5 septembre 2025

Temps de lecture : 7 min

Versus, nouvelle agence créative 100% IA, promet des campagnes jusqu’à 7,5 fois moins coûteuses

Heroiks lance Versus, une agence créative 100 % IA générative. L’ambition ? Libérer pleinement le potentiel créatif des marques grâce à l'IA, pour tous les annonceurs. La promesse : des réalisations à la qualité cinématographique, produites plus vite et à moindre coût. Rencontre avec Sébastien de Milleville, Directeur Général Heroiks en charge des activités créatives.
 

INfluencia : Versus se présente comme une agence « entièrement optimisée par l’IA générative ». Pourquoi Heroiks a fait le choix de créer cette agence ? Pouvez-vous nous la présenter ?

Sébastien de Milleville : L’IA générative, c’est avant tout une opportunité : celle de repenser le modèle d’agence, notre manière de travailler et surtout la valeur que nous apportons aux annonceurs. Nous avons créé une structure pensée nativement autour de l’IA générative, de la phase de conseil stratégique jusqu’à la production et la livraison. C’est une agence “IA first”, mais avec la conviction que l’intelligence artificielle viendra amplifier toutes les expertises et toutes les entités du groupe. C’est une agence hybride, à la croisée entre publicité et technologie, qui vient aujourd’hui enrichir le pôle création d’Heroiks.

De la stratégie à la production, chaque étape s’appuie sur des outils d’intelligence artificielle, mais aussi sur une organisation interne adaptée.

IN : En quoi votre modèle se distingue concrètement d’une agence créative traditionnelle ?

S. de M. : La différence est simple : tout repose sur l’IA. De la stratégie à la production, chaque étape s’appuie sur des outils d’intelligence artificielle, mais aussi sur une organisation interne adaptée. Concrètement, l’agence compte aujourd’hui une vingtaine de personnes : certains talents étaient déjà en interne, parmi les plus avancés dans la maîtrise des outils de l’IA générative, d’autres viennent de nouveaux recrutements. Cela nous apporte plusieurs avantages : plus d’agilité, une meilleure compréhension des enjeux et surtout une accélération du processus stratégique.

L’objectif de “Turbo” : accélérer et automatiser un maximum de missions stratégiques, sans remplacer les stratèges mais de leur donner un appui puissant pour aller plus vite.

Par ailleurs, nous avons développé un outil propriétaire, “Turbo”, entraîné sur des LLM les plus pertinents et des données propriétaires. Il nous permet d’aller beaucoup plus vite dans la phase de brief et de planning stratégique, et surtout d’explorer plus largement les pistes créatives dès l’idéation. Son objectif : accélérer et automatiser un maximum de missions stratégiques, sans remplacer les stratèges mais de leur donner un appui puissant pour aller plus vite. Cela va de l’analyse des enjeux de marché au décryptage des attentes consommateurs, en passant par la création de scénarios prospectifs. Là où une agence traditionnelle peut être contrainte par le temps et les ressources, nous pouvons multiplier les directions et tester davantage de scénarios.

Sur la production, nous restons pragmatiques. L’IA permet déjà – et permettra encore plus demain avec des outils comme Go3, Kling et Higgsfield – de produire de très beaux contenus visuels ou vidéos. Mais ce qui fera toujours la différence, c’est la vision créative et le point de vue. L’excellence créative reste au cœur de notre démarche.

L’IA générative n’est pas une menace pour la création, c’est un formidable accélérateur. Elle libère le potentiel créatif des marques.

IN : Comment garantir que l’IA générative reste un levier de créativité et non un simple outil de production automatisée ?

S. de M. : Je crois que c’est justement ce qui rend cette période si excitante. L’IA générative n’est pas une menace pour la création, c’est un formidable accélérateur. Elle libère le potentiel créatif des marques. Demain, une partie de la production de contenus sera sans doute « commoditisée », mais ce qui fera toujours la différence, c’est le point de vue créatif, la direction artistique, l’idée forte. L’IA, aussi puissante soit-elle, ne remplacera jamais cette dimension. Elle ne sait pas improviser, ni incarner cette magie propre à la créativité.

