30 janvier 2014

Temps de lecture : 2 min

Et si Apple nous ciblait en fonction de notre humeur ?

Dans leurs stratégies de pub en temps réel, les marques courent après le contact ultime. Mais loin de se contenter des données actuelles, les annonceurs cherchent le Saint-Graal. L'émotion en fait partie et est déjà dans tous les fantasmes des marques. Et si c'était ça la solution ?

L’avènement de la géographie des émotions laisse entrevoir pour les annonceurs et les collectivités de multiples possibilités de communication. INfluencia répondait à cette problématique en avril 2013 en dressant la carte de l’humeur des consommateurs. Et si les annonceurs pouvaient customiser leurs campagnes en temps réel en fonction de cette humeur, désormais si prisée par les marques ? Dans son labo R&D de la Silicon Valley, Apple possède la clef de cette innovation publicitaire.

Pour les marques désireuses de ne plus seulement tirer avantage des envies des consommateurs, mais aussi de leurs différents états émotionnels, le groupe américain détient une solution qui revêt déjà les apparats d’un brevet, déposé le 23 janvier. De quoi s’agit-il exactement ? D’un service publicitaire « capable de déduire l’humeur d’un utilisateur sur la base de données caractéristiques individuelles et de groupe », résume Apple dans le brevet. Le but ? Offrir aux annonceurs et fournisseurs de contenus une façon plus intuitive et efficace de cibler le consommateur. Dans le document officiel ( voir ci dessous), que publie le site Apple Insider, le géant de Cuppertino justifie son innovation : la réceptivité du porteur de l’objet connecté au contenu publicitaire peut être affectée par plusieurs facteurs, parmi eux l’heure, le lieu, l’activité et l’humeur. Pour fournir une méthode qui accroit  la pertinence du ciblage publicitaire, exploiter l’humeur de l’utilisateur et les données qui y sont associées constitue un nouvel outil.

Une valeur ajoutée pour iAd

Pour capter les émotions et les sentiments du citoyen connecté, Apple utilise différents types de données comme les pulsations du cœur, la tension, le taux d’adrénaline, la température du corps. Après tout, ces informations individuelles sont déjà contrôlées par les traqueurs de fitness et autres détecteurs de santé. En prenant également en compte l’âge, les comportements, les lieux, le temps et la façon dont la pub est présentée, le système augmente les chances de réceptivité. Mais notre état d’esprit est également impacté par ce que nous sommes en train de regarder, l’application que nous utilisons, la musique que nous écoutons et comment nous interagissons sur les réseaux sociaux : c’est bien pour cela qu’Apple s’en sert également dans sa quête aux signaux émotionnels.

Par quels détecteurs et sur quels supports les données sont-elles compilées ? Difficile pour l’instant de détailler les modalités pratiques de cette avancée intrigante pour la technologie portable. Une chose est certaine, pour les marques c’est une arme de plus pour la pub en temps réel. Evidemment, Apple a pensé à rester dans le cadre juridique du respect de la vie privée, notamment en laissant le choix au consommateur d’activer le service ou non. La décision est dans ses mains. Pourquoi cette avancée exploratoire sur un secteur dans lequel Apple était jusque là en retrait ? Le très bien informé Apple Insider a sa petite idée : « La technologie publicitaire est un souci secondaire pour Apple, qui tire la majorité de ses revenus de la vente de ses appareils informatiques et électroniques. Mais il existe un département publicitaire, iAd, et s’il peut accroitre la valeur de ses plates-formes auprès des annonceurs, cela améliore l’écosystème pour les développeurs. Et donc encourage des meilleurs logiciels, contenus et services. Il faut même s’attendre à ce que cette technologique devienne opérationnelle dans un futur proche. » Wait and see comme on dit chez l’Oncle Sam.

Benjamin Adler / @BenjaminAdlerLA
Rubrique réalisée en partenariat avec Leo Burnett

Déjà publié dans INfluencia : Aleph of Emotion invite l’utilisateur à sélectionner une ville ou une région avant de collecter les Tweets envoyés depuis cet endroit précis sur une période de 35 jours. Grâce à un système de mots-clés, il analyse les résultats et les retranscrit sur un barème. On voit alors apparaitre sur l’écran la météo du bonheur local…

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