19 février 2023

Temps de lecture : 3 min

Les Robots Taxis d’Amazon défilent déjà sur les routes californiennes

Amazon commence tout juste à exploiter un service de robotaxis pour ses employés californiens. Un vieux rêve de la Silicon Valley et de la science-fiction qui s’apprête à devenir réalité.

La conduite autonome, vantée depuis tant d’années, fantasmée depuis la sortie en salle du film Minority Report, que dis-je, de Retour vers le Futur, semble enfin prendre son envol. Ce qui s’apparentait jadis à de la pure science-fiction se concrétise chaque jour un peu plus, même si la technologie devra d’abord se frayer son chemin à travers des réglementations routières qui ne sont clairement pas encore taillées pour ses roues.

Après avoir envahi les campus universitaires de navettes autonomes, la Silicon Valley, représentée en l’occurrence par Amazon, vient de présenter ses derniers joujous, les robotaxis. Le géant du commerce en ligne test actuellement une flotte de ses engins sur les routes publiques de l’État de Californie. Dans le cadre de son test grandeur nature, les prototypes sont chargés de transporter les propres employés d’Amazon avec l’espoir que, dans un avenir pas si lointain, ces véhicules autonomes puissent être mis à la disposition du grand public. Les cordonniers sont toujours les mieux chaussés – en premier –.

 

Une course de fond, pas un sprint

L’entreprise dirigée par Andy Jassy ne compte plus les investissements qu’elle injecte depuis des années cette industrie. En 2020, Amazon avait notamment acquis Zoox, une startup spécialisée dans cette technologie, pour 1,3 milliard de dollars. Les bébés à roulette d’Amazon se sont d’ailleurs illustrés une première fois le 11 février dernier en transportant des salariés de Zoox entre les deux principaux bâtiments de son siège de Foster City sur une distance d’1,6 kilomètre et à une allure maximum de 56 km/h. Juste assez pour doubler les scooters de vos enfants ou pour faire enrager les 2/3 des automobilistes le matin avant d’aller travailler.

 

 

Cette nouvelle batterie de tests s’inscrit dans le cadre d’un service de navette gratuit pour les employés de Zoox, qui aidera Amazon à affiner sa technologie de conduite autonome. Ces navettes autonomes se dégagent de la – maigre – concurrence car elles ont particularité d’avoir été « construites à partir de zéro plutôt que d’adapter des voitures existantes à la conduite autonome », d’où l’absence de volant et de pédales. Waymo, filiale d’Alphabet, et Cruise, entreprise de General Motors, déploient par exemple depuis plusieurs années des voitures autonomes mais qui nécessitent toujours un siège conducteur.

 

Quelques nids de poules à franchir

« Réussir à faire rouler nos véhicules sur des routes publiques, et donc se fondre dans le cadre de la réglementation routière, est un grand pas que nous n’aurions jamais franchi si nous n’envisagions pas en interne un lancement commerciale », explique Aicha Evans, PDG de Zoox. Mais pas folle la guêpe, il serait bête de se brûler les ailes. La PDG a soigneusement évité de commenter le calendrier géré par la filiale d’Amazon concernant le lancement officiel de ses robotaxis, qui doivent en tout état de cause avoir l’approbation des autorités réglementaires.

Bien que la Silicon Valley promette depuis des années de révolutionner l’industrie automobile avec la conduite autonome, le développement des navettes prend plus de temps que prévu et la technologie qui les sous-tend s’avère extraordinairement difficile à maîtriser. Pas plus tard qu’à l’automne dernier, Ford et Volkswagen ont annoncé leur intention de mettre fin à leur unité de conduite autonome Argo AI afin de se concentrer sur la technologie d’assistance au conducteur, qui donne des résultats beaucoup plus immédiats. Dans un contexte économique morose et une perte de vitesse du secteur, les filiales des grandes entreprises sont surement les plus apte à réussir.

 

 

 

Les craintes d’une récession mondiale et la faible demande de services de conduite autonome ont conduit de nombreuses entreprises automobiles et géants de la technologie à réduire leur personnel au cours des derniers mois. Jesse Levinson, directeur de la technologie chez Zoox, explique que l’entreprise s’est montrée prudente quant à l’accélération de sa croissance, même si la filiale d’Amazon prévoit d’atteindre 2 500 employés cette année, contre environ 2 000 au début de 2023.

 

Fait en France

Du côté de chez nous… quelques motifs d’espoir. Luca De Meo, DG de Renault, interviewé sur le plateau de BFM le 7 février, déclarait, au moment d’évoquer « un futur fait de voitures autonomes » : « Il faut savoir pousser ses ingénieurs à rêver et imaginer l’impossible. La voiture autonome arrivera par petits morceaux. La technologie va améliorer la sécurité ou le confort. C’est intéressant d’avoir l’utopie d’avoir une voiture sans volant qui roule automatiquement parce que cela pousse tous les ingénieurs à la limite ». Pas de quoi risquer l’imprudence : chez Renault, on y arrive une jante après l’autre.

Le constructeur automobile propose l’Austral qui a 30 systèmes d’assistance à la conduite. Pour le DG qui dirige Renault depuis 2 ans et demi, la véritable évolution est la voiture connectée. « Le vrai changement sera de voir la voiture comme un smartphone. C’est-à-dire la connectivité et la possibilité de mettre à jour le logiciel. Cela va changer l’expérience du client. Nous remettons la technologie au centre du village. Nous poussons la France sur la partie la plus haute de la chaîne de la valeur. C’est la stratégie et pour l’instant cela a l’air de marcher », revendique-t-il.

 

 

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