7 juin 2017

Temps de lecture : 3 min

Informer, analyser, critiquer : le milieu de la pub en prend pour son grade

La publicité n'a jamais eu une bonne image auprès du grand public. L'adblock rejette carrément aujourd'hui sa raison d'être, la faute au matraquage en ligne. L'industrie doit donc se réguler pour changer ses pratiques et montrer ses deux visages. Un projet participatif original sollicite cette remise en question.

La pub n’a jamais eu une bonne image auprès du grand public. L’adblock rejette carrément aujourd’hui sa raison d’être, la faute au matraquage en ligne. L’industrie doit donc se réguler pour changer ses pratiques et montrer ses deux visages. Un projet participatif original sollicite cette remise en question.

Entre le sketch des Inconnus et  » 99 francs « , dans l’imagerie d’Epinal populaire, la pub à papa a bouffé du préjugé comme Henri VIII désossait les buffets de sa cour. Son image en reste encore affectée auprès des seniors qui ne savent pas qu’elle a changé. La popularité croissante des adblocks oblige la pub digitalisée à combler un autre déficit non pas de réputation mais d’attraction. En attendant de terminer sa mue structurelle, l’industrie doit capitaliser sur sa faculté d’auto-critique et sa lucidité – si nous lui prêtons ces qualités- pour se réformer. Avec le projet « Le milieu de la publicité », un collectif anonyme de pubards veut permettre à n’importe qui, en une heure ou deux, de se faire une bonne vision du milieu.

« Il s’agit d’informer autant que de critiquer pour montrer les deux facettes de la pub, divisée en trois mondes  : annonceurs, régies et agences. L’idée est de présenter le milieu et ses codes, l’envers de ses décors et de ses idées « , nous présente un de sept pubards à la base du projet. Né de retrouvailles d’anciens confrères et collègues qui se remémoraient les barres de rire devant  » Facebook m’a tuer  » et  » L’open space m’a tuer », le projet a pris forme sous deux aspects. Primo, une pétition,  » pour dire stop aux abus, aux mauvaises pratiques, aux mauvais éléments, le milieu doit se réformer. Pour le bien de tous, pour le bien de toutes les parties « , justifie celui que nous appellerons Monsieur X. Secundo, un livret de 29 pages composé de quatre parties :  » Anecdotes  » (60 au total),  » Il faut comprendre que cela donne une mauvaise image « ,  » La face cachée » et  » Des idées « .  » Ce livret a pour objectif de n’être que le début. Nous encourageons toute personne (agences, annonceurs, régies publicitaires, médias, étudiants, consommateurs…) à nous envoyer d’autres anecdotes, réflexions-analyses-critiques mais aussi idées « , énonce le  » Livre citoyen « , nom de code du groupe d’auteurs.

 » Se réguler pour remettre les bonnes pratiques au goût du jour « 

Désormais fermée, la pétition a dépassé les 800 signataires, et donc dépassé l’objectif des 500  » qui était suffisant pour démontrer l’intérêt du projet sans participer à la course aux chiffres « , précise la présentation du  » Milieu de la publicité  » sur le site de Change.  » Nous ne voulions pas présenter la pétition sur un compte Facebook ou l’héberger sur un site web dédié, mais au contraire contre-carrer ce qui se fait aujourd’hui. Sur la petite dizaine de participants à ce projet, la majorité étaient en agences média et en régies et un seul aujourd’hui bosse encore dans la pub. Nous sommes bien placés pour savoir qu’il y a une différence entre la perception du public et la réalité du métier « , explique Monsieur X, qui a travaillé 7 ans en agence média chez Carat, Publicis et le Groupe M.  » Par exemple, 98% des bannières ne sont pas des pop-up mais les gens ne retiennent que cela. Il faut donc que l’industrie se régule pour remettre les bonnes pratiques au goût du jour « , poursuit notre interlocuteur.

Enfin, pourquoi le choix de garder anonyme les différents auteurs qui nourrissent le livret ?  » Parce que nous ne sommes pas dans la recherche de buzz, que l’anonymat crédibilise le propos car il n’est pas perçu comme une attaque et ne provoque aucun embarras « , répond Monsieur X. Dans une volonté d’être ludique et concret, le livret, qui se lit en PDF, veut aussi faire les bonnes idées.  » Le coeur de tous les écrits, c’est 6 ou 7 personnes maximum « , précise un des initiateurs et auteurs. Est-il surpris des réactions et ajouts ?  » Je pensais qu’il y aurait plus d’idées mais nous constatons une réelle volonté de réguler et de faire avancer les choses. Cela confirme que l’industrie n’a pas qu’une vision mercantile mais pose une vraie réflexion sur le métier « , répond-il. Pour conforter ce constat, allez vous faire une idée vous-même du contenu du livret et apportez votre écot. Bonne lecture et faites tourner car ce type d’intiative est rare dans l’industrie de la communication.

Le milieu de la pub publié par INfluencia

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