tech&fest, lancé par Le Dauphiné Libéré, fait rayonner l’innovation de Grenoble sur la scène internationale
La deuxième édition de tech&fest s’ouvre ce mercredi 5 février 2025 à Grenoble. Christophe Victor, DG du Dauphine Libéré (groupe Ebra), qui avait dans une autre vie professionnelle participé à la naissance de VivaTech, revient sur la genèse du festival, les ressorts de son succès et son impact sur la diversification du journal.
INfluencia : tech&fest, le « festival de la science et de la tech » lancé l’an dernier par Le Dauphiné Libéré, revient à Grenoble les 5 et 6 février 2025. Comment avez-vous abordé cette deuxième édition ?
Christophe Victor :tech&fest avait été lancé à partir d’une page blanche mais avec une énergie collective forte pour mettre en valeur les ressources de notre territoire, un bassin de la tech très performant mais davantage connu à l’étranger qu’en France. La région de Grenoble abrite pourtant un pôle stratégique d’innovation technologique avec des établissements de recherche, des universités et des entreprises qui permettent de développer la recherche fondamentale et la transformer en recherche appliquée. Pour cette deuxième édition, il s’agissait évidemment de faire mieux que l’an dernier ! La première édition avait attiré 15 000 visiteurs. En année 2, nous avons atteint notre objectif de 20 000 visiteurs inscrits et le nombre de partenaires est passé à 250 contre près de 200 l’an dernier. Le dispositif a peu évolué car il avait bien fonctionné avec des conférences sur des questions inspirantes et des grands speakers dans la salle principale, des agoras pour des conférences plus techniques et opérationnelles, la possibilité d’expérimenter des innovations du territoire et aussi le job dating, particulièrement important dans une région qui a du mal à recruter et à assurer son taux de croissance… Le festival permet à 3000 collégiens et lycéens de découvrir la tech de demain. Des rencontres avec les femmes de la tech sont organisées pour inspirer les jeunes femmes et leur dire que ces carrières sont aussi pour elles. À côté de cette dimension très sérieuse, il ne faut pas oublier la proposition festive avec des happenings artistiques digitaux et des concerts.
tech&fest met en valeur les ressources de notre territoire. Grenoble est un bassin de la tech très performant, mais davantage connu à l’étranger qu’en France
IN. : la thématique de l’année est « le sens de la tech ». D’où la présence de Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, qui clôturera le festival ?
C.V. : Paul Watson clôturera en effet la deuxième journée et sera interrogé par Hugo Traverssur son rapport à la tech et l’océan. Si ces personnalités assurent un relais et une visibilité à l’événement, 200 intervenants sont attendus sur les différentes scènes, parmi lesquels l’astronaute Claudie Haigneré, l’ancien commissaire européen Thierry Breton, Nicolas Dufourcq de BPI France, le physicien et philosophe Etienne Klein, Benoît Lemaignan, cofondateur de l’entreprise grenobloiseVerkor, spécialisée dans la production de batteries bas carbone… Nous accueillons aussi des délégations venues de Suisse et de Corée du Sud car le festival s’internationalise.
Cette année comme l’an dernier, tech&fest sera une opération équilibrée. Nous voulons atteindre 20 % de marge d’ici à trois ans
IN. : quel rôle joue le festival dans la diversification et l’économie du journal ?
C.V. : comme nous avons recruté en 2025 beaucoup plus de partenaires qu’en 2024, le chiffre d’affaires sera en très légère progression malgré la défection de tous les organismes d’Etat du fait des coupes budgétaires. Notre régie s’est réorganisée car on ne vend pas un événement comme tech&fest de la même manière que la publicité dans nos supports. Un responsable vend le festival et les suppléments du quotidien dédiés à la tech, aidé par des commerciaux qui traitent dans chaque département les entreprises de proximité. Cette année comme l’an dernier, tech&fest sera une opération équilibrée. Le budget de 2025 prévoyait une rentabilité de 10 % – qui sera moindre compte tenu de l’absence de certains partenaires – mais nous voulons atteindre 20 % de marge d’ici à trois ans. Les effets induits sont aussi très importants car Le Dauphiné Libéré a renforcé sa légitimité sur le secteur de l’entreprise. Les salons de recrutement que nous avons lancés dans beaucoup de départements n’auraient pas eu le même succès sans tech&fest. Le festival a aussi permis de lancer des suppléments éditoriaux liés à l’entreprise et à l’aménagement du territoire, qui sont aussi des produits rentables. Sans la notoriété et le savoir-faire reconnu sur le festival, nous n’aurions pas non plus pu le faire.
Les effets induits du festival sont très importants. Le Dauphiné Libéré a renforcé sa légitimité sur le secteur de l’entreprise
C.V. : tech&fest s’est inspiré de deux événements internationaux au croisement de la technologie et de l’art : le South by Southwest (SXSW) qui se tient à Austin au Texas et Slush, le rendez-vous finlandais de la tech européenne organisé à Helsinki. Auvergne-Rhône-Alpes avait été la première région à exposer sur VivaTech et son président Laurent Wauquiez aurait aimé répliquer localement le salon. Le président de Grenoble Alpes Métropole, Christophe Ferrari, souhaitait aussi organiser localement un événement sur l’innovation et la tech. Une de nos grandes fiertés au Dauphiné Libéré est d’avoir réussi à les fédérer sur un projet commun qui allie la région et la métropole – de bords politiques opposés -, les clusters des universités, le CEA… avec une vraie envie de faire rayonner Grenoble sur la scène internationale.
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