Comment LVMH a repensé son site web grâce à la méthode agile 

Faire simple n’est pas toujours facile. David Guedj ne dira pas le contraire. Lorsque LVMH lui a donné pour mission de refaire de fond en comble de son site institutionnel, le directeur général de Saegus a vite réalisé l’ampleur de la tâche qui l’attendait. « Nous travaillons avec ce client depuis près de trois ans, explique le dirigeant de cabinet de conseil fondé en 2014 qui accompagne les entreprises dans leur transition vers un modèle intégrant l’intelligence artificielle. Nous avons commencé par réaliser pour eux des projets de communication interne lié à l’intranet avant de passer à la communication externe. Notre atout est de savoir gérer des programmes qui impliquent de nombreux intervenants différents et cette refonte du site institutionnel de LVMH entrait parfaitement dans cette logique. » Destiné principalement aux actionnaires, aux journalistes, aux fournisseurs et aux candidats qui souhaiteraient être recrutés par le leader mondial du luxe, lvmh.com doit être une véritable boîte à outils facile d’accès et utiles pour tous ces publics qui ont des attentes très différentes les unes des autres.

Qui veut quoi ?

La première mission de Saegus a été de découvrir les besoins des très nombreuses divisions et maisons qui appartient au groupe. « Nous avons mené de très nombreux entretiens avec des représentants des différentes maisons et des cadres de plusieurs services dont les ressources humaines et le marketing afin de connaître leurs attentes. L’enjeu principal de notre mission était de simplifier l’architecture du site afin de fluidifier la navigation dans ces différentes rubriques. Pour cela, nous avons suivi ce que l’on appelle une méthode agile. Pour faire simple, après chaque round de discussion, nous avons récolté les besoins de nos interlocuteurs afin de développer un nouveau produit que nous avons immédiatement testé par la suite. Nous l’avons ensuite présenté aux cadres de LVMH et en fonction de leurs réponses, nous l’avons adapté afin de l’améliorer. »

David Guedj

Test & learn

Cette méthode de « test and learn » permet d’être très flexible et rapide. Les délais imposés à Saegus étaient, il est vrai, particulièrement serrés. « Le projet devait être bouclé en dix-huit mois, précise David Guedj. Cela peut paraître long mais c’est, en réalité, assez court car nous devions migrer plus de 500 pages dont deux années complètes d’actualités et une décennie de contenus financiers. Le site est également disponible en cinq langues (français, anglais, italien, chinois et japonais) et il doit être conforme à 80% au Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGGA).» 

Le grand coordinateur

Le rôle de ce cabinet de conseil était réellement celui de coordinateur. L’agence BETC Fullfix était en charge de la partie visuelle de la refonte du site institutionnel et toute la « tech » liée à ce projet était gérée en interne par les équipes de LVMH.

Un an après le lancement de cette nouvelle mouture, lvmh.com affiche aujourd’hui un bilan très positif. « Le nombre de visites uniques a progressé de 15%, se réjouit le patron de Saegus, qui compte parmi ses clients plusieurs grands noms du CAC 40 dont Safran, L’Oréal, BNP Paribas, Saint-Gobain et TotalEnergies. Je ne peux vous donner aucun chiffre précis car ils sont confidentiels mais nous parlons de centaines de milliers de visites. La méthode agile était bien celle qu’il fallait utiliser pour un tel projet. » Faire simple peut rapporter gros…