27 avril 2021

Temps de lecture : 3 min

Valneva, une pépite à garder bien au chaud, en France !

Le refus de l’UE d’homologuer son candidat-vaccin contre le Covid-19 pourrait encourager la biotech française à partir vers l’étranger.

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Nul n’est prophète en son pays. Valneva le vérifie chaque mois un peu plus mais ses « soucis » ne l’empêchent pas de voir sa popularité auprès des investiseurs grandir de jour en jour. La biotech basée à Saint-Herblain dans la banlieue nantaise est la toute dernière licorne française. En un an, son cours en Bourse a bondi de plus de 260%. Sa valorisation dépasse aujourd’hui le cap symbolique du milliard d’euros.
Née en 2013 de la fusion du laboratoire nantais Vivalis et de la société Intercell, cette start-up a développé un candidat vaccin contre le Covid-19. Son traitement « inactivé » et « adjuvanté » unique en Europe contient des agents infectieux du virus qui, rendus inoffensifs, sont capables de déclencher une réponse du système immunitaire. La jeune pousse nantaise, qui emploie 600 collaborateurs dans six pays, a déjà éprouvé cette technologie lors de l’élaboration d’un vaccin contre l’encéphalite japonaise qui assure un taux de protection de 98 %.

Londres répond présent

Lorsque la pandémie a commencé à se développer dans le monde entier, ses dirigeants ont tenté de trouver des financements en France pour poursuivre leurs recherches. Vite déçus, ils ont dû traverser la Manche pour obtenir les fonds qui leur manquaient. Durant l’été 2020, le ministère britannique de la santé a accepté de payer d’avance une commande ferme de 60 millions de doses livrables à la fin de 2021 et de financer la construction d’une nouvelle unité de production à Livingston en Ecosse qui devrait être opérationnelle au mois de juin. Londres a depuis acheté 40 millions de doses supplémentaires et une option pour une autre livraison de 90 millions de doses d’ici à 2025 a été déposée. Le Royaume-Uni pourrait ainsi verser 1,4 milliard d’euros à la biotech française. Cette confiance est impressionnante quand on sait que l’essai clinique de phase 3 de ce remède ne doit débuter qu’à la fin du mois d’avril mais aujourd’hui dans la lutte contre la pandémie, les plus téméraires sont souvent les mieux récompensés. Le succès des campagnes de vaccination aux Etats-Unis et en Israël le prouve mais l’Union européenne continue, elle, de faire la fine bouche.

L’UE lui tourne le dos

La Commission a ainsi estimé, le 22 avril, que Valneva ne respectait pas toutes les conditions imposées par son épais cahier des charges pour que son vaccin soit intégré dans son portefeuille de traitements. L’UE avait pourtant bouclé au mois de janvier avec la biotech des pourparlers préliminaires pour la fourniture d’un maximum de 60 millions de doses mais après un an de pourparlers, Bruxelles a finalement jugé que la compagnie française n’avait pas répondu à toutes ses exigences. Suite à ce refus, Valneva a annoncé qu’il allait entamer des discussions séparées avec chacun des Etats-membres. Ses dirigeants vont aussi tenter de se tourner vers le marché américain. Et pour cause…

Bientôt coté aux Etats-Unis ?

La France ne compte que deux licornes de la biotech alors qu’il y en 30 en Europe et 150 aux Etats-Unis. Le manque de liquidités disponibles explique ce gouffre. Les 60 plus grands fonds américains spécialisés dans les biotechs gèrent 136 milliards de dollars d’actifs alors qu’en Europe, il n’existe… aucun fonds dans ce secteur. Stéphane Bancel, le créateur de l’ARN messager, a dû traverser l’Atlantique pour trouver l’argent nécessaire à sa start-up Moderna qui fournit aujourd’hui des millions de doses de vaccins contre le Covid-19. Les patrons de Valneva ne semblent pas avoir, pour l’instant, l’intention de partir sur des terres plus accueillantes. La France devrait toutefois prendre garde de ne pas perdre cette pépite dont le chiffre d’affaires a atteint 110 millions d’euros l’an dernier. Son portefeuille comprend en effet plusieurs vaccins en développement dont des traitements uniques contre la maladie de Lyme, le chikungunya et le Covid-19. Coté à la Bourse de Paris depuis 2007, la biotech vient de déposer auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), le régulateur boursier américain, le document d’enregistrement « Form F1 » en vue de son projet d’introduction aux Etats-Unis. A peine créée, la toute nouvelle licorne française pourrait profiter de ses ailes pour voler vers des cieux plus cléments bien éloignés du bocage nantais…

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