6 juin 2021

Temps de lecture : 4 min

Jean-Patrick Chiquiar :  » Pour ses dix ans, Rosapark devient Rosa, en signe de renouveau »

Ne dites plus Rosapark mais Rosa Paris ! C’est avec l’enthousiasme qu’on leur connait que le trio formé par Jean-Patrick Chiquiar, Gilles Fichteberg et Jean-François Sacco, annonce aujourd’hui leur repositionnement muri et sans doute accéléré par cette année orchestrée par la Covid. Une prise de conscience humaniste que Jean-Patrick Chiquiar, et Gilles Fichteberg expliquent ici.

Ne dites plus Rosapark, mais ROSA PARIS ! C’est avec l’enthousiasme qu’on leur connait que le trio formé par Jean-Patrick Chiquiar, Gilles Fichteberg et Jean-François Sacco, annonce aujourd’hui leur repositionnement muri et sans doute accéléré par cette année orchestrée par la Covid. Une prise de conscience humaniste que Jean-Patrick Chiquiar, et Gilles Fichteberg expliquent ici. Avec, en prime, un choix de dix campagnes mythiques qui nous bluffent.

INfluencia. : dix ans ce n’est rien… pensiez-vous, finalement dix ans ça se fête et ça vous change des hommes ?

Jean-Patrick Chiquiar : c’est vrai qu’au départ, nous n’avions pas conscience que ces dix années étaient si importantes, et puis chemin faisant, cela est devenu un événement pour nous, une étape clé sans doute révélée encore plus puissamment par la crise Covid et par les critiques dont nos métiers ont encore été les cibles. En effet, en cette année de crise, les gens se sont désintéressés des marques jugeant qu’elles étaient responsables d’une surconsommation néfaste pour l’environnement et la planète. Dès lors la publicité, une fois de plus est apparue comme le grand mal, nécessitant une profonde introspection sur sa nécessité.

Gilles Fichteberg : la publicité classique Top-Down est morte et c’est une très bonne nouvelle. Les gens n’ont pas de temps à consacrer aux marques qui assènent leur discours sans se préoccuper de savoir si le sujet les intéresse. Avec leur Carte Bleue, les gens ont plus de pouvoir qu’avec leur carte d’électeur ! Ils savent qu’ils peuvent sanctionner immédiatement une marque qui ne les respecte pas et qui ne respecte pas le monde dans lequel ils vivent. En clair, nous ne travaillons pas pour les marques, mais d’abord pour les gens. On fait en sorte que ceux-ci aient envie de se connecter à des marques s’ils en ont besoin.

IN. : cela faisait déjà partie de votre philosophie ?

J-P. C.: oui, mais nous ne l’avions pas formalisé, nous travaillions instinctivement ainsi… Cette année compliquée nous a fait comprendre à quel point la bienveillance, le bien-être des gens, de nos équipes, étaient essentiels… D’ailleurs tout comme nous avons pris conscience de l’importance des gens versus les marques, nous avons réalisé que nos équipes, dont nous pouvions craindre un certain relâchement du fait des difficultés traversées, ont démontré un sérieux, une responsabilité individuelle exceptionnels. C’est une belle preuve qui nous a menés à faire évoluer, en les interrogeant, sur leurs besoins.

G.F. : … en fait, nous avons mené une enquête à l’interne pour connaître les besoins de nos salariés, ce qui nous a menés à concevoir le travail et ses espaces différemment. Nous devions être capables d’apporter une valeur ajoutée en termes d’expérience au sein de nos bureaux, d’autant que les gens travaillent de chez eux , et ne viendront dans les locaux que pour de bonnes raisons.

IN. : vous voulez dire qu’à l’heure où certains pensent télétravail=économies, vous, vous investissez et agrandissez vos locaux?

J-P.C. : c’est exact, nous avons organisé nos espaces autour des termes se concentrer, s’inspirer, collaborer, se détendre, mots clés qui nous ont fait repenser totalement l’organisation des locaux pour créer de la valeur ajoutée où chaque espace possède une forte personnalité. Le résultat est une agence résolument centrée sur la confiance, la collaboration, la créativité et l’interaction. Dans un monde idéal, on s’y croisera sur la terrasse du café au 5ème étage, on apprendra et on s’inspirera au sein de l’amphithéâtre du 4ème où se tiendront les conférences et les formations, on co-créera dans des espaces de workshop.

IN. : ce ne sont pas que des mots… alors ?

J-P.C : non. C’est un nouvel état d’esprit, porté par de nouveaux espaces. Donc je poursuis, pour trouver un peu de calme on se retrouvera au 3ème étage réaménagé en une bibliothèque où le silence est roi. Enfin, pour déjeuner, on consomme local et sain en se servant directement dans le réfrigérateur et on paie via son application, directement depuis son téléphone*…

IN. : vous allez même plus loin, en vous impliquant dans la vie locale du quartier Faidherbe, dites-vous ?

J-P.C. : Oui, après le livre sur le Village Paul Bert, co-écrit avec Bertrand Auboyneau et François Simon, l’agence s’est mobilisée pour soutenir les commerces dits Non-Essentiels du quartier pendant la période de confinement via l’opération Les Essentiels du Village Faidherbe. A travers cette opération, nous nous sommes engagés avec les commerces qui restaient ouverts pour soutenir les commerces non-essentiels en mettant en vente des produits interdits comme les Vinyles du disquaire vendus à la boulangerie dans des sacs à galette par exemple. Une façon de mettre nos idées au service de ceux qui en avaient le plus besoin à cette période. L’agence continuera de s’impliquer auprès de son quartier tout au long de l’année pour développer les commerces de proximité et l’attractivité du village Faidherbe.

G.F. : nous souhaitons que nos métiers soient plus ouverts, plus métissés, que nos agences soient plus accueillantes et puissent servir de tremplin pour aider notre jeunesse.

J-P.C. : Dès la rentrée de septembre, Rosa Paris via l’AACC sera partie prenante dans le cursus scolaire développé en relation avec l’association LES DÉTERMINÉS mobilisant une dizaine d’agences. Un comité Diversité sera mis en place au sein de l’agence et développera la campagne de recrutement des agences pour lancer ce programme diversité de l’AACC et démontrer que nous nous engageons plus fortement pour démontrer aussi notre utilité pour les citoyens.

IN. : pour finir, vous changez de nom… comme nos lecteurs ont pu le deviner au cours de la lecture de cette interview. Rosa Park c’est désormais Rosa Paris… Cerise sur le gâteau ?

J-P.C. : c’est tout bête, mais notre nom a fini par devenir un « prénom », Rosa par-ci, Rosa par-là, pour nos clients, nos équipes, nous sommes depuis longtemps Rosa, alors, ROSA PARIS nous a paru une évidence, et un signe de renouveau dans la continuité. ROSA PARIS est désormais une rose stylisée, dont les pétales sont formées par les lettres R.O.S.A. On aimait l’idée d’avoir un symbole extractible, où la marque pouvait se mettre en retrait dans nos supports de communication car on a plus envie de communiquer avec une fleur qu’avec une marque.

*Le tout a été pensé et conçu par Atelier Flow, cabinet spécialisé dans la stratégie d’aménagement et designé par le Studio Ett-hem. Côté restauration c’est la start-up Totem qui officie au quotidien via une sélection de produits bio et/ou locaux.

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