30 mars 2023

Temps de lecture : 2 min

Les édulcorants continuent de faire parler les scientifiques…

Les études scientifiques s’enchainent et se ressemblent : pour les chercheurs il n’y aurait aucun doute sur le fait que les substituts chimiques au sucre sont bien plus néfastes pour notre santé qu’on ne le pense. Procès d’intention ou critique légitime ?

Le constat à l’échelle scientifique ne souffre aucune remise en question : l’excès de sucre sera toujours néfaste pour notre santé. Alors faut-il réellement culpabiliser de le substituer par l’un des nombreux édulcorants à disposition ? Courant du mois de mars, une étude publiée dans la revue Nature Medicine par Cleveland Clinic alertait sur les risques liés à la consommation d’érythritol, un édulcorant issu de la fermentation de sucre de maïs. Pour rappel, il est environ 70 % plus sucré que le sucre, ce qui en faisait jusqu’alors un substitut solide au sucre rajouté. Si l’édulcorant en question est présent naturellement dans de nombreux fruits et légumes, sa forme synthétique serait la cause d’un risque accru d’accidents vasculaires cérébraux et d’infarctus du myocarde. La énième étude du genre est venue nous mettre en garde contre le fait de remplacer le sucre par des édulcorants affichés zéro calorie : aspartame, saccharine, sucralose ou justement érythritol aux oubliettes!

Le Dr Stanley Hazen de la Cleveland Clinic, et principal auteur de l’étude, a observé ces dernières années que « les édulcorants comme l’érythritol ont rapidement gagné en popularité », tout en estimant que « des recherches plus approfondies sur leurs effets à long terme » étaient nécessaires. Il explique : « Les maladies cardiovasculaires se développent avec le temps et les maladies cardiaques sont la principale cause de décès dans le monde. Nous devons nous assurer que les aliments que nous consommons ne sont pas des contributeurs cachés ».

« Notre étude montre que lorsque les participants ont consommé une boisson édulcorée artificiellement avec une quantité d’érythritol importante, ce  dernier reste dans le sang à des niveaux très élevés pendant plusieurs jours, – des niveaux bien supérieurs à ceux observés pour renforcer les risques de coagulation », affirme le chercheur. Pour arriver à ces conclusions, les scientifiques ont suivi 2 149 sujets américains cherchant à obtenir une évaluation médicale pour des problèmes cardiaques, ainsi que 833 participants européens. Ils ont constaté que, sur une période de trois ans, les participants présentant le quartile supérieur de taux d’érythritol dans le plasma sanguin étaient environ deux fois plus susceptibles de subir un événement cardiovasculaire indésirable majeur, que ceux du quartile inférieur.

Un procès légitime ?

Les édulcorants qui se substituent au sucre, rajoutés dans les aliments ont régulièrement tendance à être pris pour cible par la presse scientifique. Que l’on parle de sucralose, d’aspartame, l’une après l’autre, les études viennent remettre en cause leur innocuité… parfois à tort ? Dans le podcast scientifique Skeptics’ Guide to the Universe, le Dr F. Perry Wilson, néphrologue – aka spécialiste des reins – à l’université de Yale rappelait que même si l’érythritol augmente réellement le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral, il reste moins nocif que le sucre, qui influe de manière bien plus nocive notre santé.  Dans le même ordre d’idée, des recherches antérieures ont montré que le corps convertit le glucose excédentaire en érythritol. Les personnes qui présentent des niveaux élevés d’érythritol dans le plasma sanguin seraient donc peut-être victimes d’une consommation excessive en sucre.

D’autant plus qu’on est loin d’avoir à choisir entre la peste et le choléra : toujours dans ce podcast, le Dr Steven Novella, neurologue à l’université de Yale, est quant à lui, arrivé à la conclusion que cette publication n’établissait aucun lien de cause à effet, ce qui signifie qu’il est tout aussi probable que les personnes qui consomment beaucoup d’érythritol présentaient déjà un risque plus élevé de maladie cardiovasculaire.

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