20 juin 2025

Temps de lecture : 3 min

Meta étend son empire optique : après Ray-Ban, place à Oakley et Prada

Meta accélère dans le secteur des lunettes connectées. Après Ray-Ban, le groupe s’apprête à élargir son offre avec deux nouveaux modèles : une version sportive signée Oakley, attendue le 20 juin, et une paire de luxe en préparation avec Prada.

Depuis le lancement des Ray-Ban Meta à l’automne 2023, Meta s’est imposé comme un acteur crédible du marché du wearable. La recette ? Un design classique, une technologie discrète mais puissante, et une intégration poussée de ses services maison. La firme de Menlo Park ne compte pas en rester là. Cette semaine, elle officialise une collaboration avec Oakley, qui donnera lieu à une nouvelle paire de lunettes intelligentes dévoilée dès le 20 juin. En parallèle, des sources internes ont confirmé qu’un projet est en cours avec Prada, pour proposer une monture connectée pensée pour le segment luxe.Avec ces deux annonces, Meta restructure son offre en trois gammes complémentaires : grand public, sport et haute couture. Et confirme que les lunettes IA ne sont plus un gadget, mais un levier stratégique à part entière.

Une double caution sport et luxe

C’est via le compte officiel @oakleymeta et une série de teasers sur les réseaux sociaux que la nouvelle est tombée : Meta et Oakley vont présenter ce jeudi une nouvelle paire de lunettes connectées. Le modèle, inspiré de la monture Sphaera, s’adresse aux amateurs de sport et d’activités en extérieur. Il devrait intégrer une caméra frontale centrée, une résistance renforcée aux conditions climatiques, et toutes les fonctions déjà disponibles sur les Ray-Ban Meta : enregistrement vidéo, streaming en direct, appels audio, assistant IA et commandes vocales.

Le positionnement est clair. Là où Ray-Ban joue la carte du lifestyle, Oakley cible l’usage fonctionnel. À en croire les premières fuites, le prix avoisinerait les 360 dollars — un tarif légèrement supérieur au modèle standard, justifié par la robustesse accrue et l’ergonomie sportive. Meta espère ainsi séduire un public plus actif, notamment dans les milieux du cyclisme, du running ou des sports extrêmes, où les usages mains libres et la captation en POV sont particulièrement recherchés.

Autre projet, autre cible. D’après une enquête de CNBC, Meta serait en train de développer une nouvelle paire de lunettes connectées en partenariat avec Prada. La marque italienne, déjà liée à EssilorLuxottica via un contrat de licence renouvelé récemment, serait la première maison de mode à concevoir un modèle AI avec Meta en dehors du giron Ray-Ban. Ici, le design prend le dessus. Les branches épaisses des montures Prada permettent d’intégrer les composants nécessaires — caméras, micro, batterie, puces — tout en conservant une esthétique haut de gamme. L’objectif est d’ouvrir un nouveau territoire : celui des lunettes intelligentes comme accessoire de mode. Aucune date de lancement n’est encore annoncée, mais ce positionnement traduit clairement l’ambition de Meta de faire du wearable un objet statutaire, au-delà de la technologie.

Une gamme désormais tripartite

Ces deux annonces ne sont pas anecdotiques. Elles s’inscrivent dans une stratégie de segmentation qui vise à installer durablement les lunettes intelligentes dans les usages du quotidien. Meta dispose désormais de trois gammes aux cibles distinctes : Ray-Ban pour le grand public, Oakley pour les sportifs, Prada pour les amateurs de mode et de luxe. Chaque modèle conserve les briques technologiques communes — assistant vocal, IA embarquée, capture multimédia — tout en adaptant son design et son positionnement aux attentes spécifiques de son public. Avec plus de deux millions de Ray-Ban Meta vendues depuis leur lancement, Meta a prouvé qu’un objet connecté pouvait s’imposer s’il respecte les codes esthétiques et d’usage. L’enjeu, désormais, est d’ancrer ces lunettes dans des contextes différents, avec des styles de vie différents.

Mais cette expansion n’est pas sans risque. L’intégration d’une IA embarquée, capable d’analyser l’environnement, de décrire des scènes ou de répondre à des commandes vocales soulève de nombreuses questions. Plusieurs régulateurs européens s’inquiètent des capacités de captation des Ray-Ban Meta, notamment autour de l’enregistrement d’images ou de sons à l’insu des tiers. Meta affirme avoir mis à jour ses politiques de confidentialité et renforcé les options de contrôle pour les utilisateurs. Mais l’entrée sur le terrain du luxe, avec Prada, implique une exigence encore plus élevée : en matière d’image comme de protection des données, la marge d’erreur est réduite.

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