28 mars 2021

Temps de lecture : 3 min

Vestiaire Collective : le luxe d’occasion est la nouvelle mode à suivre

Vestiaire Collective a pris son envol au début du mois de mars en devenant la dernière licorne française en date. Fondé en 2009, le site qui propose en ligne plus de 3 millions d’articles de luxe d’occasion vient de finaliser une levée de fonds de 178 millions d’euros auprès du groupe Kering et de la société d’investissement américaine Tiger Global Management.

Il ne faut plus dire « faire du neuf avec du vieux » mais plutôt « faire de l’argent avec de la seconde main ». Le groupe Kering et  la société d’investissement américaine Tiger Global ne sont pas restés insensibles à cet argument de poids. Et viennent ainsi  rejoignent la liste d’actionnaires historiques de cette jeune pousse qui comprend notamment Bpifrance, Condé Nast, Eurazeo et plusieurs fonds dont Fidelity International, Korelya Capital, Luxury Tech Fund et Vitruvian Partners. Réunir un tel parterre de financiers n’est pas le fruit du hasard. Vestiaire Collective coche en effet toutes les cases nécessaires pour bâtir un business florissant de nos jours.

Une reprise rapide et brutale

Le marché du luxe a été frappé de plein fouet par la pandémie mais son recul ne sera que de courte durée. Le cabinet Bain & Company estime ainsi que les ventes mondiales de biens de luxe ont diminué l’an dernier de 23% à taux de change constant, passant de 281 à 217 milliards d’euros. Cette année devrait être marquée par une nette reprise comprise entre 10% et 19% qui devrait se poursuivre à moyen terme. En 2025, le chiffre d’affaires total du secteur pourrait se situer dans une fourchette comprise entre 320 et 330 milliards d’euros. La Chine devrait devenir au milieu de la décennie actuelle le premier marché planétaire du luxe. Et pour cause : les ventes de biens de luxe ont explosé de 48% l’année dernière en république populaire pour atteindre le montant impressionnant de 43 milliards d’euros.

« Une tendance réelle et profonde »

L’autre atout de Vestiaire Collective, qui compte 11 millions d’utilisateurs, est de surfer sur la vague qui ne cesse de s’amplifier de la protection de l’environnement et de la lutte contre le gaspillage. François-Henri Pinault ne s’en est d’ailleurs pas caché lorsqu’il a justifié sa décision d’investir dans cette plateforme qui semble pourtant être une concurrente directe de ses marques de luxe comme Gucci, Saint Laurent, Balenciaga et Botega Veneta. « Le luxe de seconde main est désormais une tendance réelle et profonde, en particulier parmi les jeunes consommateurs, reconnaît le PDG de Kering. Plutôt que de l’ignorer, nous voulons au contraire saisir cette opportunité pour continuer à améliorer les services proposés à nos clients et orienter l’avenir de notre secteur vers des pratiques plus innovantes et plus durables. Cela s’inscrit de manière naturelle dans notre culture entrepreneuriale, notre stratégie pionnière en matière de développement durable et notre vision moderne du Luxe ». La griffe Alexander McQueen qu’il possède fait figure de pionnière dans ce domaine.

Brand Approved

Cette maison récupère en effet auprès de ses clients des pièces qu’elle évalue et authentifie avant de les mettre en vente sur Vestiaire Collective sous le label Brand Approved. L’e-commerçant a développé un partenariat similaire avec Mulberry mais la marque britannique va encore plus loin puisque ses artisans vont jusqu’à restaurer les modèles d’occasion laissés dans ses magasins. Le service Brand Approved « a vocation à aider les acteurs de la mode de première main à challenger leurs modèles économiques linéaires et à embrasser la circularité en invitant leurs clients à acheter mieux et à prolonger la vie de leur garde-robe », résume Maximilian Bittner, le CEO de Vestiaire Collective qui emploie plus de 300 personnes dont 60% de femmes dans ses bureaux de Paris, Londres, New York, Berlin, Milan et Hong Kong.

Suivez la feuille

Sa firme a également mis en place le programme Follow the Leaf qui a pour vocation d’aider ses membres à faire les choix plus durables, notamment en achetant auprès de vendeurs qui se trouvent dans leur région afin de limiter les transports intercontinentaux néfastes pour la nature. L’option Envoi Direct a permis, quant à elle, d’éviter plus de 300.000 livraisons depuis les entrepôts du groupe qui ambitionne d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2026 et d’obtenir la certification B-Corp, un label exigeant qui évalue les entreprises privées engagées dans le business for good. Lorsqu’on vous dit que ce commerçant en ligne coche toutes les cases… Les consommateurs ne semblent pas s’y tromper. L’an dernier, la plateforme, qui ne communique aucun résultat financier, affirme avoir enregistré une hausse de 96% du nombre d’inscriptions et un doublement de ses commandes. Des résultats impressionnants dans un marché en chute de 25% ! La nouvelle licorne française du luxe n’a pas fini de s’élever dans les cieux…

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