16 décembre 2019

Temps de lecture : 2 min

220 veut être la banque privée des influenceurs

Un jeune anglais de 23 ans vient de lancer cet établissement qui a encore tout à prouver… Mais dont le projet mérite que l'on s'y attarde...

Un jeune anglais de 23 ans vient de lancer cet établissement qui a encore tout à prouver… Mais dont le projet mérite que l’on s’y attarde…

Trop beau pour être vrai ? Peut-être… Le cliché du « boss » laisse déjà planer un certain doute. Avec sa pochette blanche assortie à sa chemise entrouverte et sa veste bien taillée, le « CEO » a fière allure. Devant un plan d’eau entouré d’immeubles modernes,  Dubaï probablement, il a des faux airs de traders des années 80 avec ses lunettes de soleil. Sur la photo officielle du site de sa start-up, Henry Richard Fudge semble tout droit sorti d’une séquence du film « Le Loup de Wall Street » de Martin Scorsese dans lequel Leonardo DiCaprio jouait le rôle d’un courtier en Bourse grisé par l’argent facile. On pourrait croire à une blague potache ou à un goût prononcé pour l’humour au second degré mais une conversation téléphonique avec le jeune homme nous montre qu’il est, on ne peut plus, sérieux. Ce titulaire d’un simple Bachelor en Science de l’Université de Bath a décidé de lancer sa propre banque privée. Et tout cela alors qu’il vient tout juste de souffler ses 23 bougies. UBS, Northern Trust, Julius Baer, Goldman Sachs, Credit Suisse et autres Morgan Stanley, tremblez : 220  est là pour grignoter vos actifs sous gestion…

Des critères à géométrie variable

Le concept de cet établissement ne manque pas de bon sens. « 66% des clients des banques privées sont âgés de plus de 60 ans, révèle Henry Richard Fudge. Les mentalités dans ce secteur sont celles d’un monde ancien. Notre objectif est de nous concentrer sur les nouveaux riches et particulièrement sur les influenceurs ». Généralement, les groupes financiers fixent des critères très précis pour accepter leurs clients. Une grande fortune doit posséder un certain nombre de millions d’euros de liquidités pour entrer dans le « Saint des Saints » bancaire. 220 est, lui, nettement moins sélectif. « Nous visons les personnes qui ont d’importants actifs mais nous cherchons aussi celles qui passent sous les radars des banques privées et celles dont l’influence augmente rapidement, précise le jeune « Loup de la City ». En fait, nous n’avons pas de critères prédéfinis».  Nous l’avions deviné… Henry Richard Fudge et ses deux associés, Samuel Harry et Frank Hartmann souhaiteraient séduire au moins 10.000 clients avant la fin de l’année prochaine. Les entrepreneurs estiment que le Royaume-Uni abrite, à seul, 200.000 grandes fortunes qui pourraient être séduites par son offre. Mais quelle est-elle exactement ? Là aussi, un certain flou plane au-dessus de 220.

Pas de licence bancaire avant 2022

Cette jeune pousse n’a en effet toujours pas obtenu de licence bancaire et son directeur général reconnaît qu’il devra attendre encore au moins trois ans pour obtenir le précieux sésame. D’ici là, la « banque privée » pourra obtenir des autorisations partielles. Elle compte ainsi proposer des cartes de paiement prépayées à partir du mois d’avril 2020. Ces cartes pourraient être fabriquées avec du titane et de l’or pur pour séduire les millionnaires « bling-bling ». Les procédures administratives de la start-up seront, elles, dématérialisées. Toute la paperasserie sera éliminée. Pour les questions liées aux produits d’épargne et d’investissement qui seront, à terme, proposées par la banque, les clients pourront interroger un« robo-advisor ». Une idée pour le moins originale dans un secteur où le contact personnalisé et humain avec des conseillers spécialisés est un des principaux critères de sélection des grandes fortunes. Les influenceurs et les startuppers vivent, il est vrai, dans le monde virtuel de la Toile mais feront-ils confiance à un robot pour gérer leurs actifs personnels ? Rien n’est moins sûr…

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