Concrètement, chez Versus, la moitié de l’équipe — dix personnes sur vingt — est constituée de créatifs dont le métier a toujours été de concevoir, diriger artistiquement et défendre une exigence créative élevée mais qui maitrisent également les outils technologiques. À leurs côtés, nous avons aussi des profils spécialisés dans la veille et la maîtrise des outils émergents. Ils explorent en permanence les dernières fonctionnalités, qu’il s’agisse de génération vidéo, audio, ou de solutions comme celles qui permettent d’intégrer instantanément un produit dans une vidéo publicitaire. Cela nous permet d’être toujours à la pointe. Notre rôle n’est pas nécessairement de développer nos propres outils de génération d’images, de son ou de vidéo. Nous préférons adopter une approche agnostique : choisir les meilleures solutions disponibles et construire des workflows adaptés à chaque projet, pour accompagner les annonceurs et leur apporter une vraie pédagogie. C’est ainsi que nous garantissons que l’IA reste au service de la créativité et ne se réduit pas à un simple outil de production.

Notre rôle : accompagner les annonceurs, libérer leur potentiel créatif et leur permettre de produire mieux et plus vite.

IN : Comment conjuguer ambition créative et maîtrise budgétaire, alors que certaines marques pourraient être tentées d’utiliser directement les outils d’IA sans passer par une agence ?


S. de M. : La vraie différence reste la créativité. Les outils sont disponibles pour tous, mais ils ne remplacent pas une idée, une vision, une direction artistique. Chez Versus, on met l’exigence créative au cœur du modèle. L’IA vient optimiser les workflows, accélérer la production permettant de réduire jusqu’à 7,5 fois les coûts — mais sans jamais sacrifier la qualité.

L’IA permet d’inventer un nouveau modèle de production. Quand on voit que certains outils coûtent quelques milliers de dollars par mois et offrent des capacités inédites, il serait illusoire de penser que cela ne bouleverse pas le marché. Même le cinéma se transforme : des réalisateurs comme Jean-Jacques Annaud, Jean-Pierre Jeunet en France, James Cameron ou Ridley Scott aux Etats-Unis testent ces technologies pour sortir des longs-métrages. James Cameron a même dit que l’industrie hollywoodienne n’arrivera à survivre que si elle divise les coûts par deux. C’est une réalité aujourd’hui. Nous, nous choisissons de l’anticiper et d’accompagner nos clients dans cette mutation, avec pragmatisme.

Demain, une grande partie des contenus sera générée grâce à elle, mais ce qui distinguera une marque restera son point de vue créatif, sa stratégie, son identité. C’est ce rôle que nous défendons : accompagner les annonceurs, libérer leur potentiel créatif et leur permettre de produire mieux et plus vite.

IN : Concrètement, comment garantissez-vous cette exigence créative ?

S. de M. : Chez Versus, la moitié de l’équipe est composée de créatifs : concepteurs-rédacteurs, directeurs artistiques, stratèges. Leur métier, c’est de penser une idée, de porter un regard, d’exiger une qualité créative élevée. À leurs côtés, nous avons des profils experts en IA, en veille permanente sur les nouveaux outils — qu’il s’agisse de génération vidéo, d’intégration produit en temps réel ou de production sonore. Cette alliance entre créativité et technologie est notre force.

Conjuguer – excellence créative, production haut de gamme et agilité – était inaccessible pour toute une catégorie d’annonceurs. Aujourd’hui, grâce à l’IA, c’est possible pour des startups, des PME ou même des ETI.


IN : Vous parlez de “démocratisation” de la créativité. Qu’est-ce que cela signifie ?

S. de M. : Cela signifie que l’IA nous permet de faire tomber des barrières qui existaient auparavant. Pendant longtemps, seules les grandes marques avec de très gros budgets pouvaient s’offrir à la fois une idée forte, une direction artistique exigeante et une exécution de qualité. Conjuguer ces trois éléments – excellence créative, production haut de gamme et agilité – était inaccessible pour toute une catégorie d’annonceurs. Aujourd’hui, grâce à l’IA, c’est possible pour des startups, des PME ou même des ETI. C’est cette démocratisation qui est au cœur de notre proposition de valeur.

