24 juin 2024

Temps de lecture : 4 min

Cannes Lions 2024 : Hold Up magistral pour Publicis Conseil, première agence mondiale pour la première fois de son histoire

Deux Grands Prix, 16 Lions. Chez Publicis, les boss s'étaient promis de remporter les Cannes Lions pour les 100 ans du groupe fondé par Marcel Bleustein Blanchet... Et bien c'est fait ! Mais avec deux ans d'avance. Publicis est depuis vendredi soir, premier groupe mondial avec des campagnes pour Renault, Axa, Orange, Darty...  

Pour en parler, Agathe Bousquet, Présidente de Publicis France.

INfluencia : comment qualifieriez-vous ce Cannes Lions 2024 ?

Agathe Bousquet : c’était une superbe édition. Beaucoup de monde, énormément de « cases » très intéressants sur les 27000 présentés, avec, une sélection hyper dure, une compétition sans merci. C’est simple il n’y a jamais eu aussi peu de prix distribués, du coup, en étant bien plus sélective, cette compétition mondiale n’en prend que plus de poids et d’intérêt. C’est vraiment le lieu de la création par excellence au monde.

IN. : quelles nouveautés également selon vous à saluer ?

A.B. : il y a de nouveaux pays présents. L’Inde, l’Afrique, l’Amérique Latine sont super représentées, les Etats-Unis sont bien sûr là comme d’habitude surreprésentés.

Ce qui me fait dire également l’importance de ce festival mondial c’est le nombre de clients présents. Pas simplement pour Publicis, mais en général, c’était me semble-t-il, pareil pour tous les groupes et toutes les agences plus indépendantes. L’influence du Cannes Lions est bien plus forte encore.

IN. : l’omniprésence des plateformes ne vous donne pas un peu le tournis ?

A.B. : c’est un changement de paradigme. Tous les gros sont là, mais finalement ce qui nous a le plus permis de comprendre que nous étions dans un tournant technologique, est la présence d’Adobe qui a envahi le Majestic ! Le Majestic est symboliquement une place forte de la pub… symboliquement c’était signifiant d’un futur très, très proche.

IN. : Publicis, Agence mondiale de l’année, pour les néophytes, cela veut dire quoi aujourd’hui ?

A.B. : en fait c’est assez simple. Nous avons cumulé jour après jour des Lions : Bronze, Sylver, Gold. Deux Grands Prix pour Publicis Conseil. Ce décompte est ensuite certifié par un cabinet. Donc concrètement, agence mondiale signifie que nous avons recueilli le plus grand nombre de points. Nous l’avons su vendredi et nous sommes fous de joie. Publicis fête ses 98 ans. Nous nous étions promis avec Marco Venturelli (CCO Publicis Groupe France et CEO Publicis Conseil) il y a cinq ans lorsque nous sommes arrivés à l’agence que nous ferions monter le groupe à la première place pour ses 100 ans. Nous avons deux ans d’avance !

IN. : la création a longtemps été le point faible de Publicis… Aujourd’hui c’est avec des grands clients que vous parvenez à gagner, ce qui n’est pas si courant…

A.B. : on avait un plan ambitieux : parvenir au meilleur de la création, avec des clients iconiques, historiques. Nous parlons de Renault, d’Axa, de Darty, d’Orange… Et non pas de one shots créatifs faits pour une fondation… Cela veut simplement dire que nous parvenons en tant que partenaires à tirer le meilleur ensemble, à atteindre l’excellence dans un monde qui aujourd’hui ne pardonne pas. Car vous le savez comme moi, avoir des campagnes et des stratégies ultra-créatives tout le temps avec ses clients dont le poids économique, l’image, la tech sont le cœur, cela n’est pas monnaie courante. Cette excellence, c’est notre enjeu quotidien. Concilier l’excellence créative avec des clients qui quotidiennement ont des challenges business…

IN. : c’est la première fois que vous remportez un Lion d’Or pour ce client historique Axa ?

A.B. : c’est une vraie avancée pour Axa car la campagne Three Words est innovante et fait progresser l’idée de l’assurance. Les contrats d’assurance AXA d’habitation, vous relogent, en cas d’incendie et d’inondation, mais aussi en cas de violences domestiques… Et ça c’est magnifique.

IN. : Marco Venturelli parle de « post-purpose », pour évoquer la communication d’aujourd’hui…

A.B. : le post-purpose c’est l’idée que pendant des années, ce qui comptait pour les clients était de vendre, ensuite, d’être connectés à de grandes œuvres caritatives, de grands engagements, parfois déconnectées du business. Et là ce qui est génial, et que nous avons constaté chez nous et dans d’autres agences, c’est que vraiment le purpose est désormais au cœur du produit. Il s’agit vraiment d’un réalignement ou le purpose rejoint le business et ses engagements. Comme si nous étions parvenus à maturité. Ce que nous avons typiquement sur ce cas AXA cité plus haut et le case Cars works pour Renault qui propose à ses clients qui sont en période d’essai des voitures électriques pour aller au travail. Il y en a déjà 6000 en France dans les coins les plus reculés. Là où il est impossible d’aller travailler autrement qu’en voiture. Si la période d’essai débouche sur un CDI, Renault propose des conditions hyper abordables pour permettre à la personne de garder sa voiture et donc du coup… son emploi…Donc clairement, ce n’est pas la même créativité dont on parlait il y a 10, 20 ans. Aujourd’hui la communication évolue vers une quête de sens intrinsèque au produit ou service vendu.

IN. : et puis il y a Marcel deuxième agence française cette année, qui triomphe avec Orange

A.B. : oui Marcel qui remporte un Grand Prix pour sa campagne Orange autour de la gestuelle féminine ou masculine… Ce case est inouï.

IN. : dans le contexte actuel diriez-vous que cette édition donne un peu de baume au cœur…

A.B. : la France est un grand pays de création, de design, de mode et de publicité. Nous défendons nos couleurs ici. Il faut que nos agences françaises soient reconnues. Il y a eu un hommage à Jacques Séguéla sur scène qui a reçu le « life time achievement award », le Lion de St.Marks (Un prix qui récompense ses plus de 60 ans de carrière et ses campagnes pour des marques telles qu’Air France, Apple, Carrefour, Citroën, Louis Vuitton et Microsoft).

Ce Cannes Lions était important. Nous avons besoin de cette puissance dans ce contexte où nous sommes tous très secoués parce qu’il se passe politiquement en France. Donc oui qu’une des plus vieilles agences françaises devenue internationale soit agence mondiale de l’année n’est pas anodin dans ce contexte.

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