Publicis raconte 100 ans de son histoire dans un clip et un documentaire émouvants, puissants, époustouflants… Les coulisses de ces films incroyables

Elisabeth Badinter, Marcel Bleustein-Blanchet, Maurice Lévy et Arthur Sadoun sont à l’affiche d’un documentaire dément de 30 minutes intitulé « L’avenir est l’affaire de Publicis » et d’un film publicitaire fou et brillant, « Wishes ».

Dans ce spot de pub de 6 minutes, Édith Piaf narre l’histoire de Publicis, au son de « Je ne regrette rien ». L’odyssée centenaire de Publicis est incarnée par un lion conçu en IA qui symbolise la continuité. Celle de trois hommes, Bleustein, Lévy, Sadoun, qui se succèdent « de père en fils », par une « succession » choisie.

Voir le clip ci-dessous :

Nous avons interrogé Agathe Bousquet, CEO de Publicis Groupe en France et Présidente de Leo Constellation, qui nous raconte la genèse et les péripéties de ce projet hors-normes.

INfluencia : quand et comment démarre cette aventure incroyable ? 

Agathe Bousquet : Arthur me confiait il y a deux ans une mission, celle de m’occuper des 100 ans de Publicis. Un an plus tard, il nous briefait Marco Venturelli et moi en nous disant : « J’aimerais un film, une démonstration de notre créativité et de nos capacités de production exceptionnelle pour nos 100 ans, qui raconte de manière intéressante notre histoire ».  

On était libres. À partir de là, on a bossé comme des dingues, et demain le monde entier va découvrir quelque chose qui se construit depuis un an. Je suis très émue parce que l’aventure a été intense, et nous avons appris beaucoup sur les hommes qui ont construit Publicis. 

IN. : comment vous êtes-vous organisés, partagé le travail, et avez pensé ces deux films. Un 6 minutes, et un 35 minutes, ce dernier étant digne d’être diffusé sur Arte, tant son souffle nous embarque ?

A.B. : pour le documentaire, nous avons consulté tout ce qui existait sur l’histoire du groupe, le livre de Marcel Bleustein-Blanchet, « La rage de convaincre », le doc qui avait été fait sur l’incendie dans les années 70 et bien d’autres documents.

Voir le documentaire « L’avenir est l’affaire de Publicis » ci-dessous :

Documentaire réalisé par Stanislas Valroff, produit par Eddy Story, tourné au Studio XR Prodigious

A.B. : L’objectif de ces films était de concevoir un objet notamment pour l’interne, 100 000 salariés dans le monde. Un documentaire qui en 30 minutes résume cette épopée et montre à quel point, -à travers les témoignages d’Élisabeth Badinter qui parle beaucoup de son père, Maurice Lévy et Arthur Sadoun-, cette histoire est unique et forte.

Dans ce film, on ressent à quel point ces personnalités ont un vrai goût pour la profondeur des choses, une vision du futur, et une force de vie extraordinaires. Evidemment, pour ce faire, nous avons travaillé avec une société de production documentaire, Eddy Story.  

IN. : Marco Venturelli a orchestré le film publicitaire, bien plus lourd selon vous à fabriquer que le documentaire … 

A.B. : Oui, car il ne suffit pas de disposer du meilleur en matière de live action, d’IA générative, de 3D, de 2D, etc. Sans le capitaine, qui sait où il veut aller, ce film n’existe pas. 

IN. : le film de 6 minutes a ainsi pris un an pour être maturé, fabriqué…

A.B. : Marco voulait faire un très grand film forcément, et utiliser toute la gamme de ce qui se fait de mieux en technologie. Il y a du « live action », tourné par Matthieu Mantovani qui connait bien l’IA et qui a ajouté sa vision narrative.

Mais vous imaginez qu’avec une telle matière, il fallait un maître à bord, une tête capable de jouer le chef d’orchestre. Un mois après le brief d’Arthur, Marco vient me voir en disant « J’ai une idée. Ce serait l’histoire d’un lion qui ne lâcherait jamais et il commence à me pitcher son idée de Lion majestueux et très humain qui incarnerait ces cent ans, ces trois générations », tout en me disant qu’il n’est pas encore sûr de la fin.

