BrewDog continue de défendre bec et ongle la vente de ses bières au Qatar, bien que l’entreprise ait largement protester contre la tenue de l’évènement. Le brasseur artisanal écossais a annoncé le 7 novembre qu’il allait ainsi reverser l’intégralité des bénéfices de la vente de sa Lost Lager pendant la durée de la Coupe du Monde à des œuvres caritatives. BrewDog a décrit cette initiative comme de l’anti-sponsoring afin de mettre en lumière les violations présumées des droits de l’homme dans le pays. Cependant, il a depuis été confirmé que BrewDog continuait de profiter de la vente de sa bière au Qatar via un arrangement avec un distributeur tiers lié au gouvernement qatari.
Dans une image largement partagée sur les médias sociaux, on voit des bières de la marque en vente en riyal qatari accompagnées d’une affiche portant le logo de la QDC – Qatar Distribution Company –. Cette société, filiale du gouvernement qatari, est la seule autorité de l’État du Qatar chargée de l’importation, de la distribution et de la vente au détail d’alcool. QDC délivre également les permis à tous les particuliers, hôtels, clubs et restaurants au Qatar. Certes, BrewDog ne traite pas directement avec la QDC, l’entreprise vend sa bière à un distributeur tiers qui rentre ensuite en relation avec l’autorité publique, mais cela ne change rien à la finalité.
Hypocrisie quand tu nous tiens
Dans une déclaration au média Just Drinks, BrewDog a confirmé que ses bières étaient disponibles à la vente au Qatar, mais a affirmé que cela « ne signifie pas qu’elle approuve les violations des droits de l’homme » dans le pays. « Nous sommes heureux que notre campagne ait touché une corde sensible et ait réussi à sensibiliser le public aux violations continues des droits de l’homme au Qatar », a déclaré un porte-parole de BrewDog. « Nous ne vendons pas directement au Qatar, mais nous sommes en relation avec un distributeur qui vend sur plusieurs marchés du Moyen-Orient, principalement à Dubaï, mais aussi au Qatar. Apple vend des iPhones au Qatar – cela ne signifie pas qu’elle approuve les violations des droits de l’homme. Nous non plus ».
« Nous faisons notre part pour sensibiliser l’opinion à ces scandales et injustices et nous continuerons à le faire. Si les gens veulent s’en prendre aux marques, ils feraient peut-être mieux de s’attaquer à des entreprises comme Adidas, Kia et Visa, qui sont toutes des partenaires officiels de la FIFA ». Faites ce que je dis, pas ce que je fais malgré tout.