L’efficacité de l’IA se traduit par des délais raccourcis : quatre semaines en moyenne seulement pour la production d’une campagne – contre quatre mois dans le schéma classique.

IN : Vous parlez de barrières qui tombent. Lesquelles en particulier ?


S. de M. : Historiquement, il y avait deux freins principaux : le budget et l’accessibilité aux talents créatifs. Beaucoup d’annonceurs se contentaient de grandes campagnes annuelles en mass media, puis géraient leurs communications “fil rouge” avec moins d’ambition créative.

Aujourd’hui, cette logique n’a plus lieu d’être : il n’y a plus de “petits sujets”. Chaque projet, quelle que soit son ampleur, mérite une exigence créative élevée. L’IA permet d’aller plus vite, de réduire les coûts et d’offrir une qualité constante sur tous les points de contact d’une marque. Cette efficacité se traduit également par des délais considérablement raccourcis : quatre semaines en moyenne seulement pour la production d’une campagne – contre quatre mois dans le schéma classique – de la conception à la diffusion et même moins de quatre semaines pour du contenu social media.

IN : Cela veut dire que certains annonceurs viendront vous voir uniquement pour automatiser leurs contenus ?

S. de M. : Certains le demandent, oui, notamment sur des sujets très techniques d’acquisition ou de performance. Mais ce n’est pas notre cœur de métier. Notre sujet, c’est la créativité. Nous voulons garder au centre de l’agence la compréhension du business des annonceurs, la pédagogie dans l’usage des outils, bien sûr la vision créative et la réduction des coûts sur la production. C’est cette combinaison qui fait la valeur de Versus.

IN : Comment vos clients accueillent-ils cette approche “IA native” ?

S. de M. : On observe deux types de réactions. D’un côté, des annonceurs déjà matures sur ces sujets, souvent très digitaux, qui se montrent immédiatement enthousiastes et veulent tester. De l’autre, des clients intéressés mais qui ont besoin d’accompagnement : comprendre les usages possibles, le cadre juridique, les limites éthiques. Dans les deux cas, l’accueil est très positif, parce qu’on élimine beaucoup de frictions liées au fonctionnement traditionnel d’une agence. Par exemple, trois personnes peuvent livrer un projet sans 100% IA en quatre semaines, là où auparavant le processus aurait été beaucoup plus long et complexe.

Nous allons très vite ouvrir deux bureaux, à Berlin et à Bangkok, deux marchés où nous voyons des opportunités fortes.

IN : Versus est née officiellement mercredi 3 septembre. Travaillez-vous déjà sur des projets ?

S. de M. : Oui, sur une dizaine de projets pour des clients internes mais aussi de nouveaux clients. Nous avons déjà un beau mandat dans l’univers de la mode. Aujourd’hui, cela se traduit par des sujets de communication digitale et de social media, mais l’ambition est d’aller rapidement sur des campagnes globales, 360°. Versus se positionne sur des univers larges : mode, culture, entertainment, mais aussi des secteurs où la créativité et la rapidité d’exécution sont décisives. Par ailleurs, nous allons très vite ouvrir deux bureaux, à Berlin et à Bangkok, deux marchés où nous voyons des opportunités fortes. L’IA permet aussi une scalabilité inédite : produire une campagne en quinze langues n’est plus un casse-tête. C’est un levier formidable pour accompagner l’internationalisation de nos clients.

IN : Et demain comment faire la différence à l’heure où les agences maîtriseront aussi ces nouveaux outils ?

S. de M. : Ce qui fera la différence demain, ce ne sera pas seulement la maîtrise des outils. Bien sûr, c’est indispensable. Mais les fondamentaux restent les mêmes : la stratégie, la compréhension du business d’un client, la connaissance des marques et la capacité à les accompagner dans le temps.

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