6 juin 2023

Temps de lecture : 3 min

Sans culture d’entreprise, les employés se font la malle

L’agence de design et de branding Lonsdale vient de lancer avec OpinionWay L’Observatoire de la culture d’entreprise. Ce sujet prend de plus en plus d’importance auprès des salariés. Les employeurs sont prévenus.

Young business team gathered around two laptops in an office

C’est un thème qui a longtemps été boudé par les dirigeants mais qui figure aujourd’hui en tête de leurs priorités. La culture d’entreprise est devenue un sujet central des employeurs et de leurs collaborateurs depuis quelques années. « Je travaille depuis 25 ans sur les problématiques de marque employeur, nous raconte Julie Jolliot, associé chez Lonsdale. Ce sujet n’est toutefois que la partie immergée de l’iceberg que représente la culture d’entreprise. » Son agence de branding et de design a donc décidé de faire appel à OpinionWay pour interroger en France plus de 2000 salariés d’entreprises privées d’au moins 200 salariés afin de leur demander leur point de vue sur les différents engagements de leur employeur et de décrypter les enjeux qui en découlent pour les décideurs.

La culture d’entreprise… Vaste sujet dans lequel les experts, les patrons et les salariés intègrent un peu tout et parfois n’importe quoi. « Pour certains, cette notion est une sorte de Gloubi-boulga dans laquelle ils mettent beaucoup de choses différentes, reconnait Julie Jolliot, mais c’est en réalité un levier d’engagement très important des collaborateurs ». L’histoire de la société, sa raison d’être, ses actions, les lieux où ses salariés se retrouvent, ses rituels et son modèle d’organisation sont autant de facteurs qui définissent la raison d’être des sociétés.

Les planètes s’alignent

La montée en flèche de ce thème n’est pas due au hasard. « La révolution digitale qui a bouleversé le monde du travail, la crise climatique et la crise sanitaire avec ses conséquences directes sur l’essor du télétravail nous ont tout ramené à redéfinir nos priorités et à nous interroger sur le sens que nous donnons à nos entreprises », pense Béatrice Mandine, l’ancienne directrice de la communication d’Orange devenue Senior Advisor chez Hopscotch. « La tension sur le marché du travail est un autre facteur important, renchérit Stéphane Lefebvre-Mazurel, directeur général adjoint d’OpinionWay. Aujourd’hui, les salariés ont leur mot à dire et peuvent menacer de partir s’ils n’ont pas les réponses aux questions qu’ils posent. » Les résultats de L’Observatoire de la culture d’entreprise sont intéressants à plus d’un titre.

Si une large majorité (79%) des employés se disent fiers de travailler dans leur société, le quart d’entre eux ont l’intention de quitter leur employeur actuel et 1 sur 10 en ont même la ferme intention. 71% des personnes qui souhaitent changer de compagnie dans les douze prochains mois déclarent que la culture d’entreprise est une raison de leur volonté d’ailleurs. « En clair, résume Julie Jolliot, la rémunération reste le premier levier d’engagement mais la culture d’entreprise représente, elle, une cause de départ. » Et pour cause.

Vive l’horizontalité

94% des salariés estiment qu’il est important de partager des valeurs au sein d’une entreprise et 83% jugent que la raison d’être de certaines entreprises leur donne envie d’y travailler. 3 collaborateurs sur 10 ignorent toutefois si leur employeur a défini une raison d’être. Or, ne pas définir de raison d’être représente un risque : pour les 23% estimant que leur entreprise ne s’est pas dotée d’une raison d’être explicitement définie, ils sont plus nombreux à avoir l’intention de quitter leur société dans les 12 prochains mois (34% vs 25%), et se sentent moins fiers de travailler dans leur entreprise actuelle (63% vs 79%). « Les chiffres positifs sont nettement plus élevés dans les structures hiérarchiques horizontales, constate Stéphane Lefebvre-Mazurel. C’est une chose que nous n’avions pas mesurée dans nos études précédentes. »

Le retour en force des manageurs

Les employeurs ont-ils toutefois pris conscience de l’importance que la culture d’entreprise avait pris auprès de leurs salariés. « La loi Pacte et le nombre de sociétés qui se dotent d’une raison d’être est un bon indicateur de ce changement des mentalités,  pense Béatrice Mandine. Voir les entreprises donner du temps au temps en se fixant des objectifs sur le long-terme est assez nouveau. » Cette nouvelle donne « redonne aussi ses lettres de noblesse aux manageurs », se félicite le directeur général adjoint d’OpinionWay. « Leur rôle est fondamental, confirme Julie Jolliot, car ils sont la cheville ouvrière entre les décisions stratégiques dictées par la direction et les attentes des collaborateurs. »

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