27 septembre 2022

Temps de lecture : 4 min

« Nos clients investissent en moyenne entre 300 000 et 5 millions € en marketing d’INfluence » Olivier Billon (Ykone)

C’est sur l’autoroute entre Abu Dhabi et Dubaï qu’Olivier Billon a répondu à nos questions. Le président et fondateur de l’agence de marketing d’influence Ykone passe de plus en plus de temps au Moyen-Orient. Son nouvel actionnaire majoritaire, le fonds Future Technology Retail, qui a racheté cet été les 70% de parts détenues par TF1, appartient, il est vrai, au distributeur saoudien BinDawood Holding. Ce jeu de chaises musicales va permettre à cette pépite d’accélérer encore sa croissance. Après être passé de 10 à 60 millions d’euros de chiffre d’affaires en deux ans, l’entrepreneur espère franchir le cap des 100 millions d’euros dès l’an prochain. Qui dit mieux ?

La plupart de nos clients investissent, par notre intermédiaire, entre 300.000 et 5 millions d’euros par an dans le marketing d’influence.

INfluencia : quelle est la raison d’être d’Ykone ?

Olivier Billon : j’ai créé cette agence spécialisée dans le marketing d’influence en 2008. Nous nous définissons comme des acheteurs d’influence pour les marques. Notre rôle est de les aider à trouver les bons influenceurs pour leurs campagnes. Notre métier n’est pas si nouveau que cela. Il y a toujours eu des célébrités qui jouaient le rôle d’égéries pour les enseignes et qui produisaient des contenus pour les médias. Les influenceurs ne font rien d’autre…

IN : votre progression est spectaculaire depuis quelques années…

O. B. : en effet… Ces deux dernières années, nos revenus ont sextuplé pour atteindre 60 millions d’euros. Nous employons actuellement plus de 150 personnes et nous avons des bureaux à Paris, Milan, Berlin, Munich, Genève, Miami, Las Vegas, Hong Kong, Shanghai, Singapour, Dubaï, Abu Dhabi, Riyad, Jeddah, Tunis et Bangalore. Nous travaillons avec une centaine de marques de luxe et premium dont Dior, Burberry, Gucci, Cartier, Louis Vuitton, Chanel, Moët & Chandon, La Mer, Boss, Tiffany & Co, Omega, Clarins, Guerlain, L’Oréal, MAC, Kiko, Sephora, Marriott, Mastercard et Airbnb. La plupart de nos clients investissent, par notre intermédiaire, entre 300.000 et 5 millions d’euros par an dans le marketing d’influence.

Pour trouver des influenceurs de qualité et non pas des stars de la téléréalité qui produisent des contenus de m…, il est important de bien les analyser et de développer une véritable stratégie marketing à 360 degrés.

IN : avec quels influenceurs collaborez-vous ?

O. B. : cette année, nous allons travailler avec environ 3000 influenceurs. Nous privilégions surtout les célébrités et les Top Influenceurs qui comptent au moins 500.000 followers. Nous sommes très forts en Europe de l’Ouest et au Moyen-Orient. L’an dernier, nous nous sommes développés en Asie en ouvrant des bureaux notamment à Hong Kong et Shanghai afin de nous rapprocher des influenceurs chinois et cette année, nous nous sommes lancés aux Etats-Unis en nous installant à Miami et Las Vegas.

Au Moyen-Orient, la moitié des investissements médias se concentrent dans le marketing d’influence car les gens dans cette région lisent très peu la presse.

IN : beaucoup de marques se sont brulées les ailes en travaillant avec certains influenceurs. Comment séparez-vous le bon grain de l’ivraie ?

O. B. : les marques ont compris qu’elles pouvaient gagner ou perdre gros sur le net. Pour trouver des influenceurs de qualité et non pas des stars de la téléréalité qui produisent des contenus de m…, il est important de bien les analyser et de développer une véritable stratégie marketing à 360 degrés. Un simple poste génère de la distraction, pas de la fondation. Nous vivons aujourd’hui dans l’ère de la boulimie de contenus. Mais si certains annonceurs continuent de préférer le fast-food, d’autres privilégient la haute cuisine et c’est sur ce marché que nous concentrons nos efforts.

IN : quel est le poids du marketing d’influence aujourd’hui dans le monde ?

O. B. : 20% à 25% des investissements médias dans le monde sont consacrés aux médias sociaux. Cette catégorie comprend à la fois les influenceurs et les publicités sur Instagram ou Facebook car aujourd’hui il n’y pas de campagne d’influence sans amplifications sur les réseaux. Je pense que ce chiffre de 25% est sain et cohérent quand on le compare au temps qu’on passe sur internet, devant la télévision ou dans la rue. Cette proportion varie toutefois beaucoup d’un pays à l’autre. Au Moyen-Orient, la moitié des investissements médias se concentrent dans le marketing d’influence car les gens dans cette région lisent très peu la presse.

nous annoncions il y a quelques semaines encore vouloir atteindre le cap des 100 millions d’euros en 2025 mais nous pourrions toucher cet objectif dès l’année prochaine.

IN : vous venez de changer d’actionnaire principal. Pourquoi ce choix ?

O. B. : TF1 nous a permis d’entrer dans l’ère de la discipline et de la maturité. Appartenir à une société cotée a été très structurant pour nous mais TF1 est un groupe très français. Nos ambitions étant internationales, nous avons organisé un road show dans le monde entier afin de rencontrer de potentiels actionnaires. Nous avons eu la chance d’être très courtisés. Nous avons suscité beaucoup d’intérêt notamment en Europe, à Londres, aux Etats-Unis, en Asie et au Moyen-Orient. Nous voulions toutefois éviter de nous rapprocher d’un grand groupe coté ou d’un fonds car ces investisseurs privilégient la rentabilité à court terme alors que nous souhaitons croître sur le long terme. Nous souhaitions trouver un investisseur « bullish » qui préfère la croissance à un rendement rapide et nous sommes persuadés que Future Technology Retail répond à nos attentes.

IN : quels sont vos objectifs ?

O. B. : nous voulons devenir le premier réseau international de marketing d’influence. Aucune agence n’est aujourd’hui présente sur les 20 premiers marchés mondiaux. C’est notre objectif. Concernant notre chiffre d’affaires, nous annoncions il y a quelques semaines encore vouloir atteindre le cap des 100 millions d’euros en 2025 mais nous pourrions toucher cet objectif dès l’année prochaine.

IN : comptez-vous vous diversifier pour croître si vite ?

O. B. : nous avons en effet l’intention de nous lancer dans la production de contenus pour accompagner les marques dans leur stratégie de marketing d’influence. Nous avons déjà ouvert un studio à Dubaï et un second devrait bientôt être inauguré à Milan. Nous pourrions aussi bientôt produire des podcasts ainsi que des séries pour des plateformes comme Netflix. Certains producteurs de télévision ou de cinéma se sont diversifiées dans la production de contenus pour les réseaux sociaux. Nous voulons juste faire le chemin inverse…

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