« Dating fatigue », « céli-couple », amour sans contraintes… Meetic a scruté les nouvelles facettes de la relation amoureuse
Le "dating lab", le laboratoire de l'amour de Meetic a réuni experts et chercheurs pour radiographier les mutations de la vie amoureuse. La “dating fatigue” se répand chez les célibataires, mais aussi leur volonté farouche de préserver leur indépendance…
La matinée a démarré avec les interventions de Matthieu Jacquier, patron de Meetic et CEO monde de Match Group, et de Clarisse Blanc, directrice de la communication et fondatrice du Dating Lab.
L’occasion de souffler cette première bougie en rappelant que le Dating Lab n’est pas un simple gadget marketing, mais le premier observatoire dédié aux métamorphoses de l’amour en France.
Dans la foulée, une étude Ipsos exclusive a planté le décor avec ses chiffres clés – dont les principaux enseignements jalonnent cet article – avant que deux tables rondes réunissant les experts du Lab ne viennent mettre en débat les paradoxes de l’amour contemporain et les scénarios possibles pour réinventer le dating. Une matinée pensée… comme un véritable feuilleton amoureux.
La « Dating fatigue » touche près d’un célibataire sur deux
Peut-on se fatiguer de l’amour ? La question posée lors de la première table ronde reflète un sentiment diffus chez les célibataires. Près d’un sur deux (49%) se dit atteint de « dating fatigue », cette lassitude née des rendez-vous en série et des conversations éphémères.
« On n’est plus capable d’écouter », constate Clarisse Blanc.
La frustration accumulée mène à la lassitude, mais paradoxalement, elle ne tue pas l’espoir : « La dating fatigue coexiste avec une foi intacte dans l’amour avec un grand A », rassure Matthieu Jacquier.
40% des célibataires chérissent leur indépendance
L’indépendance prime désormais sur la vie à deux : plus de 40% des célibataires placent l’indépendance et l’équilibre personnel en tête de leurs priorités. Mais cette soif de liberté a son revers, à savoir une paresse grandissante face aux efforts qu’exige la vie à deux.
Beaucoup rêvent « d’une connexion sans les contraintes » : profiter du frisson de la rencontre sans renoncer à soi. Chez les femmes notamment, un refus de la « charge affective et domestique » se manifeste : plus question d’assumer seule le poids du quotidien et des émotions du couple.
Quitte à réinventer la vie à deux : un tiers des célibataires (35%) envisage le “céli-couple”, un amour chacun chez soi.
Le sociologue Serge Guérin y voit le passage du « CDI amoureux au CDD relationnel ». En sommes, on n’hésite plus à alterner périodes en couple et parenthèses en solo.
Pour 92% des sondés, l’étincelle amoureuse est irrationnelle
Dans ce contexte, les applis de rencontre font désormais partie du décor : plus de la moitié des célibataires français (55%) y ont déjà eu recours, certains par choix. Mais cette omniprésence ne garantit pas pour autant le succès des rencontres. Car derrière l’offre pléthorique et les filtres toujours plus précis, la réalité reprend vite ses droits.
La tentation de la checklist parfaite se heurte à la spontanéité des émotions : 92% des sondés admettent que l’étincelle amoureuse naît d’abord de facteurs irrationnels et émotionnels.
Selon le Global Loneliness and AI Romance Report 2025, cité lors des tables rondes du Dating Lab, 50 % des jeunes Américains envisageraient une relation avec une intelligence artificielle. Une statistique qui n’a d’ailleurs pas manqué d’estomaquer l’intégralité de l’auditoire…
Pourtant, Cupidon n’a pas dit son dernier mot.
« Une conversation satisfaisante, c’est une conversation qui nous fait dire des choses qu’on n’a jamais dites auparavant »
Face à ces constats, une conclusion s’impose : l’avenir du dating ne se jouera pas en affinant les algorithmes, mais en retrouvant l’authenticité du lien.
Lors de la matinée, les intervenants ont martelé la nécessité de remettre l’art de la conversation au cœur du processus. Il s’agit d’oser une curiosité sincère plutôt que les banalités, type « Tu fais quoi dans la vie ? ».
« Une conversation satisfaisante, c’est une conversation qui nous fait dire des choses qu’on n’a jamais dites auparavant », rappelle Fanny Auger, enseignante à Sciences-Po.
Meetic multiplie d’ailleurs les initiatives pour redonner de la profondeur aux rencontres : ses soirées “Speak Easy” proposent aux célibataires de se découvrir en échangeant autour de questions intimes, et le coffret “Love Starter”, monté de toute pièce par la même Fanny Auger, offre 44 cartes pour autant de questions plus authentiques à poser lors des rendez-vous.
En parallèle, l’étude Ipsos révèle une ouverture croissante à desschémas amoureux alternatifs : 19% des célibataires se disent prêts à tenter le mode “sex-friends”, 12% une relation platonique, 11% une relation libre, et 7% le polyamour.
« Le couple n’est plus un projet figé, mais un laboratoire où l’on grandit ensemble », analyse Marie-Victoire Chopin, docteur en psychologie, sciences du langage.
« L’IA peut nous permettre bien des choses, et il n’y a pas de raison de se les interdire«
Meetic revendique un rôle sociétal fort. « Comprendre comment on aime aujourd’hui, c’est comprendre les transformations de notre société », rappelle Clarisse Blanc – car la rencontre amoureuse n’est plus une affaire privée, mais un fait social majeur.
Matthieu Jacquier expliquait d’ailleurs dans son discours introductif qu’il voit sa marque comme un « opérateur de bancs publics ». En somme un service public de l’amour destiné à satisfaire le besoin universel « d’aimer et d’être aimé »… sans pour autant s’imposer aucun tabou.
Quand on l’a interrogé sur la place que pourrait prendre l’intelligence artificielle dans la stratégie future de Meetic, Clarisse Blanc n’a pas botté en touche : « L’IA peut nous permettre bien des choses, et il n’y a pas de raison de se les interdire. Si l’heure n’est pas encore au compagnon numérique, elle peut déjà aider nos célibataires à mieux se comprendre et à se poser les bonnes questions ».
Une manière d’assumer que le champ reste ouvert : Meetic explore, innove, teste — mais avec la conviction que la rencontre doit toujours conserver sa part d’humain et de hasard.