9 décembre 2025

Temps de lecture : 3 min

Étude PCW : l’influence européenne grimpera à 26,7 millions de créateurs et 157 milliards de dollars en 2032

INfluencia dévoile en exclusivité les résultats de la première étude consacrée à la Creator Economy européenne réalisé par la Paris Creator Week avec Coherent Market Insights. L'étude sera commentée par Jokariz, co-organisateur du salon, sur scène d'ici quelques heures lors de la keynote d’ouverture. Mais pour les plus impatients...

La Creator Economy européenne pèse déjà 32,8 milliards de dollars en 2025 (28 milliards d’euros).

D’après le premier rapport du genre qui sera dévoilé officiellement lors de la Paris Creator Week, le marché pourrait grimper jusqu’à 157,3 milliards en 2032 (135 milliards d’euros), soit une croissance annuelle moyenne de 25,1 %.

Pour Jokariz, cofondateur de la Paris Creator Week, que nous avions déjà interviewé, il est clair que « les créateurs ne sont plus de simples acteurs sociaux, mais une force économique structurante ».

(Méthodologie – L’étude a été conduite entre août et novembre 2025 par Coherent Market Insights pour la Paris Creator Week, combinant enquêtes quantitatives, interviews qualitatives et analyse de données. Elle s’appuie sur 612 répondants issus de sept pays européens (Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Espagne, Belgique et un panel « reste de l’Europe »).

Trois pays en tête, la France monte en puissance

Trois pays concentrent l’essentiel du marché européen. L’Allemagne domine avec un marché estimé à 9,01 milliards $ en 2025, talonnée de près par le Royaume-Uni (8,94 milliards $) et la France (8,14 milliards $).

Ensemble, ce trio constitue le socle de la Creator Economy qui compte par ailleurs plus de 8,64 millions de créateurs monétisés en 2025. Un chiffre qui pourrait tripler pour atteindre 26,7 millions d’ici 2032.

Cette massification témoigne d’une démocratisation profonde : les créateurs de contenu s’imposent comme une nouvelle catégorie socio-économique à part entière. L’engouement du public est tout aussi marquant : 78 % des Européens suivent au moins un créateur et 42 % en consomment chaque jour .

La France confirme sa (bonne) place au sein de ce trio de tête.

Valorisé à 8,14 milliards $ en 2025 (soit +19 % par rapport à 2024), le marché français pourrait atteindre 38,59 milliards en 2032. Le pays compte déjà 348 058 créateurs monétisés (contre 303 648 l’an dernier) et ce total pourrait dépasser 1,47 million d’ici 2032.

Selon les auteurs, cette croissance s’explique par l’essor des « creator brands » (marques lancées par des influenceurs), par la professionnalisation accrue du secteur, ainsi que par une législation pionnière renforçant la transparence et la confiance du public.

Les micro-créateurs en première ligne

Les petits créateurs tirent la croissance du marché. Les micro-créateurs (entre 10 000 et 100 000 abonnés) génèrent à eux seuls 14,9 milliards $ de revenus en 2025, ce qui en fait la première source de revenus de l’écosystème.

Les nano-créateurs (1 000 à 10 000 abonnés) pèsent 8,2 milliards $ et forment le segment le plus vaste, avec plus de 6,3 millions de créateurs monétisés en Europe. Leur nombre pourrait d’ailleurs dépasser 20 millions d’ici 2032 .

À l’inverse, les macro et méga-créateurs (soit ~1,7 % des profils) cumulent environ 9,7 milliards $ de revenus.

Cet écart illustre une Europe de la création à deux vitesses, où la valeur économique se répartit de façon très inégale selon les pays.

L’IA générative change la donne

Les créateurs européens adoptent massivement l’intelligence artificielle.

Près de 69 % d’entre eux utilisent déjà l’IA générative pour accélérer la production de contenu, traduire des vidéos, ajouter des sous-titres ou optimiser la diffusion de leurs publications.

Cette automatisation facilite la création multilingue et multiplateforme, un atout stratégique sur un continent freiné par sa diversité linguistique .

Les agences et annonceurs tirent également parti de ces outils : l’IA améliore la prédiction des performances des campagnes grâce à l’analyse des données, ce qui fiabilise davantage les investissements dans l’influence.

L’Europe apparaît ainsi comme l’un des terrains les plus fertiles pour ces innovations technologiques.

Des revenus de plus en plus diversifiés

Le modèle économique des créateurs s’élargit. En 2025, les collaborations marque-créateur constituent la première source de revenus, avec 15,2 milliards $ générés.

La publicité sur les réseaux sociaux pèse 6,4 milliards $, et les abonnements payants rapportent plus de 3,1 milliards $, soit une croissance de +23,6 % en un an.

Parallèlement, de nouveaux modèles émergent, qu’il s’agisse du lancement de creator brands (marques créées par des influenceurs), de marketing d’affiliation ou encore de l’influence for equity (partenariats où l’influenceur est rémunéré en capital).

Ces tendances montent en puissance notamment en Allemagne, aux Pays-Bas et en Scandinavie. « Cette diversification des modèles économiques rend l’écosystème européen plus résilient et moins dépendant des cycles publicitaires », conclut l’étude.

Rendez-vous à 9:10 sur la Master Stage du salon pour continuer la discussion avec Jokariz..

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