19 octobre 2023

Temps de lecture : 2 min

« Notre objectif est de réinventer le média régional », Clement Mazzoni (Kita)

Kita, le premier média 100% vidéo consacré à une seule et unique région, en l’occurrence les Hauts-de-France, commence à se faire une jolie place et à marcher sur les plates bandes de la presse quotidienne locale. Moins d’un an après son lancement, le site vient de décrocher le Prix du Nouveau Média Local décerné par le Festival de l’info locale. Son directeur de la rédaction, Clement Mazzoni, nous explique la genèse de cette belle initiative qui devrait bientôt se développer dans d’autres régions de l’hexagone.

INfluencia: comment est né Kita ?

Clément Mazzoni : après des expériences notamment à La Voix du Nord et à Canal+ et douze années passées au LOSC de Lille où j’ai accompagné le club dans son développement médiatique, Anthony Dufour, le fondateur d’Hikari et ancien journaliste à Europe1 m’a contacté pour créer un média digital centré sur les Hauts-de-France. Sa maison de production fondée il y a quinze ans produit des contenus pour de très nombreuses chaînes télévisées et pour des grandes émissions comme Complément d’Enquête et Envoyé Spécial mais sa réflexion l’a conduit à penser qu’il était temps de créer un média régional sur le web qui raconte des histoires positives et inspirantes d’anonymes. Le seul postulat concernant ces personnes est qu’elle soient basées dans les Hauts-de-France. Nous faisons ainsi du militantisme régional.

IN. : la PQR ne remplit-elle pas cette mission ?

Cl.M.: la PQR n’a pas pris à 100% le virage des réseaux sociaux. Elle se contente le plus souvent de rééditorialiser des articles déjà écrits. Elle publie assez peu de vidéos et respecte rarement les codes des réseaux sociaux. Nous pensions donc qu’il y avait de la place pour un modèle comme le nôtre. Je n’ai rien vu de comparable sur le net et nous n’avons copié personne. Notre objectif est de réinventer le média régional.

IN. : quelles sortes de contenus produisez-vous ?

Cl.M.: nos vidéos sont des reportages, dont la durée peut varier de trois à sept minutes, que nous diffusons sur notre site et tous les principaux réseaux sociaux. Notre cible sont les internautes âgés de 25 à 50 ans qui ne souhaitent pas forcément regarder les formats très courts proposés par certaines plateformes comme TikTok. Nos statistiques montrent qu’une personne qui regarde les 30 premières seconde d’une de nos vidéos peut facilement rester trois ou cinq minutes supplémentaires.

IN. : utilisez-vous des pigistes pour produire vos contenus ?

Cl.M.: très peu. L’essentiel de nos contenus est produit par les quatre ou cinq salariés qui travaillent à 80% pour nous et à 20% pour Hikari. Certains des contacts que nous nouons pour nos reportages sur Kita peuvent aussi être interrogés.

Nous avons la chance d’être soutenus par notre entreprise-fondatrice et nous avons reçu une aide de 30.000 euros de Pictanovo qui est une association basée à Tourcoing dont l’objet est la promotion et l’appui à la production audiovisuelle et cinématographique dans les Hauts-de-France. Nous nous sommes donné deux ans pour être à l’équilibre. Notre business-modèle est semblable à celui de Brut et nous vendons également du brand content. Idéalement, nous souhaiterions que 20% des contenus que nous diffusons soient financés par des marques ou des institutions. La Fondation du Patrimoine a été une des premières structures à nous faire confiance et nous développons également un projet avec une banque. Nous récoltons parallèlement environ 1000 euros par mois grâce à la publicité sur Facebook et YouTube. C’est un début mais nous venons à peine d’atteindre notre vitesse de croisière avec la publication d’un contenu chaque jour contre 3 à 4 par semaine jusqu’à maintenant.

IN. : vous venez de recevoir le Prix du Nouveau Média Local décerné par le Festival de l’info locale. Qu’est-ce-que cela va vous apporter ?

Cl.M.: cette récompense nous permet d’être accompagné pendant douze mois pour Ouest Médialab et d’avoir le soutien de Qiota, une plateforme spécialisée dans la monétisation des contenus. Ce prix valide aussi notre concept et le travail de toute notre équipe depuis un an. C’est toujours agréable…

 

IN. : après les Hauts-de-France, comptez-vous vous développer dans d’autres régions ?

Cl.M.:  c’est en cours. La France ne manque pas de régions qui ont une forte identité…

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