26 mai 2025

Temps de lecture : 2 min

Goldorak débarque à Châtelet : quand la RATP rend hommage à la culture manga

À l’occasion des 50 ans de Goldorak, la RATP s’associe à Japan Expo pour transformer la station Châtelet en galerie immersive dédiée au robot culte de Go Nagai et mieux ancrer la pop culture dans le quotidien des usagers. Derrière le clin d’œil nostalgique, une stratégie d’image et d’engagement générationnel se dessine.

Cette exposition baptisée « Goldorak Gooo ! » sera inaugurée ce lundi 26 mai 2025 à 15h00 en présence de Pierre Audiger, responsable des opérations culturelles de la RATP, ainsi que de Thomas Sirdey et Jean-François Dufour, fondateurs de Japan Expo. Accessible librement, elle sera affichée jusqu’au 10 juillet 2025 dans les couloirs de la station Châtelet menant à la ligne 11. En s’inscrivant dans le cadre du programme « La RATP invite », cette opération marque la 3e collaboration entre la régie et la Japan Expo qui se tiendra du jeudi 3 juillet au dimanche 6 juillet prochain.

Pour rappel, il s’agit du plus grand festival européen dédié à la culture japonaise, mêlant manga, anime, jeux vidéo, arts traditionnels et pop culture contemporaine. Il attire chaque année plus de 200 000 visiteurs… dont une majorité de 15-25 ans. En installant une extension symbolique du festival dans une station centrale, la RATP anticipe l’événement tout en captant un public jeune, connecté, friand de culture visuelle et très actif sur les réseaux sociaux. Un moyen simple, mais malin, d’ancrer l’univers manga dans le quotidien métropolitain.

Une stratégie d’image à destination des jeunes usagers

Au-delà du clin d’œil nostalgique, cette opération vise à réenchanter l’image du métro auprès d’une génération qui le perçoit souvent comme fonctionnel, voire anxiogène. L’intégration d’éléments pop et ludiques dans les trajets permet de susciter surprise, curiosité et partages spontanés. Dans une époque où l’expérience utilisateur passe aussi par l’émotion ou la distraction, ces activations culturelles deviennent des outils d’engagement à part entière. Une stratégie d’image non-marchande, mais précieuse.

Cette campagne témoigne d’une mutation plus large : le transport n’est plus qu’un service, mais aussi un vecteur culturel. Depuis plusieurs années, la RATP transforme certaines stations en espaces de diffusion artistique : poésie, photo, bande dessinée… Goldorak y trouve naturellement sa place, comme symbole d’une culture populaire transversale. La logique est claire : faire du métro un lieu d’expérience, de narration et de mémoire collective. Une approche qui rapproche l’opérateur des codes de la ville-monde, tout en affirmant un rôle d’acteur culturel urbain.

Des fans aux passants : une activation à double niveau

En s’alliant à Japan Expo, la RATP parle autant aux fans d’anime qu’aux passants distraits. L’exposition fonctionne à deux vitesses : celle du clin d’œil complice pour les initiés, et celle de la découverte pour les curieux. Ce double registre lui donne une portée plus large, ancrée dans le présent mais ouverte sur l’histoire. En misant sur l’accessibilité, la gratuité et la surprise, la régie confirme qu’une stratégie de marque peut s’exprimer sans mot, sans pub, mais avec du contenu culturel intelligent et mémorable.

Avec Goldorak Gooo !, la RATP illustre comment un service public peut dialoguer avec des icônes de la culture geek sans perdre en légitimité. En activant des imaginaires partagés, elle transforme un couloir de station en expérience culturelle, valorisant un espace souvent subi. Et si demain, tous les lieux du quotidien — gares, bus, parkings — devenaient des scènes de narration urbaine ? Cette collaboration entre transport et culture n’est pas un gadget : c’est peut-être le signe avant-coureur d’un changement profond dans notre manière de vivre la ville.

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