15 avril 2020

Temps de lecture : 3 min

Covid-19 et emploi : les freelances ont des opportunités

Les freelances ne sont pas tous touchés par le ralentissement de l’économie mondiale. Certains parviennent même à en tirer profit. Vincent Huguet, fondateur de Malt, plateforme de mise en relation entre entreprises et indépendants témoigne.

Vincent Huguet, fondateur de Malt, plateforme de mise en relation entre entreprises et indépendants explique que les freelances ne sont pas tous touchés par le ralentissement de l’économie mondiale. Certains parviennent même à en tirer profit.

 
Les bonnes nouvelles sont suffisamment rares de nos jours pour ne pas les cacher sous le tapis. Les freelances sont souvent les premières victimes des crises économiques. Taillables et corvéables à merci, ils peuvent être remerciés en un simple coup de fil. Variable d’ajustement, ils sont là quand l’employeur a besoin d’un coup de pouce plus ou moins temporaire et peuvent s’évanouir dans le brouillard de la mémoire lorsque les finances commencent à se faire rares. La pandémie de Covid-19, qui devrait provoquer selon le FMI la plus violente crise économique mondiale depuis 1929 avec un recul du PIB planétaire de 3% en 2020, devrait représenter un coup de massue terrible pour les travailleurs indépendants. Le pire n’est toutefois pas forcément à craindre, tout particulièrement dans le monde de l’informatique et du numérique.

Heures angoissantes

Vincent Huguet, fondateur de Malt ne cache pas avoir vécu quelques heures « assez angoissantes » durant les premiers jours qui ont suivi la mise sous cloche de la France. Le fondateur de Malt, la plateforme de mise en relation qui connecte depuis 2013 180.000 freelances à 25.000 entreprises clientes dont 80% du CAC 40, a enregistré pendant la semaine de l’imposition du confinement dans tout le pays une chute pour le moins brutale de 50% des demandes de talents formulées par les sociétés. Cette amère pilule une fois avalée n’a toutefois pas étouffé cette start-up en plein développement.

Les grands groupes s’adaptent

« Nous sommes entrés dans un nouveau cycle mais on commence à voir un peu mieux où on l’on va, assure l’entrepreneur qui a déménagé il y a quelques mois avec sa famille à Munich où il a ouvert sa filiale allemande. La période actuelle est très excitante car elle nous permet de nous poser les bonnes questions quant à notre avenir ». Un dirigeant qui regarde devant lui est souvent celui qui garde espoir. Le fondateur de Malt ne déroge pas à cette règle. La crise actuelle n’a en effet pas eu que des conséquences négatives pour les indépendants. Loin de là. « Ceux qui avaient des missions en cours ne les ont pas perdues, constate ce père de trois jeunes garçons. Certains grands comptes profitent même de la période actuelle pour investir. Ils ont en effet plus de temps libre à consacrer à leur digitalisation et ces missions peuvent facilement se faire à distance avec des salariés qui sont confinés chez eux. J’ai également été impressionné par la vitesse à laquelle les grands groupes se sont adaptés à la pandémie. En une semaine, ils nous ont tous demandé de leur envoyer par email des factures numériques. Mon directeur financier est ravi car la plupart des entreprises exigeaient jusqu’alors de recevoir des copies papier. Les grands comptes ont fait en une semaine un saut qui leur aurait demandé en temps normal des années de travail avec une aide de consultants» . La crise, parfois, a du bon.

Préparer l’avenir

Certaines sociétés ont toutefois été touchées de plein fouet par le ralentissement de l’économie mondiale en particulier celles présentes dans les biens de consommation, le tourisme et la distribution. Pour d’autres secteurs comme l’énergie et la finance, leur maître-mot est « business as usual », selon Vincent Huguet. Mais la vérité d’aujourd’hui n’est pas forcément celle de demain… « Sur le court-terme, les indépendants qui sont entre deux missions ou qui travaillent avec plusieurs petits clients risquent d’avoir plus de difficultés que ceux qui ont un projet sur la durée avec un grand compte, résume le patron de Malt. A moyen terme, il y aura du travail pour les freelances. Les entreprises vont devoir relancer des programmes qu’elles ont mis en suspens et elles vont avoir tendance à faire appel à des indépendants plutôt que de recruter des salariés supplémentaires ». Les personnes à la recherche d’un emploi, celles qui ont besoin d’un complément de salaire ou les employés qui craignent d’être licenciés en sont les premiers persuadés. « Le nombre de nouveaux inscrits sur notre plateforme a augmenté depuis l’entrée en vigueur du confinement, assure Vincent Huguet. On voit aussi d’anciens freelances revenir vers nous et d’autres compléter leur profil car ils sont à la recherche de clients et pensent à l’après ». Même s’il reste flou, notre avenir est devant nous. Alors autant préparer ses arrières pour éviter le mur…

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