6 avril 2023

Temps de lecture : 3 min

Puma invite de jeunes écologistes à décortiquer ses process de production

La multinationale allemande ouvre grand les portes de sa cuisine interne à plusieurs activistes environnementaux dans le cadre de l’opération « Voices of a RE:GENERATION ». Quand on cherche à valoriser son exemplarité, il ne faut pas oublier de balayer devant sa porte…

On ne compte plus les marques jetées à la vindicte populaire ces dernières années pour leur process de production énergivore ou pour leur communication fallacieuse en matière environnemental. Grâce aux réseaux sociaux, les activistes d’aujourd’hui profitent d’une caisse de résonance exponentielle et nourrissent, chaque jour un peu plus, le désir de changement des « consomm’acteurs ». Bien moins celui des marques, malheureusement… à quelques exceptions près.

Baptisée « Voices of a RE:GENERATION », l’initiative mise en place par Puma invite quatre militants écologistes d’une vingtaine d’années à donner leur avis sur la manière dont la marque devrait aborder les principaux sujets environnementaux et sociaux. Une opération qui, sur le papier, a de quoi nous inquiéter mais rassurez-vous, on est loin de l’hypocrite opération de greenwashing. Pour leur permettre de se construire un avis éclairé et légitimer au maximum leur position, les quatre activistes devront prendre part à une toute une série de réunions avec le personnel de la griffe allemande sur une durée d’un an. Les personnes chargées de l’approvisionnement et du développement durable seront bien évidemment présents.

 

 

Dans le cadre d’une opération comme celle-ci, où l’on fait entrer de son plein gré le loup dans la bergerie, en quelque sorte, il était primordial pour la marque de bien choisir son cast. On retrouve Alice Aedy, cofondatrice d’Earthrise Studio, un média chargée de « communiquer autour de la crise climatique », Andrew Burgess, un influenceur upcycler américain « déterminé à changer la façon dont les gens consomment la mode », également connu sous le nom de Wandy the Maker, Luke Jaque-Rodney, un blogueur life-style allemand spécialisé dans les modes de consommation durables sains et Jade Roche, une artiste visuelle basée en France qui collabore avec les marques pour améliorer leur communication sur les questions environnementales et sociétales. Une fois avoir accompli le programme concocté par Puma, ils se verront tous offrir le grade de « consultants honnêtes » de la stratégie et des programmes actuels de la marque en matière de développement durable.

 

Un mouvement destiné à grandir ?

Au moment d’annoncer sa participation à l’opération, Andrew Burgess a déclaré : « La durabilité ne peut pas être unilatérale. Il ne faut pas qu’une seule marque prenne les devants, surtout lorsque des consommateurs du monde entier interagissent avec vos produits. J’ai hâte de me plonger dans les efforts de Puma pour améliorer les choses et de partager mon point de vue sur ce qui peut être amélioré. Il est temps que notre génération prenne les rennes en matière environnemental ».

La multinationale n’a pas encore confirmé si l’initiative sera prolongée au-delà d’un an ou si de nouvelles personnes seront invitées à y participer. Mais celle-ci s’inscrit pleinement dans la nouvelle stratégie globale de Puma, symbolisé par l’organisation de la « Conférence du Peuple » à Londres à l’automne dernier. À cette occasion, son personnel s’était vu offrir une plateforme pour discuter de l’innovation environnementale au sens large, avec un focus particulier sur les personnalités qui s’efforcent de pousser les acteurs de la mode à améliorer leurs pratiques.

 

 

Ouvrir la voix

Une enquête menée auprès des participants à cet évènement issus de la génération Z a révélé que 71 % d’entre eux estiment que leur voix n’est pas entendue lorsqu’il s’agit de l’impact environnemental des entreprises. « Nous avons toujours documenté nos progrès en matière de pratiques durables. Cependant, notre participation à la Conférence des peuples a mis en lumière le fait que les informations que nous partageons ne sont pas toujours facilement comprises par la nouvelle génération. Nous reconnaissons la nécessité d’un changement et nous nous engageons à rendre le développement durable plus accessible et plus transparent pour tous. Voices of a RE:GENERATION est notre première étape dans ce sens », a précisé Anne-Laure Descours, responsable de l’approvisionnement chez Puma.

Good on You, la plateforme d’évaluation du développement durable, a attribué à Puma la mention « c’est un début », à savoir l’option médiane parmi les cinq possibles. Cependant, elle ne s’est pas privée de féliciter la marque pour avoir fixé des objectifs de réduction des émissions réalistes, fondés sur l’expertise scientifique, et les nombreux efforts fournis en vue de rendre ces process de production les plus transparents possibles. En guise de conclusion, la plateforme a déclaré qu’elle devrait fournir à l’avenir davantage d’informations sur les droits des travailleurs dans la chaîne d’approvisionnement, ainsi que sur ses efforts pour lutter contre le gaspillage et en faveur du recyclage. Le chemin vers la durabilité ne souffre d’aucune économie de moyens.

 

 

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