4 décembre 2020

Temps de lecture : 2 min

Les business schools doivent se réinventer pour survivre

La pandémie et le confinement imposé par la plupart des États n’ont pas épargné les business schools françaises, qui attirent de très nombreux étudiants étrangers. Si l’on a beaucoup glosé au premier semestre 2020 sur les difficultés de la scolarité enfantine, la crème de la crème de l’enseignement supérieur a dû s’inventer sur le tas des modèles inédits de transmission, essuyé des plâtres, colmater des failles. Il aurait été un comble que ces usines à matière grise n’en aient pas suffisamment pour se sortir de cet exercice de disruption, apportant la preuve qu’elles savaient parfaitement aussi… dépoussiérer leurs normes.

La pandémie et le confinement imposé par la plupart des États n’ont pas épargné les business schools françaises, qui attirent de très nombreux étudiants étrangers. Si l’on a beaucoup glosé au premier semestre 2020 sur les difficultés de la scolarité enfantine, la crème de la crème de l’enseignement supérieur a dû s’inventer sur le tas des modèles inédits de transmission, essuyé des plâtres, colmater des failles. Il aurait été un comble que ces usines à matière grise n’en aient pas suffisamment pour se sortir de cet exercice de disruption, apportant la preuve qu’elles savaient parfaitement aussi… dépoussiérer leurs normes.

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Elles ont toutes été prises au dépourvu et elles ne s’en cachent pas. Le confinement imposé pour lutter contre le Covid-19 a été un choc pour les business schools. « Nous n’avions jamais imaginé qu’il aurait fallu un jour fermer nos trois campus du jour au lendemain », avoue Felix Papier, le directeur général adjoint de l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec). Ces hautes écoles ne sont pas habituées à devoir changer de stratégie dans l’urgence. « Nous avons dû apprendre à gérer l’imprévu en préparant de nombreuses options pour nous adapter à une situation qui ne cesse d’évoluer… alors que nous avions plutôt l’habitude de faire à peu près les mêmes choses d’une année sur l’autre », reconnaît Thierry Picq, le directeur Early Makers Development à l’Emlyon.

Nous avons appelé nos contacts en Asie qui avaient mis en place des stratégies pour gérer les épidémies après le SRAS en 2002…

Certains établissements ont vu la tempête arriver avant même que leur navire commence à être balloté par les vagues de la pandémie. « Nous avons mis en place une cellule de crise dès le début du mois de février 2020, révèle Eric Ponsonnet, le directeur général adjoint de l’École des hautes études commerciales de Paris (HEC). Nous avons été confrontés au coronavirus avant qu’il n’arrive en France, car nous avons 40% de public étranger. Lorsque le Covid-19 a commencé à se développer, nous avons appelé nos contacts en Asie – et notamment à Hong Kong et à Singapour –, car ces pays avaient mis en place des stratégies pour gérer les épidémies après le SRAS [2002-2004, ndlr] alors que personne en Europe n’avait fait cette démarche. » Mais même les plus prudents, qui se préparaient au confinement, ont été pris de court par sa vitesse. L’École Supérieure de Commerce de Paris (ESCP) a ainsi été contrainte de fermer son campus de Turin dès le 23 février. La semaine suivante, c’était au tour de son site à Madrid de garder portes closes, vite suivi par Berlin, Varsovie, Paris et Londres.

Illustration • Sylvain Guiheneuc

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