7 mai 2025

Temps de lecture : 2 min

Whisky : L’Ecosse se bat contre les contrefaçons pour préserver son trésor liquide

Découvrez comment l'Ecosse protège son whisky iconique à l’échelle mondiale. Un exemple à suivre pour toutes les marques...

MARQUE

L’Ecosse, ses vaches Highlands aux longues cornes et aux mèches flamboyantes, ses lochs aux eaux glacées, ses 282 sommets de plus de 3000 pieds (914,4 m) et ses… whiskys. Cette nation constitutive du Royaume-Uni abrite pas moins de 151 distilleries qui génèrent des revenus annuels de 7,1 milliards de livres (8,3 milliards d’euros). 44 bouteilles de ce breuvage doré sont exportées vers 160 pays dans le monde chaque… seconde. Alignées les unes à côté des autres, ces flacons s’étendraient sur environ 467.000 kms, soit plus de onze fois le tour de la Terre. Ce produit représente 22% de l’ensemble des exportations britanniques d’aliments et de boissons. Un tel pactole fait saliver d’envie depuis de nombreuses années les margoulins de tout poil. L’association du whisky écossais (SWA) s’est donnée les moyens pour combattre les contrefaçons qui se vendent sur tous les continents. Un exemple à suivre pour toutes les marques qui souhaitent lutter contre le piratage et le parasitisme.

Une réglementation précise

Les règles sont pourtant claires. Tout whisky écossais doit être composé uniquement d’eau, de levure et de céréales qui doivent être écrasées, fermentées et distillées en Ecosse. Le whisky ne peut pas contenir d’arôme ni de sucre et il doit être conservé pendant au moins trois ans dans des fûts de chêne de moins de 700 litres. Son taux d’alcool doit aussi atteindre au minimum 40%. Si une seule de ces conditions n’est pas remplie, le breuvage n’est pas un whisky écossais. Simple, non ?

De nombreuses contrefaçons

Les tricheurs ne semblent pourtant pas se soucier de ces obligations. Plus du tiers (21 sur 55)des bouteilles de whisky écossais rare testées par le Scottish Universities Environmental Research Centre (SUERC) se sont avérées être des copies ou des des whiskys qui n’avaient pas été distillés l’année déclarée. « Non seulement le whisky écossais contrefait peut nuire à la marque, à la réputation et aux revenus du véritable whisky, mais il soulève également des problèmes de santé et de sécurité, car il n’est pas régulé ni produit selon les mêmes règles strictes que le véritable produit », déplore Sahira Rafiq, avocate senior au cabinet Anderson Strathern. Alan Park ne dit rien d’autre. « Il y a toujours eu des personnes qui souhaitent profiter de la célébrité et de la réputation du whisky écossais, résume le directeur des affaires juridiques à la SWA. Mais toute vente de produits falsifiés entraîne une perte de ventes pour le produit authentique et nuit à sa réputationC’est pourquoi nous appliquons une politique de tolérance zéro, peu importe la taille du marché. Un petit problème devient vite gros avec le temps. Notre industrie est donc toujours soucieuse de stopper le problème lorsqu’il est encore petit. » 

Une lutte de tous les instants

Depuis plusieurs années, l’association tente de protéger son produit phare avec des Indications Géographiques (IG) et des marques de certification. Elle a récemment publié une carte qui détaille les pays dans lesquels le whisky est protégé. La SWA emploie pas moins de sept juristes pour combattre les contrefaçons. C’est deux de plus que le service de « préservation de l’appelation » du CIVC,  qui défend 16.200 vignerons et 360 maisons de champagne. L’association travaille également avec Interpol et Europol sur des initiatives de lutte contre la fraude alimentaire, afin que les faux puissent être correctement identifiés. Elle collabore aussi avec ses entreprises membres, son réseau international d’avocats et d’enquêteurs, ainsi qu’avec le public pour les alerter en cas de suspicion de contrefaçon. 

Une peine de prison ferme

Cette protection active commence à porter ses fruits. L’année dernière, le dirigeant d’une entreprise sud-coréenne, qui commercialisait la marque « Dian The Legend Scotch Whisky » distillée en… Jordanie avec un taux d’alcool de 35%, a été condamné à une peine de prison de huit mois et à une amende de 160.000 livres (187.000 euros). Une victoire importante dans le quinzième plus important marché à l’international du whisky écossais. Un exemple à suivre…

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