17 août 2014

Temps de lecture : 3 min

2030, la ville faite pour les marques ou les marques faites pour la ville ? ( 1 / 2 )

Quelle empreinte RSE les marques doivent-elles laisser dans une agglomération ? Devant un lâcher prise des pouvoirs publics sur les politiques sociales et urbaines, elles ont un rôle à jouer et pourraient fortement se substituer aux autorités... Mais comment, quand et sous quelle forme ? Découvrez deux visions anticipatrices et différentes.

Quelle empreinte RSE les marques doivent-elles laisser dans une agglomération ? Devant un lâcher prise des pouvoirs publics sur les politiques sociales et urbaines, elles ont un rôle à jouer et pourraient fortement se substituer aux autorités… Mais comment, quand et sous quelle forme ? Découvrez deux visions anticipatrices et différentes.  La première partie :

LA VIE DU CONSOMMATEUR EST DEVENUE UN LONG FLEUVE TRANQUILLE

Il est 8h30, Zoé franchit la porte de son appartement et part travailler. En descendant les escaliers, elle croise Ben, le concierge alimentaire Biocoop. Un contrat a été signé entre l’entreprise et la copropriété pour que ce dernier entretienne le jardin sur le toit de l’immeuble et revende ensuite les fruits et légumes dans un local au rez-de-chaussée. Elle le salue et lui rappelle qu’elle viendra récupérer son panier tout à l’heure. Grâce à un investissement de Nike, les rues du centre de son quartier sont toutes piétonnes. Aussi, aussitôt sortie, Zoé choisit, elle, d’enfiler ses baskets pour un petit footing et emprunte le sentier arboré entretenu par Jardiland.

Après trente minutes à peine, elle arrive au « Living Center » de son quartier. Ce grand immeuble offre des espaces de vie sociale aux habitants des alentours. C’est un lieu de rencontre et de convivialité où l’on retrouve ses voisins. Rejoignant les locaux de télétravail équipés et gérés par LinkedIn, elle passe devant les salles associatives créées par le Crédit Coopératif et décide de s’inscrire à un cours de dessin donné dans l’une des salles dédiées aux activités créatives et culturelles mises en place par Loisirs et Création. Grâce aux investissements des marques, des activités autrefois réservées aux plus aisés sont aujourd’hui ouvertes à tous.

Installée confortablement à son bureau, la matinée de travail de Zoé, qui officie comme Living Brands Developer, peut maintenant commencer. En 15 ans, son travail a bien évolué : les campagnes publicitaires invasives sont devenues obsolètes et les marques ont décidé d’investir ce budget dans le développement de services gratuits et utiles à la communauté participant à la définition de leur identité. La consommation participe désormais à un cercle vertueux, une partie des bénéfices réalisés par la marque étant réinvestie dans ces services qui améliorent le quotidien des citoyens et que Zoé aide donc à définir.

En sortant du travail à 13h, elle file vers son immeuble récupérer son panier Biocoop avant de rejoindre son restaurant collaboratif préféré géré par Maggi. Là-bas, elle cuisine avec ses amies les ingrédients de son panier, puis partage un déjeuner convivial. Rassasiée, Zoé s’offre un moment de détente en rejoignant ravie l’une des « aires de rien » mises à disposition par Bouygues Construction et Coca Cola. Souhaitant développer des espaces d’épanouissement et d’harmonie dans la ville, ces marques se sont associées pour laisser la nature reprendre ses droits ça et là dans les quartiers.

En pianotant sur son smartphone, Zoé découvre alors que son auteur préféré présentera dans quelques minutes son dernier livre au Hachette Starbucks Coffee du coin et décide d’y faire un saut. Chaque Starbucks a désormais un thème et le quartier a pu voter en ligne pour choisir quel serait le sien. Chaque Café collabore ensuite avec d’autres marques afin de proposer des ateliers et soirées. Avant de quitter le Starbucks, Zoé calcule, grâce à l’appli IBM, le moyen de transport le plus rapide pour se rendre au hackaton organisé par la SNCF pour la refonte de son site Internet. Associée à JCDecaux (Vélib’), Blablacar et la RATP, entre autres, l’appli lui permet de repérer une voiture de particulier qui va justement dans la même direction et inscrite sur le site de covoiturage. 5 minutes plus tard, elle est partie.

Après l’événement, Zoé choisit de rentrer à pied grâce aux passerelles touristiques mises en place par Mappy et Google survolant les différents quartiers. Elle enfile ses Google Contacts et découvre l’histoire des bâtiments devant lesquels elle passe en fixant simplement plus de 3 secondes des marqueurs fixés aux murs. Sur le chemin du retour, elle passe enfin faire quelques courses à l’« Exchange Center » de son quartier. Ancienne grande surface, on y trouve maintenant un ensemble de coopératives et un centre de troc géré par eBay.

La civilisation moderne génère souvent mal être profond et individualisme, il est temps de revenir à un modèle qui s’attache « à régénérer les cités, à réanimer les solidarités, à susciter ou ressusciter des convivialités, à régénérer l’éducation » selon les mots mêmes d’Edgar Morin. Les citoyens ont d’ores et déjà lancé le mouvement (Fablabs, AMAP, monnaies locales…) et il ne tient qu’aux marques de s’en saisir pour offrir de véritables services permettant l’amélioration des conditions de vie quotidiennes des habitants. Elles y retrouveront leurs lettres de noblesse, une réelle utilité et surtout l’adhésion de leurs publics.

Claire Bourasset & Aurélia Cocheteux
Agence Pixelis / @pixelis_design

Illustrations : Amélie Carpentier

Deuxième partie à découvrir le vendredi 22 aout 2014 : 2030, LE DANGER D’UNE VILLE « NATIVE ADVERTISING »

Article paru dans la revue digitale n°10 : La Ville, Bienvenue à bord

 

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