais depuis quelques années, la customisation publicitaire induite par la data météorologique semble aller de plus en plus loin. « Nous ne savions pas par exemple que les faibles vents avaient un impact sur la consommation de fruits rouges. Il se trouve qu’elle est plus élevée quand le vent souffle faiblement et qu’il fait moins de 25°. Nous avons donc ajusté nos affichages physiques et nos pubs digitales dans les codes postaux où ces conditions météos existent. Nos ventes ont immédiatement triplé », confiait le patron Etats-Unis du marketing de Walmart.

Dans le genre corrélation insolite, savoir que la viande hachée se consomme plus sous un temps chaud, ensoleillé et à faibles vents constitue le genre de données a priori futiles mais dont Walmart tire profit. « Il n’est pas nécessaire d’essayer de comprendre pourquoi », avoue Stephen Quinn, qui annonce une croissance de 18% sur les hamburgers dans les zones ciblées. « Nous sommes maintenant capables de campagnes à plus grande échelle. Nous pouvons dire à un partenaire comme Gatorade qu’on servira leurs pubs uniquement quand il fait plus de 30° dehors ».

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