14 octobre 2022

Temps de lecture : 2 min

Le changement climatique « serait bien la cause des sécheresses rencontrées cet été »

On a entendu la chanson, et souffert de la situation, tout l’été : de la Chine à l’Europe, en passant par la côte Ouest des Etats-Unis, de graves sécheresses ont lourdement frappé l’hémisphère nord. Selon les scientifiques, le changement climatique en est au moins partiellement responsable.

Le changement climatique aurait multiplié par 20 les risques de sécheresse dans l’hémisphère Nord cet été, selon une nouvelle étude du consortium de recherche World Weather Attribution, spécialisé dans les liens entre le changement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes. Si l’on se concentre sur l’Europe, qui a connu l’un de ses étés les plus secs depuis des décennies, le changement climatique pourrait avoir multiplié par trois ou quatre le risque de sécheresse. Il s’agit de la dernière enquête menée par l’association, qui a examiné cet été le rôle du changement climatique dans les fortes précipitations qui ont frappé le Brésil, dans les pics de chaleur comptabilisés au Royaume-Uni et dans les inondations dévastatrices au Pakistan.

Les chercheurs ont effectué deux analyses : l’une portant sur la majeure partie de l’hémisphère nord, à l’exception des régions tropicales, et l’autre portant spécifiquement sur le centre-ouest de l’Europe. La sécheresse peut être définie de différentes manières, depuis les faibles précipitations jusqu’au faible débit des rivières. Dans cette étude, les chercheurs se sont intéressés à la sécheresse du sol, parfois qualifié de sécheresse agricole ou écologique, un facteur essentiel à la croissance des plantes. Ils ont constaté que dans les deux régions étudiées, cela faisait 20 ans que les conditions météorologiques n’avaient pas été aussi inquiétantes. En examinant les données historiques, les chercheurs ont constaté que la probabilité de ce type de sécheresse grave a augmenté au cours du siècle dernier. Ils ont ensuite utilisé des modèles climatiques pour déterminer si le réchauffement de la planète en était en partie la cause.

 

Roulement de tambour

Les modèles suggèrent que le changement climatique a, en effet, joué son rôle. Le réchauffement a multiplié par trois ou quatre le risque de sécheresse en Europe et par vingt dans l’hémisphère nord. Cela dit, les résultats obtenus sont très incertains. Cela s’explique en partie par le fait que la sécheresse est un phénomène météorologique assez complexe à décortiquer par rapport aux vagues de chaleur ou encore aux précipitations extrêmes, et que l’humidité du sol est également relativement difficile à observer, à quantifier et à reproduire dans les modèles. Cependant, pour Friederike Otto, climatologue à l’Imperial College de Londres et co-directrice de World Weather Attribution : « Il n’y a absolument aucun doute que le changement climatique a joué un rôle important. La quantification exacte de ce rôle est plus incertaine pour l’humidité du sol que, par exemple, pour les fortes précipitations ».

L’étude utilise également des modèles climatiques pour se projeter dans l’avenir. Le monde s’est déjà réchauffé d’environ 1,2 degré Celsius – et si la planète atteint 2 C de plus, les probabilités de sécheresse aggravées augmenteront encore. Dans certaines régions de l’hémisphère nord, cette probabilité pourrait être multipliée par 15. En d’autres termes, l’été que nous venons de connaitre, à savoir le plus sec depuis 20 ans, « pourrait se produire presque chaque année », a commenté l’un des auteurs de l’étude Dominik Schumacher. La Bretagne risque de continuer à faire des envieux.

 

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