4 octobre 2022

Temps de lecture : 3 min

4 Français sur 10 acceptent les pubs en ligne en échange de contenu gratuit

Une étude du spécialiste de la publicité contextuelle Seedtag montre que les internautes ne sont pas allergiques à la publicité sur la Toile si leurs données personnelles ne sont pas utilisées. En revanche, les abonnements payants avec pub imaginés par Disney et Netflix risquent, eux, d’avoir du mal à trouver leur public.

On nous dit allergiques à la publicité en ligne. Les liens sponsorisés sur nos écrans provoqueraient des poussées d’urticaire. Le moindre pop-up nous encouragerait à changer de site en quelques secondes. Une étude de Seedtag, un spécialiste de la publicité contextuelle, menée avec l’institut de sondage YouGov semble toutefois nous prouver le contraire…

Une mort annoncée sans cesse repoussée

Alors oui, une chose continue de nous horripiler nuit et jour : les cookies. Ces « traces » numériques qui permettent à un site web de reconnaître son utilisateur avaient, à l’origine, pour objectif de faciliter l’expérience client afin de proposer du contenu pertinent au consommateur. L’apparition des cookies tiers, qui récoltent les données, non pas du site visité, mais du serveur d’un opérateur qui enregistre alors ses datas et son chemin sur le Web pour bâtir son profil de « user », a, elle, permis bien des dérives. Si Google a annoncé la disparition des cookies pour 2024 sur son navigateur (le géant de Mountain View s’était auparavant engagé à franchir ce pas en 2022 puis 2023…), les internautes cherchent déjà à interdire aux plateformes de récupérer leurs données personnelles. 53% des personnes interrogées dans l’enquête de Seedtag, qui a été menée dans six pays européens (France, Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas et Royaume-Uni), ont modifié leurs préférences en matière de cookie afin de rejeter purement et simplement leur collecte sur certains sites web. 82% des consommateurs européens se disent même favorables ou très favorables à l’idée que les marques mettent fin à l’utilisation des datas privées à visée publicitaire. Les Français semblent particulièrement allergiques aux « traceurs » digitaux. 32% des sondés dans notre pays refusent le stockage des cookies sur tous les sites web alors que la moyenne européenne ne dépasse pas 27%. « Les internautes ne veulent plus qu’on utilise leurs données personnelles, nous résume Clarisse Madern, Country Manager chez Seedtag. Notre étude le prouve. La disparition des cookies va donc dans le bon sens mais leur fin programmée pour 2024 ne signifie pas, pour autant, que les marques ne pourront plus envoyer de messages à leurs cibles ».

Une start-up qui a déjà levé 250 M€

Cette start-up espagnole lancée en 2014, qui a récemment levé 250 millions d’euros auprès du fonds d’investissement Advent International, « pousse » des publicités vers les utilisateurs en s’appuyant non pas sur les cookies tiers mais en se basant sur le contexte du contenu des pages visités par les internautes. « Notre technologie enregistre des performances équivalentes et parfois même supérieures à celles des cookies, vante Clarisse Madern. Concrètement, si une marque de lait infantile vient nous trouver, nous allons regarder sur le net tous les articles positifs traitant de nourriture pour les enfants et nous allons ensuite élargir notre recherche sur des thèmes liés notamment à l’éducation afin de diffuser les messages de notre client aux lecteurs de ces articles. » Ou comment contourner les cookies en faisant presque la même chose mais sans utiliser les données personnelles des internautes…

Disney+ Basic facturée 7,99 dollars par mois soit le montant actuel de la formule sans publicités dont le prix va augmenter, imposera aux abonnés quatre minutes de pub par heure de visionnage.

Pas contre la pub ciblée

Cette technique risque-t-elle d’exaspérer, elle aussi, le grand public ? Le sondage piloté par YouGov ne semble pas l’indiquer. Une large majorité des consommateurs européens affirme en effet accepter de voir des publicités si cela leur permet de bénéficier de contenu éditorial gratuit. 58% des personnes interrogées préfèrent ainsi les modèles hybrides ou du contenu financé par la publicité plutôt que de payer un abonnement, un article ou de lire un nombre limité d’articles gratuits. Les Français semblent particulièrement « ouverts » aux messages des marques quand il s’agit de ne pas débourser le moindre centime. 37% de nos compatriotes reconnaissent ainsi accepter la présence de publicité si elle leur permet d’accéder gratuitement aux contenus. Les cookies, non, mais la pub ciblée pour ne rien payer, oui.

Payer pour voir de la pub…

Disney et Netflix vont, quant à eux, bientôt tester un nouveau modèle : l’abonnement payant avec publicité. Le 8 décembre prochain, le géant de l’entertainment va lancer aux Etats-Unis, Disney+ Basic. Cette offre, facturée 7,99 dollars par mois soit le montant actuel de la formule sans publicités dont le prix va augmenter, imposera aux abonnés quatre minutes de pub par heure de visionnage. Netflix préparerait, lui aussi, un forfait avec des « réclames » et un catalogue un peu moins riche. Ce modèle n’est pas certain de rencontrer un franc succès. « Nous sommes beaucoup à être perplexes à ce sujet, reconnaît Clarisse Madern. Jusqu’à maintenant, il allait de soi que la publicité permettait de profiter d’une offre gratuite. Là, les abonnés devront payer pour voir de la pub. Disney et Netflix font un vrai pari avec ce produit. » Les prochains mois nous révèleront si cet essai sera un hit ou un flop…

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