Olivia Fabart: diplômée d’une MSG Finance à Dauphine, j’ai commencé ma vie professionnelle sur les marchés financiers à Londres puis à New York. Je voulais absolument vivre à l’étranger et la finance m’a permis de le faire. C’est une expérience inestimable, irremplaçable mais je savais que me place n’était pas dans la finance, alors j’ai préféré arrêter.
De retour à Paris il y a 15 ans, j’accompagne aujourd’hui des acteurs de la culture, de la création et de la publicité pour coordonner, promouvoir et développer talents et projets.
IN. : saviez-vous que votre profil était atypique? Que votre parcours « dévierait » à ce point?
O.F. : oui j’ai vite senti que mon parcours ne serait pas linéaire. J’ai d’abord fait des choix professionnels très raisonnés tout en ouvrant d’autres portes. Je prenais des cours du soir et me formais à d’autres disciplines en parallèle pour nourrir ma curiosité et mon envie de
créer. En parallèle de mes activités professionnelles, j’ai créé en 2022
OLFABpour héberger mes propres idées. Mon premier projet s’appelle Solange et a été présenté à l’occasion de l’exposition Mets laFace Bgrâce à Nathalie Cortial et Pascal Grégoire, co-fondateurs de la maison créative Justement.
IN. : qu’en pensait votre entourage ? Étais-tu encouragée ?
O.F. : il aurait clairement été plus simple de rentrer dans une case, mais mon entourage ne s’est pas opposé à mes choix.
IN. : vous êtes vous reconnue dans la définition de multipotentielle?
O.F. : oui, dans cette façon d’avoir plusieurs cordes à son arc, d’y trouver un équilibre et de le cultiver.
IN. : pour vous est-ce plutôt un plus ou un moins?
O.F. : tout dépend des jours ! C’est stimulant et enrichissant à beaucoup d’égards.
Il m’arrive parfois d’envier un parcours plus classique, droit au but et sans détour, mais j’ai trop besoin de cette diversité.
IN. : certains disent ne pas parvenir à gérer ces facettes multiples. Quel conseil donneriez-vous?
O.F. : je dirais que s’il peut être tentant d’ouvrir toujours plus, à de nouvelles idées et de nouveaux projets, il est aussi important et parfois nécessaire de savoir fermer. C’est peut-être moins réjouissant au départ mais finalement très satisfaisant !
IN. : multipotentiel, est-ce une definiton propre aux créatifs?
O.F. : je ne crois pas, il existe sûrement beaucoup de typologies de profils multipotentiels.
IN. : quel conseil donnerais-tu a ceux qui s’avèrent être des multipotentiels?
O.F. : je crois que l’idée est d’en faire une force, d’en tirer parti, au travers d’une seule activité ou de plusieurs projets distincts. Cet équilibre est propre à chacun. L’important est peut-être d’avoir une vision la plus juste possible de ses priorités, et de s’en servir comme d’une boussole, en évitant si possible de se comparer aux autres.
IN. : pensez-vous enfin que le futur appartient aux multipotentiels?
O.F. : oui, la capacité à s’adapter est devenue une compétence clé et les multipotentiels sont des profils de plus en plus recherchés et valorisés. Je pense que le futur appartient aussi et surtout à tous ceux qui trouvent le courage et l’élan de réaliser ce qu’ils portent au fond d’eux.
