[Interview] Australie.Gad et Altmann + Partners : la résistance des derniers artisans de la pub
Ceux qui aiment la création sont servis ! Ici pas de fond d'investissement, ou de gros groupe à la rescousse, mais une alliance entre amoureux de la pub qui ne s'en laissent pas compter par la tech, la data ou l'IA, outils - et seulement outils - au service de l'idée créative.
Ils se connaissent depuis des décennies, se sont croisés, ont travaillé ensemble, et puis de fil en aiguille, au gré des révolutions, que sont la tech, l’IA, la data, et la tempête à tous les étages aujourd’hui, ils se retrouvent, ensemble, solides, comme disent ceux de la génération Z. On appelle ça, des affinités électives…
Vincent Leclabart, le taulier, toujours dans les parages, même s’il dit ne plus être là… A la tête du groupe, David, son neveu et fils du co-fondateur, Jérôme Leclabart, qui veille tout la-haut sur ses ouailles. Prudence Leclabart, directrice financière du groupe. Un cas unique de transmission intrafamiliale.
Gilles Masson (par le passé Co-président de Publicis Conseil, Président de Léo Burnett, Directeur général fondateur de BETC), qui, en 2021, fusionnait son agence lancée en 2005 (aux côtés de Saatchi), avec Australie pour devenir Australie.GAD. Un village équipé pour répondre à toutes les problématiques de communication. A savoir, FCINQ pour le digital, Little Stories pour le corporate, Bross pour le sport, Moneytime pour le marketing sportif, Moonlike pour les réseaux sociaux, DreamOn pour le design, Cométis pour l’éditorial, Tata Prod…
Aujourd’hui c’est Olivier Altmann qui se joint au cercle des poètes de la « réclame » avec Aurore Duhamel directrice générale en charge du commercial et Céline Chouéri, directrice générale en charge du planning stratégique, ainsi que 30 collaborateurs. Le rapprochement prend la forme d’une participation majoritaire d’Australie.Gad dans l’agence d’Olivier Altmann.
Un ensemble qui totalise 60 millions d’euros de CA
Pour Australie.Gad dont le CA est de 50 millions d’euros en 2025, c’est une manne de 10 millions qui vient embellir le nouvel ensemble avec des budgets tels que Caisse d’épargne, Naturalia, Saint Hubert, Axa prévention, France Télévisions ou encore UPSA, gain récent de l’agence créée il y a onze ans par Olivier Altmann et Pacreau, parti depuis.
« la notion du temps long, la réflexion, l’analyse, et non pas la précipitation que l’on observe chez des annonceurs et des agences qui se sont notamment engouffrées dans Second Life, Google Glass, Métavers, NFT, Clubhouse… et qui ont disparu ».
Quid de l’IA ? « Elle est incontournable. Poursuivait-il dans cette entrevue, « nous avons formé tous nos créatifs, créé un studio IA et, récemment, produit un film 100 % IA pour le magazine Vieux. C’est une révolution, mais il ne faut pas croire qu’elle résoudra tout. Elle va créer du chômage, les boîtes de production ont du souci à se faire, les agences de pub aussi à terme. Nous devons être vigilants. Nous avons une responsabilité ».
Et de fait, l’IA en industrialisant les contenus, risque de lisser les émotions humaines, de créer une « monotonisation du monde », pour reprendre Stefan Zweig.