7 mars 2024

Temps de lecture : 2 min

Le fossé numérique est l’un « des plus grands défis de notre génération », selon l’ONU

Doreen Bogdan-Martin est la première femme à  diriger l’agence des télécommunications de l’ONU et si elle craint les dérives de l’intelligence artificielle, ce qui l’empêche de dormir ce sont les milliards de personnes qui sont du mauvais côté du fossé numérique.

L’Union internationale des télécommunications (UIT), dont elle a pris les rênes il y a près d’un an et demi, estime qu’environ 2,6 milliards de personnes sont privés d’accès à la technologie numérique.

« Ils ne se sont jamais connectés à internet », a lancé Mme Bogdan-Martin, lors d’un rare point de presse à Genève.

C’est, dit-elle, « ce qui m’empêche de dormir la nuit, … parce que si vous ne faites pas partie du monde numérique, alors vous ne faites pas partie du monde de l’IA (intelligence artificielle Ndlr) ».

Pour elle, « c’est vraiment l’un des plus grands défis de notre génération ».

L’ONU veut lever 100 milliards de dollars d’ici 2026 pour réduire l’écart entre les nantis du numérique et ceux qui en sont privés.

Mais Mme Bogdan-Martin a averti qu’il faudrait plus de quatre fois ce montant pour arriver à véritablement combler le fossé.

L’écart déjà béant se fera sentir de plus en plus intensément avec la diffusion rapide de la technologie de l’IA générative en constante évolution.

La secrétaire générale, dont l’agence organise un grand forum annuel intitulé « IA for Good », l’IA pour le bien, a souligné les nombreuses façons positives dont l’IA pourrait transformer les sociétés, notamment en stimulant la lutte contre le changement climatique et la pauvreté, ce qui améliorerait l’éducation et les soins de santé.

Malgré des « opportunités incroyables », elle a souligné les risques: « nous devons être capables de gérer et d’atténuer ces risques ».

Au cours d’une année chargée en élections aux lourds enjeux partout dans le monde, elle a averti que « les technologies émergentes comme l’intelligence artificielle peuvent être utilisées pour éroder la confiance dans nos élections et dans nos institutions », à coup de désinformation de plus en plus sophistiquée et difficile à détecter.

Cela peut également, a-t-elle déclaré, « menacer nos emplois, notre vie privée et, je pense, notre avenir même ». Pour autant, elle estime qu’il faut trouver un équilibre entre régulation et laisser faire, pour éviter d’étouffer l’innovation.

S’exprimant avant la Journée internationale des droits des femmes, elle a souligné les « énormes » préjugés sexistes que l’on retrouve dans les algorithmes utilisés par les outils d’IA les plus populaires au monde.

Une étude publiée jeudi par l’Unesco a révélé que les algorithmes utilisés par OpenAI et Meta affichaient des « preuves sans équivoque de préjugés à l’égard des femmes ».

L’un des problèmes majeurs pour Mme Bogdan-Martin c’est que les femmes « sont moins connectées » et « moins représentées dans ce secteur ».

Pour commencer, elles représentent « une part disproportionnée et croissante de la population mondiale hors ligne », environ 20% de plus que les hommes.

Dans le même temps, « il n’y a pas assez de femmes dans les domaines STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) », ni dans l’IA, ni dans le quantique, ni dans l’espace, souligne t-elle.

Et d’insister : « en ce qui concerne les données et les algorithmes, plus de femmes doivent avoir voix au chapitre ».

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