25 mai 2021

Temps de lecture : 3 min

Comet Meetings: et pour votre réunion, je vous sers « un voyage défendu » ou « une jungle urbaine » ?

Créé il y a seulement 4 ans, Comet Meetings sous-loue ses salles de réunion branchées aux entreprises. Un business en plein boom.

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Vous connaissez le coworking mais avez-vous déjà entendu parler du comeeting ? La pandémie a modifié durablement notre façon de travailler. Le télétravail s’est généralisé et rares sont les salariés qui voudront retourner au « métro, boulot, dodo » cinq fois par semaine. De nombreuses entreprises ont déjà réduit la surface de leurs bureaux mais elles doivent, dans le même temps, permettre à leurs employés de se réunir pour « phosphorer » à plusieurs. Les professionnels de l’immobilier se demandent, eux, ce qu’ils vont pouvoir faire de leurs espaces sous-utilisés. Une crise est toutefois aussi synonyme d’opportunités. Victor Carreau s’en explique.

Les trois piliers du travail

La société qu’il a co-fondé en 2017, Comet Meetings, est spécialisée dans l’organisation de réunions et de séminaires d’entreprises. Ses cinq espaces à Paris (deux nouvelles ouvertures sont prévues cette année dans la capitale et deux projets sont en cours de finalisation à Bruxelles et à Madrid) souhaitent répondre à un besoin tout simple. « Le travail va reposer sur trois piliers : la production, la collaboration et la socialisation, analyse Victor Carreau. Si les confinements ont prouvé que nous étions bien plus productifs à la maison et que la collaboration pouvait, en partie, fonctionner en visioconférence, la socialisation peut, elle, difficilement se faire à distance. Les dirigeants de Yahoo ont tenté il y a plusieurs années déjà de généraliser le télétravail mais ils sont vite revenus en arrière car ils ont constaté que cette pratique encourageait l’émergence de différentes cultures d’entreprise. Pour nous, « meeting is the new office ». Aller au bureau doit créer du lien et être un moment de collaboration et de socialisation. » Le problème est que de nombreuses entreprises ne disposent pas de salles de réunion. Les plus grands groupes qui en possèdent préfèrent s’en séparer car ces espaces leur coûtent cher du fait qu’ils sont en moyenne moins utilisés que les deux-tiers du temps et à un tiers de leur capacité. Ces pièces souvent tristes comme un jour sans pain ne sont, de surcroît, pas très propices au partage et à l’émulation intellectuelle.

40 M€ de financement

« Notre objectif est d’offrir une expérience incroyable aux collaborateurs pour le prix d’une salle de réunion lugubre dans un hôtel bas de gamme, annonce Victor Carreau qui a fait ses armes chez Morgan Stanley et McKinsey avant de se lancer dans l’entrepreneuriat. Pour 125 à 145 euros par personne et par jour, nous proposons une salle de réunion toute équipée et un accès à nos services dignes d’un grand hôtel comme le rooftop et des encas de qualité à volonté ainsi qu’un excellent petit-déjeuner et un déjeuner. » Chaque lieu imaginé par les designers de la start-up à une ambiance différente. « La ville rêvée », « le voyage défendu », « la fabrique », « la jungle urbaine, « le club » ou « the great escape »… Ces concepts sont supposés répondre aux goûts les plus variés. La pandémie a donné un coup d’arrêt brutal à cette activité. « Nous restons toutefois persuadés que notre concept est appelé à connaître un réel succès, prédit Victor Carreau. Nous gérons aujourd’hui 30.000 m2 mais nous souhaitons, dans cinq ans, être le leader européen du marché de la réunion en ville avec plusieurs dizaines de sites. » Pour financer son développement, Comet Meetings a déjà levé 40 millions d’euros. Son troisième tour de table, bouclé au mois de septembre pour un montant de 30 millions d’euros, a réuni plusieurs de ses investisseurs « historiques » tels Bpifrance ou les entrepreneurs Pierre Kosciusko-Morizet (Ex-Price Minister) et Judith Milgrom (Maje) ainsi que de nouveaux partenaires dont les fonds d’investissement Idinvest Partners et HEC Ventures. Si les salles de réunion de Comet sont restées tristement vides d’octobre à mai, l’autre activité de la jeune pousse a, elle, explosé durant la pandémie.

Sous-loué les espaces inoccupés des entreprises

« Demain, le bureau sera un mélange de stabilité et de flexibilité, d’espaces privés et de lieux ouverts, pense Victor Carreau. Avec notre offre baptisée Hospitality, nous proposons aux grandes entreprises et aux acteurs de l’immobilier tertiaire de les accompagner. Nous souhaitons les aider à concevoir de véritables lieux d’attraction qui offrent des services hôteliers innovants. » Pour faire simple, la start-up sous-loue des espaces pas ou peu occupés à des sociétés tierces. Récemment, le développeur Altarea lui a confié la commercialisation de 2000 m2 près de la Bourse de Paris. Hospitality gère aujourd’hui pour le compte de ses clients une surface totale de 300.000 m2 mais ses dirigeants espèrent franchir rapidement le cap de 1 million de m2 grâce notamment à son expansion à l’international. La pandémie a révolutionné le monde du travail salarié et certains petits malins commencent déjà à en profiter…

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