31 janvier 2019

Temps de lecture : 3 min

Les Français n’ont plus confiance en rien… ou presque

Le baromètre annuel d’Edelman montre que le mouvement des Gilets jaunes a eu un impact direct sur la confiance des Français. Mais le pire n’est pas forcément à craindre.

Le baromètre annuel d’Edelman montre que le mouvement des Gilets jaunes a eu un impact direct sur la confiance des Français. Mais le pire n’est pas forcément à craindre.

C’est l’histoire du verre à moitié plein et à moitié vide. Les plus pessimistes pourront se lamenter en lisant le détail de l’étude alors que les optimistes ne pourront s’empêcher de regarder la faible lumière qui semble poindre au bout du tunnel. Le Trustbarometer, l’étude annuelle de l’agence Edelman confirme que le mouvement des Gilets jaunes a eu un impact sérieux sur la confiance des Français.

Seulement 38% des Français s’estiment aujourd’hui encore optimistes. Ce chiffre a chuté de six points en douze mois alors qu’il avait grimpé de quatre points l’année précédente. Lors d’une maladie, les rechutes sont souvent terribles. Deux facteurs expliquent ce phénomène. « Il y a tout d’abord l’effet Macron qui n’a pas été durable », résume Marion Darrieutort, la CEO d’Elan Edelman « Le mouvement des Gilets jaunes a aussi eu un impact sur la confiance des Français qui reste très volatile ».

Un baromètre en chute libre

Cette déstabilisation a impacté tous les repères habituels de confiance dans la société. Moins de trois 
Français sur dix (29%) affirment ainsi aujourd’hui faire confiance au gouvernement. En deux mois à peine, le baromètre vis à vis des médias a plongé de cinq points pour tomber à 31%. Même les organisations non gouvernementales tombent au niveau le plus bas enregistré depuis la création de ce baromètre il y a dix-neuf ans (48% soit -8 points en un an). « Beaucoup de personnes estiment que les ONG n’ont pas été assez actives pour tenter de trouver des solutions aux revendications des Gilets jaunes », analyse Marion Darrieutort. Le même reproche est fait aux entreprises. Aujourd’hui à peine 45% des sondés affirment faire confiance aux sociétés, contre 50% l’année précédente.

La France est le deuxième pays parmi les vingt-sept marchés analysés par Edelman à abriter autant de pessimistes. Seuls les Japonais ont encore moins le moral. Mais nul part au monde l’écart de confiance accordée par les femmes et les hommes n’est aussi grand puisqu’il atteint désormais treize points dans l’hexagone. Ces chiffres ne prêtent pas vraiment à sourire mais la lecture du baromètre laisse apparaître une lueur d’espoir dans un décor bien sombre.

Tout peut encore changer

« La bonne nouvelle est que les Français ont envie d’agir et de reprendre leur destinée en main », résume la directrice générale d’Elan Edelman « Il n’est donc pas étonnant de voir que tant de personnes ont participé au mouvement des Gilets jaunes et que beaucoup de citoyens participent au grand débat national. Il ne faudrait pas grand chose pour que la tendance actuelle s’inverse et que les Français reprennent confiance. Adopter deux ou trois mesures tirées du grand débat, prendre des décisions concrètes qui auront un impact direct et immédiat sur le terrain… On perçoit un véritable désir d’action et un certain volontarisme dans la population et cela c’est nouveau ! ».

La proximité, toujours la proximité

Aujourd’hui, « mon employeur » semble être la valeur refuge appréciée par le plus grand nombre. 66% de la population générale accorde sa confiance à cette institution, un chiffre en augmentation de 6 points par rapport à 2018.
 « Mon employeur » semble faire l’unanimité parmi les Français même chez ceux qui ont perdu foi dans le système. Ce phénomène est, lui aussi, tout récent.

« Dans le passé, les Français faisaient confiance au sommet de l’Etat. C’était un modèle vertical que l’on pourrait qualifier de « top-down ». Ces cinq dernières années, nous sommes passés à un schéma transversal. Les gens faisaient confiance à des gens ou à des institutions qui leur ressemblaient. Mais il semble aujourd’hui que les gens privilégient davantage la proximité et le local. Ils préfèrent leur entreprise, leur maire, leur voisin. Ils font davantage confiance à leur élu local qu’au Premier ministre et se sentent mieux défendus par leur député que par le Président de la République ». Ce constat est-il la preuve inquiétante d’un repli sur soi ou au contraire d’un regain de solidarité à l’échelle locale ? Le verre reste à moitié plein et à moitié vide…

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