La fin nous a été donnée par ce monde qui ne parle plus que d’IA toute la journée. Sur cette idée que l’IA va forcément nous fragiliser. Et là, nous avions notre réponse. Nous avons pris le contre-pied de cette fatalité, de cette espèce de rumeur selon laquelle nous serions incapables de résister à l’IA, car ces hommes prouvent tout le contraire.

Marco voulait encore modifier des choses hier ! C’est sans fin ! Un an n’est pas de trop pour mener à bien cette odyssée technologique et humaine. 

IN. : vous attirez notre attention sur la multiplicité des techniques utilisées pour concevoir ces films… 

A.B. : oui c’était l’une de nos priorités. Montrer subtilement notre maitrise des multiples techniques et technologies, d’images d’archives, d’effets spéciaux, de 3D, d’IA, etc. Donner à ce travail un souffle, mêlant authenticité, et romanesque grâce aux  images filmées d’Edith Piaf, d’un côté, celles de l’arrivée des nazis à Paris, la fermeture de Publicis, l’incendie, la reconstruction de l’immeuble …

Imaginez, par ailleurs que les interviews des trois rôles principaux représentent plus de six heures à derusher, à monter. Un travail de titan et beaucoup d’émotion. J’ai de la chance d’avoir été au cœur de cette aventure. 

IN. : justement, ce documentaire ne vous-a-t-il pas permis de mieux comprendre intimement l’essence de ce groupe… ? 

A.B. : au-delà du documentaire, ces 30 minutes, nous avons trois heures d’interview filmés de Maurice chez Prodigious. Plus d’une heure d’Elisabeth et deux heures d’Arthur, et ça effectivement m’a permis de comprendre à quel point on pouvait être fier de notre passé.

Et à quel point il y avait une profondeur qui pouvait nous rendre confiante dans l’avenir. Cela peut paraître banal comme formule, mais c’est vrai. Et c’est aussi particulièrement touchant dans un moment dur pour le secteur. 

IN. : vous venez de faire découvrir ces films aux trois « rôles titres » lundi dernier. Réactions ? 

A.B. : leur émotion m’a fait prendre conscience de l’histoire incroyable de Publicis. Pour Maurice ce sont 55 ans de sa vie que nous  racontons ici. A la fin du visionnage, il a dit « Marco, je ne sais pas comment vous avez fait. »

Trois présidents en 100 ans cela n’existe plus, d’où d’ailleurs l’idée de Marco de raconter cette filiation, cette transmission entre trois hommes via le Lion si cher à Marcel. Et l’importance de cette transmission que nous voulons partager avec tous nos salariés dans le monde. 

En réalité, nous aurions pu faire un film pour montrer comment nous étions forts. Cela n’aurait eu aucun intérêt, ce qui compte chez Publicis, c’est la manière d’agir, c’est la manière d’être, ce sont les accidents que vous avez à chaque fois su surmonter en fait. En deux mots : la résilience, la réinvention permanente. 

IN. : et le goût, le désir de l’aventure aussi… 

A.B. : oui ce sont des pionniers, des créateurs, des inventeurs. 

Diaporama : quelques images tirées du spot « Wishes » :

Création de Publicis en 1926, par Marcel Bleustein.

Les débuts de la réclame radio, via la TSF dès 1927 qui révolutionne la société et la publicité. Marcel Bleustein gagne la concession exclusive des stations et lance la 1e publicité radio en 1930.

La guerre et l’occupation de Paris par les nazis, durant laquelle Marcel se distingue par son engagement sa résistance active, sous le nom de « Blanchet ».

Moment très fort dans le film, où cette résistance à l’ennemi est représentée par Edith qui fait face aux nazis.

L’incendie du bâtiment Publicis en 1972, son sauvetage puis sa reconstruction.

La conquête de l’Amérique, la révélation du cancer d’Arthur Sadoun, pdg de Publicis, en 2022 et sa volonté d’inclusion pour tous les salariés, avec la campagne Working with Cancer.

Le dernier défi : intégrer l’IA symbolisé par le taureau de Wall Street qui se numérise et devient menaçant… Mais cette culture de la résilience qui vient d’être racontée inspire évidemment une grande confiance.