9 octobre 2017

Temps de lecture : 5 min

On a tous une gueule d’« Atmosphères »

Nous sommes en pleine mutation. Alors participer à des rencontres qui créent de la conversation pour comprendre où nous en sommes et surtout où nous allons, ce n’est pas du luxe… Donc, on vous présente Atmosphères, un festival créateur de liens…

Nous sommes en pleine mutation. Alors participer à des rencontres qui créent de la conversation pour comprendre où nous en sommes et surtout où nous allons, ce n’est pas du luxe… Donc, on vous présente Atmosphères, un festival créateur de liens…

C’est dans l’air du temps… D’un côté un vieux monde fatigué mais qui continue encore de nourrir la planète, de l’autre un nouveau monde plein d’énergie prêt à croquer dans la pomme, mais qui demeure encore bien immature pour prendre la relève. Et entre les deux ? Et bien une engeance. Un espace-temps où tout se teste, où les choix stratégiques, économiques, sociétaux et environnementaux qui ont construit les 70 dernières années s’essoufflent pour laisser place à une nouvelle économie.

Et de ce constat jaillissent mille interrogations… Et donc pour aider les professionnels et les citoyens à y voir plus clair, certaines conférences et festivals ont pris le parti de se focaliser sur ces changements où l’humain est au centre des attentions. Et parmi ces rendez-vous incontournables, l’évènement, Atmosphères, qui se tient à Courbevoie et à la Défense apporte sa pierre à l’édifice. A la fois festival de cinéma, de court-métrages, d’expositions, des spectacles et de conférences, Atmosphères qui se veut un créateur de liens et à l’occasion de sa dernière édition s’interroge sur : « les multiples liens qui nous rattachent à la nature et aux autres, afin de mieux envisager notre avenir ».

L’édition 2017 se focalise sur les écosystèmes comme un modèle de réorganisation permettant à une société, une entreprise voire la planète tout entière de trouver un second souffle. La prise de conscience sur l’influence de chaque espèce animale ou végétale est indéniable sur le développement de l’espèce humaine. Et c’est ce que veut démonter Atmosphères en explorant ces liens visibles ou invisibles qui ont construit ce que nous sommes. Précisions avec Pascal Signolet, le Délégué Général Fondateur du festival.

INfluencia : comment différencier Atmosphères d’un autre festival du même acabit ?

Pascal Signolet : le Festival Atmosphères est celui du cinéma résolument engagé du Grand Paris. Il réunit longs métrages de fictions et documentaires, en avant-première ou en inédit. La singularité d’Atmosphères c’est d’être d’abord un état d’esprit collaboratif, ouvert, enthousiaste, une pensée en mouvement résolument tournée vers l’avenir et les solutions. C’est partager l’idée que l’humanité continue d’évoluer avec son environnement végétal, minéral et animal, comprendre que des liens visibles et invisibles nous ont construits et nous unissent avec les autres et avec la nature. Comme le dit si bien Hubert Reeves :  » nous sommes tous des poussières d’étoiles, à nous de comprendre chaque jour un peu plus ce que cela veut dire « . Sur la forme, le festival est ouvert à tous à travers la gratuité, il s’appuie sur une programmation exigeante et grand public qui utilise toutes les formes de créations et d’échanges.

IN : je suis pronucléaire, climatosceptique, anti-zadiste et anti-migrant. Comment me persuadez-vous de venir à Atmosphères ?

P.S. : nous avons toujours cherché à attirer un large public. Tout le monde a envie de réfléchir à l’avenir. L’équipe du Festival fait confiance aux artistes et aux scientifiques pour partager leurs plus belles émotions et faire comprendre ainsi la marche du monde. La fréquentation est passée de 3000 à 15000 personnes en 6 ans. Nous essayons simplement de donner du plaisir, des informations fiables, et de croiser les regards dans une ambiance festive. Par exemple, nous ne sommes pas pour ou contre les migrants. La démarche de notre marraine, Anne AR, vise à leur redonner une identité via son regard de photographe et nous sommes heureux que chaque visiteur du Festival puisse questionner son propre regard avec l’exposition de son travail.

