7 novembre 2019

Temps de lecture : 3 min

Cyberharcèlement : comment lutter efficacement contre ce fléau digital ?

Selon une étude réalisée par l’UNESCO, 246 millions d’enfants et d’adolescents dans le monde sont victimes de violence ou de harcèlement à; l’école, établissant un rapport direct avec les actes de cyberharcèlement. Une cyberviolence qui toucherait environ 12,5 % des Français âgés de 6 à 18 ans selon l'Unicef, soit près d’un million d’élèves chaque année.

Selon une étude réalisée par l’UNESCO, 246 millions d’enfants et d’adolescents dans le monde sont victimes de violence ou de harcèlement à l’école, établissant un rapport direct avec les actes de cyberharcèlement. Une cyberviolence qui toucherait environ 12,5 % des Français âgés de 6 à 18 ans selon l’Unicef, soit près d’un million d’élèves chaque année.

Le constat est sans appel et, malgré l’ampleur du phénomène, parents, professeurs et institutions se sentent souvent démunis pour prévenir et lutter efficacement contre le harcèlement en ligne. Un tiers des utilisateurs d’internet dans le monde a moins de 18 ans. Les jeunes sont désormais de plus en plus connectés aux réseaux sociaux et de plus en plus tôt : selon Statista, en France, 76 % des 12-17 ans en sont consommateurs, Snapchat et Instagram en tête. Ainsi, dans le rapport Ditch the Label, 54 % des adolescents affirment avoir fait l’objet de moqueries en ligne4 et 42 % ont déjà été harcelés moralement sur Instagram, soit plus que sur Facebook (37 %), Snapchat (31 %), Whatsapp (12 %) et Twitter (2 %). Parmi les thèmes de prédilection des cyberharceleurs : l’apparence physique, les (bons) résultats scolaires, l’orientation sexuelle ou les croyances religieuses.

Le cyberharcèlement, un phénomène en pleine croissance

Des actes de harcèlement en ligne aux conséquences psychiques et même physiques qui peuvent s’avérer dramatiques : décrochage scolaire, anxiété, troubles alimentaires, repli sur soi, dépression ou même suicide. Mais pourquoi est-il si difficile de lutter contre ce fléau ? Du fait d’un vide juridique certain en la matière à l’image du règlement général sur la protection des données (RGPD), resté muet sur ce problème de société. Même silence du côté de la plupart des géants du numérique tels que Google, Facebook, Twitter et autres dont la modération des propos haineux et discriminatoires reste encore approximative et inefficace. En conséquence, si la loi contre les violences sexistes et sexuelles votée en août 2018 introduit la notion de « cyberharcèlement en meute » dans le Code pénal afin de responsabiliser « tous les participants d’une attaque » et implique la participation des réseaux sociaux dans la lutte contre le harcèlement en ligne, les établissements scolaires se sentent désemparés face à l’augmentation de ces cyberviolences. Même constat auprès des familles: seuls 10 % des enfants victimes de cyberharcèlement osent en parler à leurs parents.

Quelles solutions pour lutter contre les cyberviolences ?

En l’absence de réponse officielle au niveau européen ou mondial, la lutte contre le cyberharcèlement doit nécessairement passer par l’éducation qu’elle soit au niveau du cercle familial, scolaire ou professionnel. Un accompagnement d’autant plus nécessaire que l’âge moyen auquel les enfants ont leur premier smartphone et s’inscrivent sur les réseaux sociaux ne cesse de chuter, l’entrée en 6e étant souvent considérée comme l’occasion de franchir le pas. Les plus jeunes doivent non seulement prendre conscience des risques qu’ils encourent sur le web mais également de la bonne conduite à adopter face à de tels comportements. En effet, la loi du 3 août 2018 a modifié l’article 222-33-2-2 du Code pénal, qui offre désormais la possibilité de sanctionner celui qui est à l’origine du cyberharcèlement, mais également les relayeurs et auteurs de « likes ».

Pourquoi les acteurs du numérique doivent s’engager

Si la famille et l’école jouent un rôle primordial dans la prévention et dans la lutte contre le cyberharcèlement, les acteurs du numérique, en particulier des GAFAM, doivent eux aussi s’engager aux côtés du législateur. Si Facebook possède un portail de bonne utilisation des réseaux sociaux à destination des jeunes, les plateformes numériques doivent investir davantage pour traiter rapidement et efficacement les signalements de harcèlement, dont beaucoup passent encore entre les mailles du filet.

Family WebCare prévient les cyberviolences

Et certaines initiatives existent déjà pour prévenir les cyberviolences à l’image de Family WebCare qui permet notamment aux parents d’être alertés automatiquement, de signaler ensuite les faits aux instances publiques et de demander la suppression des contenus nuisibles. Pour agir efficacement, et avant qu’il ne soit trop tard, la lutte contre le cyberharcèlement passe nécessairement par une action globale et conjointe de l’ensemble des acteurs publics et privés.

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