10 mai 2015

Temps de lecture : 2 min

Les déjections canines valent de l’or

La matière fécale comme énergie renouvelable, ce n’est pas neuf mais la tendance n’en est encore qu’à l’embryon. Une designeuse suisse rejoint le mouvement en transformant les selles canines en source énergétique de domicile.

La matière fécale comme énergie renouvelable, ce n’est pas neuf mais la tendance n’en est encore qu’à l’embryon. Une designeuse suisse rejoint le mouvement en transformant les selles canines en source énergétique de domicile.

Décidément face à un défi majeur de notre civilisation, l’utilisation énergétique des ressources naturelles, le génie humain innove sans limite et nous réconcilie avec l’Homme, capable du pire mais donc aussi du meilleur. Rendue vulnérable par sa batterie-dépendance, notre société connectée est sommée de trouver de nouvelles sources productrices d’énergie, essentielles au maintien de notre mode de vie énergivore.

En décembre dernier, INfluencia évoquait le bus anglais alimenté par les excréments des habitants de sa ville. L’info pouvait alors faire sourire et prêter aux vannes faciles mais elle annonçait bien une la confirmation d’une tendance encore naissante: la transformation des selles humaines et animales en ressources énergétiques renouvelables. La designeuse suisse Océane Izard rejoint l’embryon de mouvement.

Son Poo Poo Power, présenté cette année dans l’exposition Animal Party de la semaine du design à Milan est encore une solution expérimentale mais son concept apporte une réponse au problème que connaissent toutes les villes de la planète : les merdes de chien. Comment éviter qu’elles pourrissent les rues, trottoirs et pelouses ? Comment ne pas se contenter de simplement les jeter après nettoyage ? En transformant chaque excrément en source d’énergie qui à votre domicile vous permettra de recharger vos appareils électriques.

Un berger allemand recharge votre frigo

Pour rendre possible cette bénédiction écologique, Océane Izard propose une invention qui sur le papier paraîtrait presque trop simple : vous placez le caca de Médor dans un sac biodégradable, une bactérie spéciale le transforme en méthane qui est ensuite transformé en électricité qui est elle stockée dans des batteries mobiles. Ce sont elles qui servent à recharger vos appareils.

Dans Fast Company, la créatrice helvétique explique que bien évidemment quand la selle d’un berger allemand peut alimenter un frigo, celle d’un beagle fera seulement fonctionner votre ventilateur pendant deux heures. Pour alimenter une maison entière, elle précise que six à sept chiens par personne seraient nécessaires.

Le zoo de Detroit montre l’exemple

Pour les villes et Dame nature, la commercialisation de cette invention, ou d’une autre similaire, serait une très bonne nouvelle. Primo, rien que dans Paris 200 000 chiens produisent chaque jour 16 000 tonnes de déjections et les 5 850 tonnes de crottes de trottoir coûtent très cher au nettoyage. Secundo, aux Etats-Unis une grande majorité des 10 millions de tonnes d’excréments canins annuelles atterrissent dans des décharges, d’où elles rejettent du gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Une récente étude de la ville de Seattle a également mis en lumière leur impact sur la pollution bactériale des eaux. « Le futur du caca est là », clame Océane Izard.

La ville de San Francisco avait tenté d’implémenter à grande échelle la nouvelle énergie verte en 2006, sans suite. Depuis ce projet, The Spark Park ambitionne d’utiliser les crottes de chiens pour alimenter les lumières des parcs urbains, et le zoo de Detroit a annoncé en avril dernier son ambitieux plan d’autosuffisance énergétique grâce aux 400 tonnes annuelles de selles produites par ses animaux.

Poo Poo Power

Ceci est une révolution

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