3 octobre 2019

Temps de lecture : 3 min

Demain tous climatariens ?

C’est désormais une évidence : les enjeux environnementaux ont une influence croissante sur nos modes de vie et notre consommation. Au quotidien, les engagements pour le climat gagnent en visibilité : dans la rue ou à la maison, l’urgence climatique n’est plus perçue comme une affaire publique et anonyme mais rentre dans nos habitudes et nos gestes les plus personnels. Alors comment se manifeste cet éveil des consciences dans la vie de tous les jours ?

C’est désormais une évidence : les enjeux environnementaux ont une influence croissante sur nos modes de vie et notre consommation. Au quotidien, les engagements pour le climat gagnent en visibilité : dans la rue ou à la maison, l’urgence climatique n’est plus perçue comme une affaire publique et anonyme mais rentre dans nos habitudes et nos gestes les plus personnels. Alors comment se manifeste cet éveil des consciences dans la vie de tous les jours ?

Pour aborder la question, nous nous sommes penchés sur le concept de climatarien. Déjà en 2015, le mot avait été consacré par le New York Times dans sa liste des « food-words » de l’année, définissant alors un régime alimentaire bien particulier. Le climatarien est celui qui par une régulation de son alimentation cherche à diminuer son impact écologique dans le but ultime de réduire le changement climatique. Sans réduire son alimentation pour autant, il consomme de tout mais change ses pratiques : il privilégie le porc et le poulet plutôt que le bœuf, la pêche durable, les produits locaux, la saisonnalité, évite les surgelés, bannit le gaspillage…

Si le régime alimentaire est le premier pilier à être remis en question, c’est finalement tout un ensemble d’habitudes d’achat, de consommation, d’organisation qui changent. Si à l’époque le terme apparaissait comme une tendance de plus aux côtés des régimes végétariens, flexitariens, réductariens, ces habitudes semblent aujourd’hui faire sens dans l’évolution des pratiques et des mentalités. Commencer par ses petites habitudes et son quotidien pour changer le monde, une question de bon sens ?

Pour identifier comment la quête de l’impact carbone zéro modifie nos habitudes et jusqu’au design des produits qui nous entourent, passons en revue le parcours du parfait climatarien : du moment où il sort faire ses courses, au retour à la maison avec l’organisation de la cuisine ou salle de bain, jusqu’à sa consommation on-the-go quand il ressort de chez lui. Car entre extérieur et intérieur, l’engagement personnel se construit aussi sur la question du visible : de l’intime de nos foyers jusqu’à nos attributs de bons citoyens du monde exhibés en société, l’enjeu de l’engagement est de montrer, aussi bien pour convertir ses semblables que pour s’auto-rassurer sur sa bonne conduite.

Shopper climatarien

Dans l’idéal, faire ses courses devrait se résumer à sortir dans son potager et cueillir ce dont on a besoin au rythme des saisons. Dans les faits, les supermarchés sont un peu plus pratiques. Mais pour réduire son impact carbone au moment des courses on pense d’abord sac réutilisable et non plus sac plastique. Au Canada, l’épicerie East West Market, a même trouvé sa propre technique de « plastic-shaming » : des sacs plastiques aux messages embarrassants.

Si les sacs réutilisables ne sont pas nouveaux, les tendances varient : allant du classique totebag (publicitaire ou non) au sac filet qui pousse la question du visible et de la transparence encore plus loin.

   

En rayon, les engagements écologiques ont aussi un impact sur l’esthétique des rayons : vrac, produits bio et locaux, ardoises, cagettes, prix écrits à la main… un esprit d’épicerie alternative qui arrive même en grande distribution.

 
Au moment du choix du produit, l’œil se pose sur le packaging : celui-ci doit être recyclable, minimal, transparent… À petite ou grande échelle, pour l’alimentaire, la beauté, le ménager, les emballages sont revus, revisités, réinventés pour moins d’impact et de gaspillage.

 

#fridgegoals

Une fois rentré à la maison, c’est le moment d’organiser son garde-manger. La conservation prend alors une place majeure : adieu packaging, alu ou film plastique, le vrac va dans des bocaux en verre dont l’aspect fonctionnel rejoint l’esthétique quand ceux-ci s’agencent parfaitement sur les étagères et dans les tiroirs. À mi-chemin entre le garde-manger survivaliste et l’intérieur Marie-Kondien, cet art du rangement minimal et sans logo laisse les marques sur la touche mais rassemble une communauté grandissante sur les réseaux.
 

  

Hygiène « zero waste »

Dans la salle de bain, les choses changent aussi : les savons solides remplacent les shampoings et gels douche liquides, on oublie rasoirs jetables et tubes de dentifrice, et même du côté des contenants on opte pour d’autres matériaux : liège, bois et même savon avec le « soapack ».

Eco-on-the-go

Avec l’avènement du snacking et du repas sur le pouce, consommer responsable en dehors de chez soi devient aussi un défi : pour en finir avec les emballages carton ou les gobelets en plastique, on réinvente le transport d’aliments et de boissons avec de nouveaux designs.

Changer son alimentation, réorganiser ses habitudes et sa maison n’est plus une initiative marginale. Aujourd’hui, l’engagement pour le climat commence par les petits gestes et les objets du quotidien. Car le design a aussi ce rôle, transformer nos habitudes en proposant des objets aussi esthétiquement beaux qu’éthiquement bons.

 

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