23 mars 2020

Temps de lecture : 3 min

Quelle place pour la communication à l’heure du coronavirus ?

À l’heure où à chaque instant, des infirmiers, des médecins, des chercheurs travaillent sans relâche pour sauver des vies, nos métiers et nos préoccupations quotidiennes habituelles semblent plus que jamais dérisoires. Une forme de sidération collective règne dans nos espaces de confinement, où l’on tente tant bien que mal de poursuivre notre activité professionnelle grâce au télétravail.

À l’heure où à chaque instant, des infirmiers, des médecins, des chercheurs travaillent sans relâche pour sauver des vies, nos métiers et nos préoccupations quotidiennes habituelles semblent plus que jamais dérisoires. Une forme de sidération collective règne dans nos espaces de confinement, où l’on tente tant bien que mal de poursuivre notre activité professionnelle grâce au télétravail.

Dehors, les bourses s’effondrent, le futur des petites entreprises est en péril, et tous les jours, des événements ayant demandé des mois de travail et de préparation sont annulés. L’angoisse est forte et notre impuissance, totale. Aucun expert ne semble encore en mesure de savoir quand des jours meilleurs arriveront.

Il y aura un après

Mais les marques continuent d’exister. Et quoi qu’il arrive, il y aura un après. Alors, on travaille, on s’occupe, on gère les affaires courantes. Certaines entreprises mettent leurs moyens de production, leur expertise, leur temps, au service de la population. Les autres s’adaptent pour reporter, réadapter, réajuster ce qui était prévu pour le printemps et pour l’été. On cherche comment communiquer dans ce contexte très particulier. Pour informer, se rendre utile, divertir, sans en faire trop ou être déplacé. Mais inévitablement, pour beaucoup d’entre nous, il ne restera bientôt plus beaucoup de mails à envoyer, plus beaucoup de « conf-calls » à organiser. L’heure sera à l’attente et aux projets en stand-by, sans qu’on ne puisse plus faire grand chose pour les faire avancer.

Angoissante perspective mais inspirante, aussi

Une perspective angoissante, qui cache pourtant bien des opportunités. Et en premier lieu, celle d’utiliser ce temps libre pour réfléchir, se poser et respirer. Combien d’entre nous regrettent toute l’année de ne pas avoir le temps de se consacrer à ce travail lent, primordial et très souvent négligé ? Les activations et les campagnes se succèdent, les idées et les projets sont façonnés par les questions de planning et de budget. Impossible de voir bien loin quand nos yeux sont sans cesse sollicités par les mails, les invitations à des réunions, les présentations d’un projet à venir ou le reporting d’un projet qui vient de se terminer. L’envie de faire bouger les choses manque rarement. Le temps et l’énergie pour le faire, par contre, sont souvent les premiers arguments utilisés pour se justifier. Pour certains, une des meilleures périodes pour travailler est celle qui se situe entre le 26 décembre et le dernier jour de l’année. Parce que tout le monde est en vacances, il n’y a personne pour vous solliciter et vous avez donc enfin le temps de vous attaquer à cette liste de tâches que vous repoussez depuis le mois de juillet.

Demandez-vous quel sens vous pouvez donner à al vie

Alors, si dans les prochaines semaines, vous cherchez à vous occuper, profitez-en pour vous poser quelques questions salvatrices dont les réponses pourraient vous être bien utiles à l’avenir. Travaillez sur votre plateforme de marque. Au delà des produits, des opérations commerciales, des marronniers, demandez-vous quel rôle elle peut jouer dans la société. Demandez-vous quel sens vous pouvez donner à vos actions, à votre métier. Oubliez les buzzwords, les tendances, voyez à long-terme. Travaillez votre ligne éditoriale, demandez-vous où se trouve la légitimité de votre marque, sur quels sujets elle gagnerait à s’exprimer et comment vous sortir de ce cycle d’activations permanentes qui ne vous apportent ni cohérence, ni efficacité. Redessinez votre écosystème et identifiez sur quelles plateformes vous pourriez vous améliorer, vous positionner ou vous effacer. Instruisez-vous sur vos cibles, apprenez à les connaître au delà des études marketings pré-mâchées et caricaturales, cherchez à savoir comment leur être encore plus utile au quotidien. Lisez ces longs articles en anglais que vous avez mis en favoris sans jamais avoir le temps ou le courage de faire autre chose que de les survoler. Écoutez des experts – philosophes, sociologues, économistes – qui échappent à votre radar quotidien mais qui pourraient vous enrichir de leur pensée. Bref, faites le pari de l’introspection, l’auto-critique, l’humilité et ayez une volonté féroce d’être plus exigeant et responsable que jamais une fois la crise terminée.

Il nous faudra demain tirer les leçons

Le 12 mars, le Président de la République déclarait « Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour ». avant d’enfoncer le clou lors d’un deuxième discours quelques jours plus tard : « Le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour aux jours d’avant. Nous serons plus forts moralement. Nous aurons appris et je saurai aussi avec vous en tirer toutes les conséquences ». Ce travail d’auto-critique, de réflexion, de projection, il vaut aussi pour nous. Pour les marques pour lesquelles nous travaillons. Pour l’impact positif ou négatif qu’elles peuvent avoir au quotidien sur des millions de gens. Pour la première fois depuis longtemps, nous avons peut-être devant nous un peu de temps pour y penser et y travailler. Tâchons de ne pas nous dérober et d’être à la hauteur de cette opportunité et de l’immense rôle que nous avons à jouer dans l’avenir de notre société.

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