Ratage total à New-York : la campagne pour un compagnon virtuel très intrusif devient un défouloir public
Un million de dollars, des milliers d’affiches dans le métro new-yorkais... la campagne « Friend » pour un compagnon virtuel a joué le coup de force publicitaire. Mais l’opération a surtout déclenché un torrent de réactions hostiles et des détournements moqueurs.
Avi Schiffmann, est à l’origine du lancement d’un collier « Friend « , compagnon virtuel conçu avec l’intelligence artificielle. Fortune, a testé l’objet et reste perplexe et signale une expérience « déroutante« , entre gadget intrusif et compagnon surprenant. Un objet difficile à intégrer dans la vie quotidienne, d’autant qu’il fait reposer sur l’utilisateur la responsabilité de la gestion des données.
Et pour promouvoir son produit, l’entrepreneur, connu pour ses projets audacieux, a joué la saturation publicitaire :
« J’ai acheté plus d’espaces que n’importe qui, en laissant volontairement beaucoup de vide, pour pousser les gens à réagir et à en parler », expliquait-il.
La campagne tourne mal et devient un défouloir anti-IA
Mais voilà, les slogans minimalistes promettant écoute et soutien ont été recouverts de graffitis accusant « la surveillance » et ridiculisant l’idée même d’ami artificiel.
L’opération, prévue comme conversationnelle, s’est transformée en défouloir collectif. Loin d’y voir un échec, son instigateur revendique la polarisation :
« Il y a beaucoup d’attention et beaucoup de rejet, mais le produit est un succès auprès des bonnes personnes », confiait-il à Adweek.
La provocation devient ainsi partie intégrante du dispositif
Cette campagne illustre la puissance – mais aussi les limites – de la provocation publicitaire. En jouant sur la réactance, dont on vous parlait récemment – Friend a bien généré le buzz attendu, mais au prix d’un climat de défiance.
La question n’est donc pas de savoir si on parle du produit – c’est déjà le cas – mais si quelqu’un a encore envie de l’adopter après coup…