20 novembre 2022

Temps de lecture : 3 min

« La majorité des Français ont l’intention de dépenser autant durant Black Friday que l’an passé » : Etude Shopify

La crise, quelle crise ? Les prix à la consommation qui ont bondi en octobre de 6,2% en un an selon l’Insee ont porté un rude coup aux plus démunis. L’inflation atteint dans notre pays des niveaux inégalés depuis 40 ans. Cette crise ne semble pourtant pas avoir calmé la fièvre acheteuse des consommateurs. Plus de la moitié des Français prévoient même de dépenser autant qu’en 2021 lors du Black Friday. Emilie Benoit-Vernay, la responsable Europe du Sud de Shopify, nous dévoile les dessous de l’étude que sa plateforme de commerce électronique a effectué dans 12 pays sur ce temps fort de l’année.

INfluencia : Comment les Français comptent-ils « profiter » des promotions proposées durant Black Friday qui se tiendra le 25 novembre cette année ?

Emilie Benoit-Vernay : La majorité (57%) des Français ont l’intention de dépenser autant pour le Black Friday que l’an passé. Ce chiffre atteint même 74% pour les 18-24 ans. Les marchands dans l’hexagone prévoient, eux aussi, d’enregistrer d’excellents résultats puisqu’ils sont 77% à s’attendre à une journée faste le 25 novembre.

IN : Comment expliquez-vous ces résultats ?

E.B.-V. : Beaucoup de consommateurs profitent de Black Friday pour profiter des promotions et acheter des marques qu’ils ne pourraient pas s’offrir habituellement. Et même si 37% des Français déclarent faire attention à leur porte-monnaie, 78% des millennials et 74% de la Gen Z entendent, malgré tout, se faire plaisir au moins une fois par mois. Les jeunes sont aussi très sensibles à ce qui se passe sur les réseaux sociaux et les marques sont très actives notamment sur Facebook, Instagram et TikTok pour promouvoir leurs offres liées au Black Friday.

IN : Cette opération née aux Etats-Unis est souvent accusée d’être un symbole de la surconsommation. Les prix cassés poussent les particuliers à acheter des produits dont ils n’ont pas forcément besoin. Les bons résultats attendus pour 2022 ne sont-ils pas un signe inquiétant pour notre planète ?

E.B.-V. : Je ne le pense pas. 75% des Français déclarent vouloir acheter à l’occasion du Black Friday des produits de meilleure qualité, qui dureront dans le temps. Cette prise de conscience environnementale est encore plus forte chez certains de nos voisins et notamment en Allemagne (77%), en Italie (88%) et en Espagne(84%). Le développement durable ne sera donc pas mis au second plan pour cette édition du Black Friday. 65% de nos compatriotes prévoient de faire leurs achats de manière durable et ils comptent même poursuivre leurs efforts en 2023. La France se positionne en véritable pays mentor dans ce domaine puisqu’elle se hisse sur la première place du podium de notre étude, devant l’Italie (64%), l’Allemagne (60%) et l’Espagne (60%). En bas du classement, on retrouve avec 13 points de moins les Etats-Unis (52%), le Royaume-Uni (52%) et la Nouvelle Zélande (51%). Pour acheter de manière durable, 66% des Français prévoient de privilégier une marque durable cette année et 40% se disent même prêts à payer plus cher pour cela. Un sondé sur dix affirment, par ailleurs, vouloir se détourner des labels de la fast fashion.

IN : Les marchands parviennent-ils à répondre aux attentes des consommateurs ?

E.B.-V. : Le développement durable est devenu la première priorité des marchands. En France, 85% des entreprises reconnaissent même qu’il s’agit d’un élément essentiel de l’identité ou de l’éthique de leur marque. Le coût pour rendre leurs produits durables reste toutefois une barrière pour 58% des 9012 dirigeants que nous avons interrogés en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Suède, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Japon, aux États-Unis et au Canada. Ces investissements commencent pourtant à devenir une nécessité car 87% des acheteurs souhaitent trouver des articles durables sur les sites marchands.

IN : L’achat sur les réseaux sociaux va-t-il beaucoup se développer cette année ?

E.B.-V. : Les Français sont encore assez réticents au Social Shopping. Seuls 23% d’entre eux seraient prêts à acheter sur Instagram, contre 30% des consommateurs dans le monde. Les Italiens (38%), les Suédois (37%) et les Américains (30%) sont plus ouverts à ce type de distribution. Les jeunes sont toutefois nettement plus enthousiastes à ce sujet. 44% des membres de la GenZ dans notre pays et 37% des Millennials se disent prêts à faire leurs emplettes sur YouTube et 34% des 18-24 ans ne sont pas contre l’idée d’acheter sur TikTok.

IN : Les marques parviennent-elles à s’adapter pour satisfaire ces demandes ?

E.B.-V. : De plus en plus. Un tiers des marchands français que nous avons questionné (32%) déclare investir sur les réseaux sociaux et près de la moitié (48%) juge qu’il est plus important que jamais d’atteindre les consommateurs de manière organique par le biais du bouche-à-oreille ou des réseaux sociaux. Parmi les douze pays étudiés, les entreprises hexagonales sont les plus convaincues. Notre étude montre que le commerce social représente une énorme opportunité pour les marques. Ce marché pourrait peser 1,2 milliard de dollars en 2025. Il est donc clé que les marchands s’en emparent…

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