L’année dernière, sur le nucléaire, nous nous sommes projetés dans le futur avec ce magnifique film « Into Eternity » précédé d’un extrait de « Cave of forgotten dreams » de Werner Herzog qui pose la question des déchets nucléaires en passant directement de – 36 000 ans à + 100 000 ans. A la fin « les pour » et « les contre » ont dialogué sur le fond, c’est à dire sur l’héritage de notre génération. Avec le festival, notre démarche est d’aborder tous les sujets essentiels et d’ouvrir le dialogue pour que chacun puisse repartir un peu plus conscient.

IN :  comment sélectionnez-vous les films ?

P.S. : le Festival Atmosphères poursuit son engagement en tant que festival international de cinéma. Il réunit longs métrages de fictions et documentaires, en avant-première ou en inédit (pour les films n’ayant pas de sortie en salle prévue). Nos thèmes de prédilection sont naturellement traités en arrière-plan dans la fiction puis approfondis en débat. La sélection rigoureuse tient compte de la qualité du scénario et du traitement du sujet relatif à notre thématique, de la mise en scène, de la photographie de telle sorte que des passerelles puissent se créer entre les cinéphiles très nombreux, le grand public et les militants. Chaque spectateur peut apprécier un film sans être particulièrement engagé. A l’issue du festival, des jurys élisent les Coups de cœur dans plusieurs catégories.

IN : allons-nous tous devenir crétins demain ?

P.S. : c’est ce que démontrent Didier de Lestrade et Sylvie Gilman dans leur documentaire « Demain tous crétins ? », si nous restons exposés aussi largement aux perturbateurs endocriniens. Par crétins, il faut entendre « crétins » de crétinisme, maladie endocrinienne. Baisse du QI, explosion des cas d’autisme, troubles du comportement chez les enfants, les tests les plus sérieux révèlent ce qui était inimaginable il y a 20 ans : le déclin des capacités intellectuelles humaines.

Serions-nous victimes  » d’une évolution à l’envers  » ? Dans ce documentaire, les scientifiques répondent oui et accusent certains produits présents dans notre environnement quotidien contenant des composants chimiques perturbateurs endocriniens. Les preuves s’accumulent : après la fertilité, notre intelligence serait également menacée. Comment y échapper c’est toute la question que nous soumettrons au débat, « Demain tous crétins ? ».

IN :  ça ressemble à quoi une écologie au féminin ?

P.S. : un nouveau féminisme écologique émerge dont les revendications vont au-delà de la seule revendication du droit des femmes et visent le bien-être de tous. L’engagement des femmes en faveur du vivant, du développement durable et de l’écologie n’a rien de naturel ni d’inné, il est temps de repenser autrement le lien des femmes avec la nature. Pour ceux que le sujet intéresse, c’est le titre de la conférence qui devrait rassembler beaucoup de monde autour de ce sujet majeur.

IN :  pourquoi n’avons-nous que 20 ans pour changer le monde ?

P.S. : on a 20 ans pour changer le monde est un beau titre, qui fait certes un peu peur, pour un très beau documentaire d’Hélène Médigue sur le travail de Maxime de Rostolan, fondateur de Fermes d’Avenir et spécialiste en permaculture. Il est diffusé en clôture du Festival, le dimanche 15 octobre à 19H30. Le réchauffement climatique est une réalité, l’inaction pour limiter la hausse des températures peut engendrer un phénomène d’emballement. Les rapports des armées occidentales le confirment d’ailleurs, différentes stratégies sont actuellement mises en place pour préparer cette éventualité, c’est donc très sérieux, et c’est aussi l’objet d’un débat au festival. Pour avoir quelques chances de limiter le réchauffement et ses effets, il reste environ 20 ans, après on ne sait plus, car l’équilibre naturel sera sûrement rompu. La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de changer de modèle de société, de repartir sur des bases plus naturelles, harmonieuses, équilibrées, humanistes, et cela passe d’abord par l’agriculture, comme l’explique si bien Maxime de Rostolan.

Découvrez l’intégralité du programme en cliquant ci-dessous :

Allez plus loin avec Influencia

the good newsletter

LES FORMATIONS INFLUENCIA

les abonnements Influencia