19 janvier 2024

Temps de lecture : 4 min

Etude Médiamétrie: la télé n’a pas dit son dernier mot !

Quelques jours après l’entrée en vigueur des nouvelles règles de mesure de l’audience télé, le 1er janvier 2024, Médiamétrie a présenté sa traditionnelle étude « L’Année TV ». Les résultats sur 2023 confirment les grandes tendances sur l’amplification des usages à la demande et la plateformisation des usages, mais aussi la solidité du média télé, tant sur ses contenus que sur la force du live.

Certes, le temps passé devant la télé diminue (encore 7 minutes de perdues en 2023 à 3h19 de durée d’écoute individuelle) et les usages à la demande continuent de gagner du terrain (+7 points en quatre ans). Si la dernière livraison de l’étude L’Année TV de Médiamétrie, qui dresse un état des lieux sur 2023 et dont les résultats ont été rendu publics jeudi 18 janvier 2024, rappelle ces tendances de fond, elle note aussi que la télévision n’a pas dit son dernier mot dans un univers vidéo qui se plateformise.

Avec 67 % des 4h37 de vidéos consommées chaque jour quel que soit l’écran, la télévision en live reste un usage dominant, au point que l’institut de mesure d’audience parle de la télévision comme la « plateforme des plateformes ». C’est particulièrement le cas en France, où le live représente 92 % des 3h19 que le public passe devant la télé chaque jour. Un phénomène que l’on retrouve aussi en Italie (98 % des 3h26), en Espagne (96 % des 3h01), mais beaucoup moins au Royaume-Uni (80 % des 2h24) ou aux Pays-Bas (76 % des 2h12). Aux Etats-Unis, 86 % de la consommation (2h30) est consacrée au live.

Le live est l’apanage de l’info et du sport

L’information est regardée à 99 % en live, que ce soit sur les chaînes généralistes – 22 millions de Français regardent chaque jour les journaux télévisés des chaînes généralistes – ou sur les chaînes d’info, qui voient leurs audiences progresser significativement chaque fois qu’un événement d’importance survient, quels que soient sa nature et le moment de la journée où il se produit : +51 % pour les chaînes d’info lors du vote de la motion de censure contre le gouvernement (en journée le 20 mars), +46 % au lendemain des émeutes urbaines (dès le petit matin le 1er juillet), +42 % après l’assassinat du professeur Dominique Bernard (dans la matinée du 13 octobre) et +43 % après le passage de la tempête Ciarán (avec un apport d’audience dès le matin du 2 novembre).

Le sport, consommé à 98 % en direct, relève aussi de cette logique d’événement. En 2023, 99 % des équipés TV ont regardé du sport en live, relève l’étude. Rien d’étonnant à ce que le quart de finale de la Coupe du monde de rugby France-Afrique du Sud figure en première place des audiences de l’année avec 16,5 millions de téléspectateurs en direct, montrant ainsi l’intérêt suscité par la compétition. Un vrai succès puisque la Coupe du monde de rugby a été regardée par 53,5 millions de Français et que 94 % des 15-24 ans ont été en contact avec cet événement.

Découvrir, vibrer, s’enthousiasmer…

Même les plus jeunes, que l’on dit accros aux plateformes VOD et SVOD, regardent leurs programmes favoris en live. C’est un moyen de découvrir ensemble les résultats d’une compétition : 93 % des 15-24 ans ont suivi en direct les résultats de Miss France et 90 % ceux des NRJ Music Awards sur TF1. Ou encore de vibrer à l’unisson : 98 % des 15-34 ans ont suivi en live sur TF1 et L’Equipe les matchs de qualification de l’Euro de football, qui se tiendra à partir de juin 2024 en Allemagne.

Les chaînes FAST renouvellent le live sur le numérique. Encore assez mal connues et peu utilisées, elles sont pourtant plus de 500 en France, lancées par des acteurs de surface mondiale (Pluto TV, Rakuten TV, Mango…) ou par les diffuseurs nationaux : le canal 24/24 des Marseillais sur 6play, la chaîne de séries de france.tv ou la chaîne Ardivision de l’INA. A suivre…

Des frontières plus floues entre le live et la conso à la demande

Alors que les grandes plateformes SVOD ont bâti leur succès sur un large éventail de films et de fictions, toutes commencent à investir des terrains jusqu’alors plus spécifiques de la télévision. C’est tout à fait évident dans le sport avec des codiffusions d’événement : Prime Video partage la diffusion de Roland-Garros avec France Télévisions et celle de la Ligue 1 de foot avec Canal+. Elles créent d’ailleurs leurs propres compétitions comme le GP Explorer en Formule 4 organisé par Squeezie sur Twitch, ou encore The Netflix Slam, un tournoi de tennis dont l’affiche phare sera un match opposant Nadal à Alcaraz, dont la diffusion est prévue pour mars 2024.

Les divertissements télé sont aussi une source d’inspiration pour les plateformes SVOD. Selon l’étude, leur offre de téléréalité a triplé entre 2020 et 2023 et la consommation de ces programmes a été multipliée par deux. Elles déclinent toutes les thématiques phare ce genre télévisuel. La téléréalité de compétition a investi Netflix avec Squid Game. Côté talent shows, Popstars (lancé sur M6 en 2001) est annoncé en 2024 sur Prime Video. La téléréalité immobilière L’Agence, qui a fait ses débuts sur TMC, va rejoindre le catalogue de Netflix. Last but not least, sur Disney+, Drag me to dinner est une parodie Queer et assez crue d’Un dîner presque parfait.

A côté des Netflix, Prime Video et Disney+, les plateformes des diffuseurs traditionnels – que l’institut de mesure d’audience réunit sous le terme de BVOD, acronyme de « Broadcaster vidéo à la demande » – permettent aussi de visionner leurs contenus à la demande (MyTF1 devenu TF1+, france.tv, 6play, arte.tv, RMC BFM Play…) et d’accéder à de plus en plus de programmes inédits en linéaire, devenant de plus en plus une plateforme de destination. Consommées à 78 % sur l’écran de télé, leur succès ne se dément pas : les fictions y représentent 53 % de la consommation (vs 20 % en live) quand elle est estimée à 63 % sur les plateformes SVOD. En 2023, le nombre de programmes totalisant plus de 500 000 téléspectateurs en replay a doublé en 5 ans !

 

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